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Goldman Sachs a-t-elle déjà oublié la crise ?

Publie le lundi 13 juillet 2009 par Open-Publishing
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La banque américaine ouvre mardi le bal des résultats trimestriels des banques sur fond de polémiques sur sa politique de bonus et ses liens avec le pouvoir.

Business as usual chez Goldman Sachs ? La banque américaine, qui devrait ouvrir le bal des trimestriels bancaires par des profits importants, mardi 14 juillet en début de journée, fait l’objet de critiques acerbes outre-Atlantique, où elle est accusée de revenir aux pratiques d’avant la crise.
Plus de 2 milliards de dollars

Des sources de marché ont fait état ces derniers jours de profits prévisionnels de plus de 2 milliards de dollars pour la banque dirigée par Lloyd Blankfein. Cela serait davantage qu’au premier trimestre (1,8 milliard), où Goldman Sachs avait pourtant déjà largement battu les prévisions du marché, et autant que les pertes essuyées au dernier trimestre 2008, pour la première fois depuis son introduction en Bourse.
La banque a remboursé mi-juin les 10 milliards de dollars qu’elle avait reçus du gouvernement américain dans le cadre du plan de renflouement des établissements financiers, après avoir été jugée suffisamment capitalisée à l’issue des "stress tests". Depuis le début de l’année, son titre a gagné environ 69% à Wall Street.
Selon les mots de l’agence Reuters, elle se retrouve pourtant, avec cette publication de résultats, "dans une situation très difficilement gagnante" : "si ses résultats sont trop bons, des critiques pourraient pointer des prises de risques excessives et l’adoption d’un modèle proche de celui des fonds spéculatif, qui pourrait la rendre vulnérable aux bourrasques du marché. S’ils déçoivent, des investisseurs pourraient se plaindre qu’elle n’est pas à la hauteur de sa réputation d’être plus agressive et intelligente que ses rivales".
"Geithner travaille pour Goldman Sachs"

Autre souci à prévoir, le fait que ses bons résultats pourraient s’accompagner d’une politique de bonus à nouveau très généreuse. Ces dernières semaines, la presse a évalué, calculs d’analystes à l’appui, à 18 à 20 milliards de dollars le montant des rémunérations variables que Goldman Sachs serait prête à verser cette année. Soit 650.000 à 700.000 dollars par salarié, le double du chiffre 2008 et un chiffre proche de celui -record- de 2007. Et qui explique pourquoi le New York Times s’interrogeait ce lundi sur la façon dont la bonne santé apparente de la banque, "à la fois respectée et injuriée à Wall Street", serait perçue par le grand public.

Dans un récent article très remarqué du magazine Rolling Stone, l’éditorialiste Matt Taibbi a accusé Goldman Sachs d’avoir été au cœur de toutes les récentes bulles spéculatives (internet, immobilier...) et l’a qualifiée de "gigantesque vampire accroché au visage de l’humanité, s’agrippant à ses veines pour pomper n’importe quoi qui ressemble à de l’argent".

Parfois surnommé "Government Sachs", la banque est également régulièrement épinglée pour ses liens avec le pouvoir politique : début juin, elle a recruté l’ancien président de la SEC, Arthur Levitt, en qualité de conseiller, alors qu’en mai, Stephen Friedman, le président du conseil d’administration de la Banque de New York, avait dû démissionner à cause des liens qu’il entretenait avec le groupe. Robert Rubin et Henry Paulson, tous deux anciens secrétaires au Trésor sous des administrations de couleur politique différente, ont eux pour point commun d’avoir fait une partie de leur carrière chez Goldman Sachs. Et il y a un peu plus d’une semaine, Paul Craig Roberts, un ancien haut fonctionnaire du Trésor, accusait l’actuel titulaire du poste, Timothy Geithner, de "travailler pour Goldman Sachs"...

http://www.challenges.fr/actualites/finance_et_marches/20090713.CHA5486/goldman_sachs_atelle_deja_oublie_la_crise_.html

Messages

  • Aucune traduction integrale disponible, celle du net automatique est indigeste..? :

    Goldman Sachs, la grande machine à bulles, par Matt Taibbi I / II (VO)

    « Des actions Internet à la hausse du pétrole, Goldman Sachs a organisé toutes les grandes manipulations des marchés depuis la Grande Dépression et s’apprête à recommencer », écrit Matt Taibbi dans le magazine Rolling Stone. Cette banque qui symbolise à elle-seule l’emprise de Wall Street sur la société et la vie politique américaine est une gigantesque machine extrêmement sophistiquée, dit-il, qui a largement concouru à diriger la richesse utile accumulée par la société vers une série de bulles spéculatives dont elle a favorisé l’apparition et qui ont provoque la ruine de millions de foyers américains, au seul profit de quelques investisseurs fortunes.

    De tech stocks à prix élevés de l’essence, Goldman Sachs a conçu toutes les grandes manipulations de marché depuis la Grande dépression - et ils sont sur le point de le faire à nouveau.

    par Matt Taibbi, Rolling Stone, juillet 2008

    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2774

    Goldman Sachs, la grande machine à bulles, par Matt Taibbi II / II (VO)

    « Des actions Internet à la hausse du pétrole, Goldman Sachs un organisé toutes les grandes manipulations des marchés depuis la Grande Dépression et s’apprête à recommencer », écrit Matt Taibbi dans le magazine Rolling Stone. Dans cette deuxième partie, il aborde le rôle de l’établissement dans la spéculation pétrolière et la mise en place du plan Paulson de sauvetage des banques.

    par Matt Taibbi, Rolling Stone, juillet 2008

    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2775