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Pour le Pouvoir des travailleurs

18 avril 2012, 16:01, par Ernestino

En réponse à A.C. :

Certains refusèrent de l’assumer quand l’unité du camp républicain imposait qu’ avec d’autres antifranquistes, on privilégiat la Victoire sur le fascisme à la collectivisation souvent improvisée et parfois grotesque.."

Cela traduit parfaitement le discours du Parti Communiste espagnol espagnol de l’époque
Divergences assumées.
En Catalogne, région où ces "collectivisations improvisées et grottesques" - je te cite - furent menées massivement, la question du chômage a été résolu en six jours, les taux de malnutrition ont descendu en flèche chez les enfants (notemment par la rationalisation et les amélioration techniques de l’industrie du lait, on pourrait multiplier les exemples).
La journée de 8 heures était mise en place jusque dans toutes les régions rurales libéres par les milices anarchistes.

Concernant Cipriano Méra qui dont il est fait allusion sur le site de l’étoile jaune, je lui laisse un peu la parole concernant ce faux choix de guerre ou révolution :
"Trente ans étant passés, il est normal de ne pas penser aujourd’hui comme on pensait à ces moments-là. Je n’ai pas cessé pour autant de me sentir solidaire de la geste initiale du peuple révolutionnaire en armes. A ce moment et durant beaucoup de semaines, le problème guerre ou révolution ne se posa pas pour les hommes de la C.N.T. parce qu’il n’existait pas. Vaincre l’ennemi présupposait que la révolution triomphait."

Dernière position que les dirigeants du PCespagnol aux ordres de Moscou ont farouchement combattu.

plus loin :
...
"Si le Parti communiste liquida le P.O.U.M., s’il exécuta des hommes de tous les secteurs antifascistes, s’il mena une lutte contre-révolutionnaire, s’il n’a pas respecté l’unité du Front Populaire Antifasciste, ce fut parce que sa seule politique était de croître, et de se renforcer par l’appui russe, et, à mesure qu’il y parvenait, il imposait sa dictature"
Entretien avec Cipriano Méra
Fondation Pierre Besnard
http://www.fondation-besnard.org/

Sur la militarisation des milices la position de Durutti est sans ambiguités , même si par la suite certains du camp communiste autoritaire se sont évertués à lui preter des propos plus équivoques :
"Dans la lutte, il ne peut pas se conduire comme un soldat qui se laisse commander, mais comme un homme conscient, qui comprend l’importance de ses actes. [...] Si notre appareil militaire de la révolution doit être soutenu par la peur, alors nous n’aurons rien changé, si ce n’est la couleur de la peur. C’est seulement en se libérant de la peur que la société pourra se construire dans la liberté. »
Il est donc logique qu’avec le reflux révolutionnaire dans le camp républicain, la mort des plus conscients et des plus populaires des compagnons anarchistes (Ascaso, Durutti...) ces milices aient été militarisées et soumises à un contrôle unique.
C’est un peu comme si l’armée de Makhno en Ukraine avait du s’intégrer au commandement bolchévique.