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"La guerre civile en France" - Sur La Commune de Paris, la dictature du prolétariat...

30 décembre 2014, 16:05

Si Syriza n’est pas, ne doit pas être, un modèle, il pourra être, au moins, il est forcément déjà, une hypothèse. Une parmi d’autre. Un pont supplémentaire entre l’impossible idée et l’idée d’un autre possible.

Avec Syriza ma génération (et les suivantes) en finiront, d’une manière ou d’une autre, une bonne fois pour toutes avec ce mythe du "changement par les urnes" dans une démocratie bourgeoise.

En effet, car soit Syriza trahira immédiatement ses promesses de campagne et la messe sera dite et vite. Soit elle les mettra en œuvre et elle sera alors contrainte de les dépasser très très rapidement.

Mais dans les deux cas, on se retrouvera face à l’évidence : il n’y a pas de révolution de papier, pas de révolution par les urnes.

Syriza, et derrière, ou à côté, ou devant, même, ce parti, tout le prolétariat, la paysannerie et une partie de la petite bourgeoisie grecques, à l’épreuve du feu, donc.

Nous attendrons de voir quels seront les premiers décrets d’un gouvernement (majoritairement) de "gauche radicale" en Grèce.

Je voudrais ajouter une chose ici sur la "coalition" que Syriza envisage avec le parti de droite ANEL.

Même avec certains partis bourgeois, et même avec une partie de la bourgeoisie, s’il le faut, dans un mouvement révolutionnaire, on peut envisager une coalition même momentanée. Cela dépend. Du contexte. Du moment. Du "kairos", si je puis dire.

Relisons Le Manifeste. Marx et Engels n’ont jamais dit rien d’autre. Il peut y avoir des formes de lutte " nationales" ; il peut y avoir une alliance avec la bourgeoisie ou une partie de celle-ci contre une fraction de la classe dominante (Marx disait avec la bourgeoisie contre l’aristocratie, qu’elle soit d’épée ou de robe)...

D’un point de vue marxiste, il n’y a pas de "principes" intangibles absolus universels, "inscrits dans le marbre", de la manière de mener la lutte de la classe. C’est une vision du stalinisme d’avoir érigé Marx et Engels, et même Lénine, en dogmes. Nous ne serons pas dogmatiques parce que nous nous réclamons du communisme, et donc, du marxisme.

Cela étant dit, cette histoire d’alliance avec ANEL ne va pas passer tout seul y compris dans les rangs mêmes de SYRIZA (pour mémoire et par exemple - désolée ,c’est en anglais : http://www.tovima.gr/en/article/?aid=539453). Une éventuelle "épuration" des "contestataires" à cette coalition (dont je comprends bien pourquoi ils la contestent, ce que je partage) serait donc d’emblée un très très mauvais signe de la suite.

Pour juger de la légitimité de la "coalition" avec ANEL, la question (je dirais, la seule) c’est bien sûr donc, Syriza sera t il , est- il un "parti révolutionnaire" ? ....