Accueil > ... > Forum 415261

Retraites intersyndicale : La CGT n’a pas eu gain de cause

5 novembre 2010, 17:26, par VERGNES

Non, les directions syndicales n’ont pas trahi, elles ont fait ce qu’elles savent faire le mieux : contenir le mouvement.

Ce n’est pas une trahison, elles ont fait leur boulot de « partenaire social » (le vilain mot). Mais le plus affligeant, c’est que depuis début 2009 alors qu’il y a de très fortes mobilisations dans la rue, le gouvernement ne leur a même pas concédé quelques miettes, juste histoire de pouvoir sortir la tête haute en arguant d’avoir fait reculer le gouvernement sur telle ou telle virgule.

Les seules « concessions » (prévues d’avance) ont été accordées aux Sénateurs centristes. La droite fait des concessions à la droite. Le reste des acteurs sociaux et politiques, les 70% d’opposants à la réforme sont devenus totalement virtuels.

Nul ne connait l’avenir et les conséquences et rebondissements sociaux qui vont suivre. Mais il apparaît déjà que la crédibilité des directions syndicales est largement entamée auprès de la population. Sentiment renforcé par l’autisme de Sarkozy qui n’accorde même plus la belle image de communication sociale des représentants syndicaux sur le perron de l’Elysée.

Faute de perron de l’Elysée, les dirigeants syndicaux auraient au moins pu se fendre d’une présence sur des piquets de grève. Mais absents de ces deux lieux, on est en droit de se demander quelle est leur fonction. Alors que partout, tous syndicats, toutes professions confondues, le terrain a répondu présent massivement et avec radicalité.

Les directions syndicales justifient leur attitude au nom de la préservation de l’unité au sommet. La belle affaire ! A la base la question n’était pas de préserver l’unité mais d’en faire le moyen pour gagner et pas juste de se satisfaire d’être ensemble.

Une chose est sûre, la classe ouvrière a recommencé à croire à sa capacité de peser et ce malgré les insuffisances des directions syndicales qui sous prétexte de préserver l’unité (ce qui n’est pas une fin en soi) ont opté pour le moins-disant.

C’est peut-être contradictoire, mais la meilleure réponse que lui puisse faire aux directions syndicales, c’est de répondre massivement à leur appel à manifester ce samedi 6 novembre. De montrer que l’unité dans la rue n’est ni à construire, ni à préserver mais à en faire l’arme pour poursuivre et montrer que les vacances de la Toussaint, n’est pas la fête de la mort du mouvement.