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« Le soja s’étend, la vie s’éteint » : ça se confirme.

Publie le samedi 13 mai 2006 par Open-Publishing

« Le soja s’étend, la vie s’éteint » : ça se confirme.
Dans un communiqué du 12/05/06, Greenpeace dénonce l’arrivée à Brest, prévue le 14 mai au soir, du premier chargement de soja transgénique en provenance du port de Paranagua (Brésil).

Le port de Paranagua est situé au Parana, un Etat du Brésil où la culture et le transit de soja transgénique étaient interdits jusqu’à ces derniers mois.

Nous avions évoqué (voir notre article) le conflit qui opposait cet état au gouvernement fédéral brésilien. Celui-ci a fini par faire plier l’Etat du Parana, qui n’a aujourd’hui plus le droit d’interdire ni les cultures de soja OGM, ni leur transit par le port de Paranagua.

Paradoxe supplémentaire, cette cargaison transgénique va être déchargée en Bretagne, région pionnière parmi les 172 régions européennes qui se sont déclarées sans OGM ! et qui souhaitait développer des relations "sans OGM" avec le Parana (voir notre article).

Selon Greenpeace, « ce chargement de soja transgénique est exemplaire de la volonté acharnée des multinationales des biotechnologies d’imposer leurs produits par tous les moyens. Elles cassent délibérément les initiatives régionales entre producteurs et consommateurs de produits non OGM. »

Une conclusion que ne renieraient certainement pas les rédacteurs de L’Age de Faire. Cette revue, dont nous avions salué la naissance, vient de sortir son troisième numéro.

Elle consacre sa page 3 à "L’emprise du soja sur l’Amérique du Sud" dont elle explique l’histoire en ces termes : « Le soja est devenu, en trente ans, un véritable mastodonte du marché de l’alimentation animale. Avec près de 90% de leur alimentation dépendant de la légumineuse, les élevages européens sont les premiers importateurs mondiaux de soja, avec près de 40 millions de tonnes pour les années 2004-2005. Outre les vertus nutritives de cette légumineuse, c’est une faveur de la législation européenne à l’égard des importateurs américains (exemption des droits de douane sur le soja) qui a déclenché, dès 1962, sa vertigineuse ascension. A la suite d’une sécheresse en 1988, les Etats-Unis se montrent incapables de répondre à la demande européenne. Une opportunité que ne laisse pas passer l’Amérique du Sud. Préssés de conquérir une place dans l’économie mondiale, le Brésil (sésormais premier exportateur mondial), puis le Paraguay, l’Argentine et la Bolivie foncent "tête baissée" dans la culture intensive du soja. La crise de la vache folle et des farines animales en Europe, dans les années 90, contribue au sacre du soja comme ingrédient principal de l’alimentation animale. »

Il est aussi question du soja dans les trois pages qui suivent dans l’Age de Faire n°3 consacrées au thème "Se nourrir" et sur lequel nous aurons peut-être l’occasion de revenir.
(cf citron vert)