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La gauche s’insurge contre l’ascension fulgurante de Jean Sarkozy

Publie le dimanche 11 octobre 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

de Kévin Deniau

L’annonce de la candidature du fils du chef de l’Etat à la tête de l’établissement public d’aménagement de la Défense (Epad) a fait bondir l’opposition. Une pétition circule actuellement sur Internet pour que Jean Sarkozy renonce au poste. Pas sûr que cela entame la motivation de l’élu de Neuilly.

A la suite de l’annonce de la candidature de Jean Sarkozy à la tête de l’Epad, l’établissement public chargé d’aménager le quartier d’affaires de La Défense, les internautes de LEXPRESS.fr ont été nombreux à réagir pour, en grande majorité, se révolter contre cette décision. Et ils n’ont pas été les seuls.

Le premier à ouvrir les hostilités fut le maire PCF de Nanterre, Patrick Jarry."Jean Sarkozy n’a aucune légitimité pour assurer la présidence de l’Epad. Il n’en est même pas administrateur. De plus, Neuilly, dont il est conseiller général, ne se situe pas dans le périmètre d’aménagement de l’opération d’intérêt national" du quartier.

Pour celui qui fait partie des 18 membres du conseil d’administration de l’Epad, "au-delà des questions d’aménagement, il s’agit bel et bien d’assurer la pérennité du clan et de verrouiller les organes de décision de tout le secteur".

Sur Europe 1, Jean Paul Huchon, président (PS) de la région Ile-de-France, lui emboîte directement le pas. "C’est un gouvernement de clan qui fait comme s’il n’y avait pas de décence dans l’accaparement du pouvoir".

Un élu Modem de Puteaux, Christophe Grébert, a, quant à lui, agrémentées les paroles par des actes en lançant une pétition sur Internet pour demander à Jean Sarkozy de renoncer au poste.

"Présider un tel Etablissement demande compétence et expérience. La qualité de vie de tous ces gens en dépend ! Jean Sarkozy, nous vous invitons à terminer vos études de droit et à faire quelques stages en entreprise... avant, peut-être un jour, qui sait, de re-postuler à ce poste autrefois occupé par votre père", dit la pétition.

Joint par LEXPRESS.fr, le blogueur Christophe Grébert a admis avoir pris cette initiative à la suite des nombreuses réactions des internautes sur son blog qu’il tient depuis 2002. Scandalisé par la candidature de cette personne qui "est pour la 3e année en deuxième année de droit et qui n’a aucun métier", le tout nouvel élu local refuse "qu’un petit jeune se fasse les dents sur sa vie".

"Qu’il aille faire ses griffes sur un plus petit dossier, par exemple dans son canton de Neuilly" conclut l’ancien socialiste, dont la pétition a déjà été signée par plus de 1500 personnes en une journée.

Si l’opposition fait feu de tout bois contre "ce népotisme sur la Principauté des Hauts-de-Seine", la majorité fait bloc autour de celui "qui incarne l’avenir du département" pour reprendre les mots de Thierry Solère (UMP), proche de Jean Sarkozy. "Cela nous paraît évident que ce soit Jean qui s’occupe de ça", reprend-t-il en parlant d’un "consensus absolu et intégral".

Et comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, Jean Sarkozy, lui-même, est monté au créneau pour justifier sa candidature."Je suis président de la majorité départementale depuis maintenant près de deux ans et, à ce titre, j’ai eu à connaître de tous les dossiers qui intéressent le département", l’élu de 23 ans dans le journal de France 3 Ile-de-France.

Condamnant cette polémique "assez inutile et franchement facile", Jean Sarkozy "demande à être jugé non pas sur l’état civil mais sur les actes et sur les résultats".

Pour permettre l’arrivée du fils du chef de l’Etat, l’un des administrateurs de l’Epad, Hervé Marseille (Nouveau Centre) a remis sa démission ce jeudi. Jean Sarkozy devrait lui succéder le 23 octobre, lors de la prochaine réunion du conseil général. Ensuite, il pourra briguer la présidence de l’Epad, lors du prochain conseil d’administration, le 4 décembre.

"On s’est mis d’accord entre nous, c’est la vie démocratique" souligne Hervé Marseille, le maire de Meudon tout en précisant que Patrick Devedjian, l’actuel président de l’Epad mais frappé par la limite d’âge, restera dans l’administration de l’Epad "pour assurer la transition".

Et quand on demande à l’élu si les investisseurs de la Défense seront surpris par la jeunesse du probable président Jean Sarkozy, ce dernier répond par la négative, "Quand ils vont voir le nom (sic), ils ne se poseront plus de questions..."

Même Patrick Devedjian y va de son petit mot de soutien. "Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années, c’est connu", réagit le ministre de la Relance sur Europe 1, faisant ainsi le dos rond face au changement de main progressif du département qu’il préside jusqu’en 2011.

http://www.lexpress.fr/region/la-gauche-s-insurge-contre-l-ascension-fulgurante-de-jean-sarkozy_793488.html

Messages

  • Kévin ...Pourquoi se gênerait-il ???? Il n’y a jamais eu de démocratie "populaire " en France et particulièrement à la Défense où les tours règnent en maître depuis Pompidou ...Il faudra peut-être un "avion" pour les détruire tellement elles font tache dans le paysage ...Présider une "merde" pareil c’est gaspiller son temps.Mais l’argent permet toujours de combler l’ennui et le temps perdu ..Jean Sarkozy est retraité avant l’heure sans passer de diplôme ..Il aura le temps de s’occuper de sa petite nana Darty .... Elle est pas belle la vie !!!!!!!!!!!!!!!!

    Bernard SARTON,section d’Aubagne

    • Eh oui, comme le chantait Jean Ferrat à propos des jeunes giscardiens : "Ils ont déjà l’âge de la retraite sans avoir jamais eu mal aux dents."

      Sarko Junior n’est ni le seul ni le premier. A quel âge Soeur Sarkosène de la Fraternitude était-elle quasi-ministre de Mitterrand ?

      Il faudrait relancer la revendication que les postes de hauts-fonctionnaires et autre fonctions non-électives soient réservées à des gens ayant une assez longue expérience de responsable élu, politique ou associatif.

      Ce fut à une époque l’exigence pour passer le 2eme concours de l’ENA, à mon avis, ça devrait être l’exigence pour le SEUL concours d’entrée.

      Cela n’empêchrait pas d’être gouvernés par des réacs si le peuple vote pour eux, mais on éviterait que des gosses se sachent déjà futurs ministres parce que leurs papas l’étaient déjà ou même parce qu’ils ont brillamment réussi le bac et l’entrée en classe prépa, avec la mention "incisives qui raclent le carrelage".

  • Ceci est une parfaite illustration de ce que sera la fonction publique quand Woerth, le collecteur de fonds en Suisse, y aura supprimé les concours d’entrée et instauré les promotions "au mérite".
    Ce doit être ce que le candidat Sarkozy appelait l’Etat irréprochable qu’il nous promettait d’instaurer. Tant qu’il y en a pour y croire...