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"L’affaire" : Débattre ? Oui, mais de quoi exactement ?

15 juillet 2010, 20:12, par onestdesbleus

Les fondamentaux de la politique

Au coeur des différents scandales qui éclatent les uns après les autres et éclaboussent les plus hauts dirigeants de l’Etat français il y a l’antique distinction entre res publica et res privata,entre la chose publique qui est l’essence de la politique et la chose privée relevant des "Pénates",de la sphère individuelle et privée.Le grand bond en arrière qu’incarne cette nouvelle génération de politicards réside dans ce retour à une situation antérieure au monde romain.Avec la « réforme » chère à M.Sarkozy on progresse car « tout devient possible ».La res publica perd ses droits(sacrés ?),se réduit comme une peau de chagrin au profit des « intérêts privés »,devenus l’alpha et l’omega de la « réussite personnelle ».La res privata n’est pas pour autant protégée celle-ci étant mise au service des intérêts privés.A la faveur d’une idéologie appelée un peu rapidement "néolibéralisme" la woerth attitude consiste donc à "confondre" la chose publique avec la chose privée c’est-à-dire à élever au rang de pratique licite voire louable le fait de s’attribuer,à titre privé,la chose publique.La woerth attitude consiste également à subordonner la res privata aux intérêts privés :Mme Woerth est ainsi « embauchée » par M.de Maistre sur ordre de M.le ministre du budget pour le salaire dérisoire de 18 000 euros par…mois !Un emploi « fictif » sur ordre du grand argentier de l’Etat au bénéfice de son épouse :c’est une forme d’institutionnalisation du népotisme dans le cadre des pratiques exemplaires de l’Elysée(affaire de l’EPAD).Dans le monde romain la res privata était sacrée.De même, la res publica n’était pas bradée,sacrifiée sur l’autel des intérêts privés,familiaux,claniques ou amicaux.La pratique appelée "concussion" était,lorsque les faits étaient avérés(dans le cas des membres du gouvernement français actuel ils sont non seulement avérés mais établis au moyen de preuves matérielles multiples et indubitables),sévérèrement punie.Dans d’autres régimes politiques,plus "répressifs" le détournement de biens publics pouvait valoir la peine capitale à ceux qui s’en étaient rendus coupables.Dans le cas présent,non seulement les membres du gouvernement convaincus de ces pratiques estiment n’avoir "rien fait",sont "blancs comme neige" mais attaquent violemment(au moyen de déclarations tombant à plus d’un titre sous le coup de la loi)ceux qui se permettent simplement de révéler les dits faits.Les biens publics détournés-l’argent de la fraude et de l’évasion fiscales,les différentes gratifications accordées sans aucune raison à différents hauts-fonctionnaires et dirigeants de l’Etat c’est-à-dire des ministres( !),la vente forcée de l’hippodrome de Compiègne…etc,etc-non seulement ne sont pas restitués à l’Etat mais sont conservés par leurs bénéficiaires qui brandissent la menace de procès « en diffamation » pour celles et ceux qui demandent simplement des comptes(non falsifiés).Le peuple ne demande pas un énième sursis mais du ferme pour les policards qui pratiquent la corruption comme M.Jourdain faisait de la prose.Un référendum sur cette question le prouverait aisément !La comparution immédiate comme la Haute Cour de Justice sont des procédures et des institutions qui n’ont pas été élaborées pour sanctionner des délits imaginaires ou des petits voyous.L’Etat français est réellement en danger.Et lorsqu’il y a danger on recourt à des procédures d’urgence ou exceptionnelles.

Ne voyant aucun danger mais bien plutôt la défense de leurs intérêts propres les dirigeants de l’Etat français se sont auto-amnistiés et ont déclaré,de façon unilatérale,leur impunité non sans un certain cynisme alors que la France est plongée dans une terrible crise économique dont ils ne sont pas comptables,non plus.L’impunité dont bénéficient les gouvernants français-à commencer par M.Woerth-est affirmée avec force et maintes fois proclamée (décrétée ?)par le chef de l’Etat, M.Sarkozy.Si les geignards veulent davantage d’informations un juge ami et favorable au pouvoir en place (position politique assumée publiquement) est dépêché.Si un doute subsiste les gouvernants répondent « adoptez la woerth attitude si vous le ….pouvez ! ».Pour le reste les insultes et les invectives ont valeur de « blanchiment ».Ceux qui dirigent l’Etat peuvent donc poursuivre leur besogne sans crainte d’être vraiment dérangés.L’Etat français étant riche du travail de tous les Français et de ses sans-papiers,disposant d’un patrimoine d’une grande valeur,la besogne ne manque pas d’« intérêt »,au sens pécunier du terme.La besogne qui fait directement écho au fameux « il y a du fric à se faire » consiste à dépouiller l’Etat au profit des copains,des amis,des connaissances,des proches,du premier cercle et du second cercle.Et la liste des « ayant-droits » qui reste ouverte risque d’être plus longue que prévu.En effet les cadeaux remis aux intéressés viennent récompenser,non pas des services rendus à la France,mais au pouvoir en place,à titre personnel ou non.La caste dirigeante formée de ces différents cercles très fermés,de ces groupes d’intérêts composés tous de V.I.P.,de célébrités et d’évadés fiscaux se caractérise par des mœurs qui ne sont pas toujours en adéquation avec la loi,avec les principes fondamentaux de la République et de la démocratie.Disons de façon plus abrupte qu’ils sont libres de violer ces principes et lois et paraissent bénéficier d’une totale immunité.C’est bien une caste régie par des principes mafieux.Et curieusement la mafia a déjà en partie investi un Etat en Europe,au-delà des Alpes,c’est-à-dire dans ce pays,l’Italie,qui était jadis le cœur du monde….romain.La révolution « néolibérale » a fait ses premières victimes,en quelque sorte,là où prévalaient déjà,il y a plus de 2000 ans( !),d’autres principes politiques,ceux de la République instituant une distinction essentielle entre res privata et res publica et en les sacralisant .Imparfaite République rappellent immédiatement certains de ses détracteurs.Imparfaite oui mais valant encore mieux qu’un Etat gangréné par une caste mafieuse et ruineuse :restaurer la République comme la démocratie signifie clairement la mise à l’écart de cette caste.