spra/snle : confession tardive

De red1917

Un article du journal de droite "libération" a noté en début de semaine (mardi 17/02/09) que deux sous marins nucléaires avaient failli se nucléarisés ensemble, à quelque centimetres près.

En gros, la technique étant arrivée à un tel niveau de sophistication au niveau du génie militaire, deux engins hyper dangereux ne peuvent pas s’empêcher de rentrer en collision dans une zone maritime déserte.

S’agit-il d’humour ?

Toute personne ayant fait son service militaire sait qu’il ne s’agit pas d’humour.

Le niveau d’abstraction de la connerie militaire défie les lois de la nature.

Les déprimés, les alcooliques et les solitaires permanents se demandent peut-être pourquoi j’ecris sous pseudo.

Peur de la CIA, de la DGSE, des RG , des services russes de service de thé Polonais, des chinois ?

En fait non, j’ai pas vraiment peur, j’ai juste de plus en plus l’impression de vivre dans un pays ennemi.

Mon pseudo n’est donc pas une protection comme pour les resistants, mais un deguisement comme celui d’un clown.

En 1995, j’ai été appelé pour mon service militaire au S.P.R.A.

Société de Protection Radiologique des Armées, dans la ville qui s’appelle Clamart en banlieue parisienne.

Affectation pour planqué diplomé.

Pourquoi je dis cela en 2009, pendant les événements de Guadeloupe actuel ?

Rien, simple anecdote typique.

Ils avaient juste perdu le fichier de suivi des tests de radioactivité qui sont effectués sur les marins des SNLE.

(Sous marins nucléaires lanceurs d’engins).

Simple bourde, ils avaient juste effacé la bande magnétique par erreur, sans doute à la suite d’une fête d’officiers, avec excès probable de jus d’orange bio.

Mon travail, en tant qu’informacien civil , consista donc à re-saisir des données anciennes concernant des soldats affectés dans le domaine des sous marins nucléaires.

Travail simple et solitaire, quoique déprimant, mais pas vraiment épuisant.

Je m’en rappelle bien, c’était en juillet 1995, l’été de l’attentat du métro saint michel.

Presque toutes les fiches de soldats comportaient des données médicales incompréhensibles, des chiffres de relevé qui devaient à priori indiquer leur degré de contamination par radiation.

Je devais pas me poser de questions, et d’ailleurs franchement je ne m’en suis pas posé plus que cela à l’époque, ce qui me permet d’analyser la situation où des militaires ont le pouvoir avec une lucidité triste : c’est très simple de ne pas se poser de question, et de faire un sale boulot sans se sentir coupable.

Ce qui m’a frappé, quand je faisais la saisie des fiches de soldats de sous marin, c’est que presque tous avaient des noms très longs, du style "radrasandramappadransatana", ou approchant.
(les autres, c’était des noms de breton, allez comprendre ???)

En fait, j’ai compris après coup que c’était dans les zones pacifiques, et que les soldats en questions étaient des natifs des iles du pacifique appellées "TOM" (Territoires d’Outre Mer).

J’ai donc, comme un quelconque bureaucrate d’armée, participé à un travail sinistre de collecte statistique pour le secteur nucléaire de l’armée française.

Evidemment, je ne sais pas combien d’ex soldats de SNLE du pacifique sont décédés depuis.

Je pense sincèrement que pas mal de soldats nazis allemands n’ont pas fait autre chose que moi dans les années 1940-1944 , leur devoir de citoyen modèle obeissant.

sauf que moi je suis français, en 2009, et que le camp militaire de l’OTAN est sur le point d’obtenir ce qu’Hitler a essayer de faire.

Et maintenant, vous savez pourquoi j’ai le pseudo red1917.