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Franca Maï : Fleurs vénéneuses extrait Crescendo (vidéo)

par Franca Maï

Publie le lundi 31 octobre 2011 par Franca Maï - Open-Publishing
5 commentaires

Le "cyberknife" m’a laissé quelques beaux moments de répit et un jour ensoleillé du mois de juillet, nous avons réalisé Sirieix et moi-même, ce petit court-métrage, intitulé "Fleurs vénéneuses", adaptation d’un extrait de mon roman "Crescendo" paru au Cherche-Midi en 2009.

Malheureusement, le "cyberknife", protocole agressif lancé contre le crabe n’a pas fonctionné. La tumeur est toujours là. Aussi grosse et... légèrement nécrosée. Pas assez pour un joli sursis.

Je ne remonterai pas sur le ring.

Plus de trois ans que je mène une bataille dure et intense.
Main dans la main avec les êtres chers.

Cette saleté est plus forte que moi.

J’ai décidé de fermer les yeux parmi les miens.
J’ai demandé les soins palliatifs à domicile.
C’est mon dernier voyage.
La ligne droite sans filet.

Je vous embrasse tous, amis(es), et combattants (es) d’utopies magnifiques, vous m’avez apporté tant de Bonheur.

Merci :)

Franca Maï co-fondatrice du e-torpedo.net et romancière


Extrait Crescendo p 163/164

Elles sont comme cela.
Elles ont des fleurs dans la bouche qui s’ouvrent et se referment au gré d’un rien. Les lèvres humides se détachent parcimonieusement suivant le rire éclatant du vent, laissant entrevoir leurs petites dents nacrées, happeuses d’écorchures. Leurs pensées délabrées les épinglent en douceur dans un sommeil léger ou profond, tout dépend de la vitesse du train.
Les distances sont longues quelquefois.
Et souvent, elles s’offrent à mon regard. C’est pour cette raison que j’aime tant voyager. En réalité, je n’ai nulle part où aller, je me laisse porter par mes errances, billets froissés dans la poche pour accéder à d’autres rails inconnus ou apprivoiser le trajet en sens inverse. Tout dépend de mon humeur. J’ai toujours un mal fou à repérer celle qui pourra satisfaire mes lubies, le jardin des fleurs étant si vaste, si coloré, si prometteur !...
Et toutes ces bouches vernies, laquées, couleur chair à moitié déchirées ou offertes !..
Quelquefois, elles se télescopent en pétales vénéneux faisant place à un énorme trou humide dans lequel je ne trouve plus ma place.
Trop large.
Lorsque je ressens cette sensation, je suis en rage. Des suées et des transpirations mouillent mon corps, collant inconfortablement mon pantalon à même la peau, tout en entravant ma marche. Je dois calmer mes nerfs entre deux wagons sinon je rate le plaisir sacré et c’est un voyage pour rien.
Je n’aime pas gâcher ma semence.


Messages

  • Mélancolie révoltée ...
    .
    .

    Mais tes MOTS sont gravés Franca

    Comme ton HUMANITé tendre et rebelle

    (merci pour ceux que tu m’as généreusement offerts).

    .
    .
    .

    .

    Tu es en douce partance peut être, mais prend ton temps Franca...

    .
    .

    Et puis, tu ne seras jamais absente. JAMAIS Franca.

    Tendresse
    .
    .
    .

    mArie
    .

    PS/ Et moi, je vais vaguer dans le froid pour me ressaisir...
    Dois-je essayer l’écriture sans être "Loana" ;-) amie, pour me ressourcer ? ou juste me contenter du flot et de celle des autres ? Merci encore...

  • Yep ma soeur !

    Ainsi ma soeur, jamais serrée de près et jamais serrée d’aussi près pourtant !

    Aujourd’hui, lisant cela, les larmes coulent et ta présence me submerge.

    Je pense à toi, de toutes mes forces, je tends mon âme vers la tienne.

    Que le lumière du jour te soit encore douce et que plus douce encore soit la nuit qui t’accueillera.

    A jamais, ton étoile brille en mon coeur !

    Force et courage pour les tiens,

    A toi, mon amour, ma tendresse,

    m. pour L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre - O.P.A

    • Je suis enfermé dans mon existence mélangée à d’autres existences avec lesquelles je partage et chacune d’entre elles aussi avec moi, un bout d’histoire commune. Mais je reste seul.
      J’entrevois comme dans toute vie un coin de cimetière, mais aussi un immense ciel bleu qui s’impose quoiqu’il en soit derrière chaque croix, derrière chaque arbre, et nous le partageons, même malgré nous.