Accueil > la dette ailleurs

la dette ailleurs

par hdm

Publie le lundi 21 novembre 2011 par hdm - Open-Publishing

CE MERCREDI 23 NOVEMBRE 2011

A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

En direct et en archives sur www.campuslille.com

La dette ailleurs… C’est vrai qu’on est un peu distraits nous… Nous… Les qui bossent, qui galèrent, qui payent, et qui repayent encore. Emportés dans la tempête de nos emmerdes quotidiennes, et même, quand y a l’accalmie, on a tendance à oublier. On « profite » comme on dit. On se laisse aller. On est trop bons. Trop cool.

Alors leur petit chantage du genre « les marchés nous regardent, faut bien présenter », ça passe. Oh, pas qu’on y croit, mais ça passe… De toute façon, y a pas d’alternative. Ils l’ont dit, et c’est même ça qu’on vit : pas le choix. La démocratie qu’y causent…

Sauf que… Sauf qu’il suffirait qu’à un moment, un moment comme il en fut jadis et qui viendra, à un moment, il faudra leur dire. Sortir du mutisme, de notre réserve, de cette passivité qui nous pèse et qui eux les fait voler… Dans tous les sens. Il faudra leur dire simplement : cette dette, on ne la reconnaît pas, ce n’est pas la nôtre !

Parce que c’est vrai. En dépit du discours dominant, celui de la classe dominante, of course, cette dette, on n’y est pour rien. On n’a rien signé. S’il y a un bout de papier quelque part, qui nous engage, eh bien c’est que du papier. Faudra la faire façon bolchevik : ce qu’ils ont contracté en notre nom, les exploiteurs, on peut pas le reconnaître, c’est forcé, question de logique, ils l’ont contracté justement en nous exploitant, pour nous exploiter mieux. Demain, plus d’exploitation, plus de dette. Qu’ils se démerdent, les marchés, qu’ils crèvent.

On voit d’ici les images choc : des marchés, le ventre gonflé par la faim, des mouches voletant autour de leurs yeux morts, des marchés qui font la manche à nos feux, qui se traînent dans l’indifférence alentour, des marchés qui n’ont plus rien à espérer, puis qui crèvent. Quel malheur ! On voit d’ici les tronches compassées de tous les zélateurs du pognon roi, transformés en parias, qui tenteraient de vendre à la sauvette la camelote dont aujourd’hui nous sommes gavés…

Première étape donc, refuser, nier la dette. C’est pas qu’un jeu de mots, c’est un programme concret, le seul viable, celui du moment. Deuxième étape : tourner la dette. C’est-à-dire les faire cracher eux… Retourner les armes de la guerre des classes contre ceux qui les tiennent encore. Se le dire d’abord, entre nous, bien s’en convaincre, avant que de leur rentrer dans le lard : la dette, c’est eux qu’ils l’ont, envers nous. Ils nous volent, nous serrent encore le garrot, plongent les nôtres dans une précarité qu’on devine pas encore tout à fait, à moins d’y être déjà. Ils nous doivent « tant » ! Ils vont payer « tant » ! Avec « tant » d’intérêts !

Là, bien sûr, on change de cap, radical, ça fait toujours un peu peur, normal… Mais quand on verra qu’on a rien à y perdre, que nos chaînes, alors ça va déferler dru sur le CAC et ses bataillons. Ça va chier.

On aurait raconté cette histoire il y a encore quelques mois, ça aurait fait rire. Aujourd’hui, pareil, on ricane à l’évocation du grand chambardement, mais dans les recoins des consciences, et tout au bout des fins de mois, l’idée que c’est pas que du rêve fait son chemin. Il faudra.

Les temps changent. C’est pour ça qu’on appelle régulièrement au micro le camarade Saïd Bouamama, expert en climat social, météorologue de cette crise qui est devant nous. Ce mercredi, nul doute qu’après avoir alerté sur les tempêtes à venir, et sur la nécessité d’aller contre le vent, il conclura qu’aucune saison ne dure toujours. Qu’il ne tient qu’à nous de leur coller notre printemps dans la rigueur de leur hiver…

On s’entretiendra aussi avec Ludovic Bouvier, délégué CGT de Sevelnord, une usine du groupe PSA. La météo, ils la connaissent, les ouvriers de là-bas. Et avec eux, on le répétera ce mercredi : c’est l’heure de l’mettre !