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N’oublions pas nos camarades disparus (video)

21 décembre 2011, 15:11, par copas

Pour comprendre les forces agissant à l’époque :

Les deux principales forces militantes qui firent face aux fascistes argentins :

 les Montoneros

 le PRT-ERP (Parti révolutionnaire des travailleurs-Armée révolutionnaire du peuple)

Ces deux mouvements furent écrasés par les militaires argentins entre la fin du Péronismeet la dictature des Militaires, avec des milliers de morts pour chacun de ces mouvements.

Ces deux organisations ont été physiquement éliminées .

On peut lire aussi cette tentative d’articulation de la résistance des groupes guévaristes et révolutionnaires dans le cône sud de l’Amérique latine :Junta de Coordinación Revolucionaria.

On peut lire également des choses sur l’opération condor , entente des dictatures d’Amérique latine pour éliminer physiquement les mouvements révolutionnaires du continent : Chili, ’Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie et Brésil.

Des assassinats furent commandités sur la planète pour éliminer le mouvement révolutionnaire en Amérique latine.

la collaboration de l’impérialisme américain est bine connue. Celle de la France moins connue, de 1959 à 1981 une mission militaire française permanente était à Buenos Aires pour conseiller les militaires argentins. Les services français furent très présents . Cela fut reconnu par le chef de la Police politique argentine ("DINA") :
« C’est la DST qui a le plus coopéré. C’était un service de renseignement ami. »
.

A cela se rajouta la participation active d’ex OAS recyclés là bas.

C’était à l’époque où un ministre de droite en France disait à la télé à propos de la gauche : Ils vous promettent le Pérou et vous aurez le Chili...

A bon entendeur.

Hymne des montoneros
http://www.youtube.com/watch?v=6lmoVGsLyDs&feature=related

hymne de l’ERP
http://musicatono.com/escuchar/marcha-del-erp-marcha-del-erp/550b9da

Il s’agit là de recoudre l’histoire, de ne pas construire des avenirs amnésiques.

Les procès en cours, conférences , manifestations, sont importants, afin que le cheminement de l’esprit de ces combats n’ait pas été éliminé dans des salles de torture, avec les grands états impérialistes pour donner les outils aux chirurgiens de l’horreur.

Il ne s’agit pas là d’approuver ou désapprouver des orientations politiques mais de comprendre que les victimes des bouchers argentins étaient des nôtres, de ceux qui combattent les injustices, ni des bandits, ni des criminels.

Les histoires du passé recoupent celles du présent :

 quand on apprendra que Villepin fut celui qui referma la question de la participation de la France aux opérations criminelles de l’opération Condor lors d’un voyage au Chili.

 Quand on apprend qu’un Mélenchon se permit de dire :

C’est le retour attristant à la tradition de l’ancien criminel de droit commun argentin, Paolo Paranagua que l’amicale des anciens de la ligue communiste révolutionnaire au « Monde » avait fait embaucher. Son passé de voyou dans la branche dure de « l’ejercito revolutionario del pueblo » (ERP) attendrissait les révolutionnaires germano- pratins, nonobstant les crimes et provocations de cette soi disant armée du peuple !

Passer du désaccord avec un journaliste anciennement de l’ERP a un cri de haine contre l’ERP est assez impressionnant.

Décidément il pourra aller dire cela aux pères, mères, épouses, enfants, grands-mères de la place de Mai à Buenos Aires qui ne veulent pas qu’on assassine une deuxième fois leurs enfants, maris, pères, etc ...

Il pourra également nous expliquer cela au MIR chilien (allié de l’ERP de l’époque)qui ex-filtra des dirigeants de gauche par l’Argentine pour les préserver de la soldatesque de Pinochet . Sacrés voyous va !

L’histoire se niche bien dans tous ces méandres. Hélas.

La mémoire de ces jeunes gens et le respect qu’on leur doit est importante, elle passe par l’établissement des faits, des fouilles, des recherches et des procès si possible.

La tuerie de cette génération n’ouvrit pas une route lumineuse aux charlatans de la gauche mais une porte vers l’abime où des mouvements révolutionnaires commencent à se reconstruire pour faire tourner la roue dans le bon sens.