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La catastrophe du "Prestige" et l’urgence d’un projet de civilisation alternatif

Publie le vendredi 27 décembre 2002 par Open-Publishing

Le
désastre écologique et social provoqué par le naufrage au
large des côte galiciennes d’un bateau-poubelle au service
de la mafia pétrolière - qui n’hésite pas à utiliser les "pavillons
de complaisance" des paradis fiscaux afin de répondre à l’évolution
fluctuante du marché - représente une énorme catastrophe pour
la biosphère marine et les conséquences sont encore largement
incalculables. 

Mais, si cela n’était pas déjà suffisant pour s’indigner de
cette nouvelle manifestation du culte au "marché libre" et
à la "libre" circulation de beateaux pirates qui ne respectent
aucune règle basique de sécurité, le désastre écologique se
double d’un désastre social parmi la population galicienne
dont la survie économique dépend principalement de la pêche.
Face à cette tragédie, l’attitude du gouvernement Aznar a
une fois de plus démontré son insensibilité envers la douleur
et la souffrance populaires.

Mais la manifestation qui a parcouru les rues de la Galice
le 1er décembre dernier (plus de 400.000 personnes), la plus
grande de son histoire, au cri de "Plus jamais ça" et en appelant
à l’"Humanité sensible", est venue démontrer que la citoyenneté
galicienne en a ras-le-bol et a dit "assez". C’est avec elle
que nous devons exiger :

  • La reconnaissance de la Galice par l’UE comme euro-région
    dépendante de la pêche
  • La proclamation immédiate de la Galice comme zone sinistrée
    et la mise sur pieds de politiques de sauvegarde écologique,
    économique et sociale.
  • La fin des obstructions administratives à l’encontre des
    aides extérieures de la part de la Junta galicienne.
  • Non à l’impunité des mafias et des paradis fiscaux. Responsabilités
    pénales pour tous les acteurs impliqués.
  • Démissions immédiates des responsables politiques Fraga,
    Alvarez Casco, Matas et Loyola de Palacio. Interdiction
    immédiate de l’UE à la navigation des 4.000 navires "à risques".
  • Non à un modèle productif et de consommation qui continue
    à se baser sur le pillage des ressources polluantes pour
    la biosphère tels que le pétrole et les combustibles fossiles.
    Elaboration urgente d’un plan basé sur l’utilisation d’énergies
    alternatives.

La
catastrophe provoquée par le naufrage du "Prestige" et la
passivité du gouvernement espagnol et de l’UE démontrent une
fois de plus où nous conduit ce monde entraîné dans une course
folle à la "croissance" insoutenable qui ne fait que multiplier
les risques et les accidents, toujours pour le malheur des
plus faibles. Il faut changer de cap et rompre avec ce "modèle"
de civilisation injuste et prédateur si nous voulons garantir
une Terre habitable, juste et solidaire.

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