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Islamophobie : du racket conceptuel au racket politique

19 janvier 2016, 14:23

Il me semble quand même que certains sont un peu trop dans la généralité, les principes (bons principes), mais appliqués hors-sol, en refusant de voir la signification concrète de certaines positions dans certains contextes***.

Des exemples sous forme de questions :

Est-ce la même chose...
 Un Tunisien (ou un Saoudien, ou un...) qui, dans son pays, critique et lutte contre l’influence de l’islam sur la société.
 Un Français qui, en France, critique et lutte contre l’influence de l’islam.

Est-ce la même chose...
 Lutter contre l’influence de la religion traditionnelle, locale, millénaire, qui a influencé grandement l’Histoire d’un pays.
 Lutter contre une religion importée récemment, minoritaire, ayant peu d’influence (comparée à l’autre), concernant essentiellement une population plutôt socialement malmenée.

Je crois que sur un plan philosophique, idéologique, théorique, il est important de critiquer toutes les religions.

Mais sur un plan politique, les nobles principes ne doivent pas faire oublier que nos actes ont des conséquences, il me parait très dangereux de ne pas regarder cela en face.

C’est aux progressistes de culture (d’origine) musulmane de faire le ménage dans leur héritage, comme nous avons commencé à le faire avec notre religion "de souche".

Nous, "Français de souche", devrions plutôt balayer devant notre porte, il me semble, si j’en juge par la réalité quotidienne :
A 7H et quelques, les cloches de l’église de mon village célèbrent tous les matins je ne sais quel rituel catholique.
Puis en déposant ma louloute au car je passe devant l’école "Présentation de Marie", fréquentée par des gosses qui iront ensuite au collège du Sacré Coeur à la ville d’à côté, puis au lycée Saint Joseph.
Établissements financés entre autre par mes (et vos) impôts.
Lycée st machin où existe par exemple une section Arts appliqués qui n’existe pas dans le lycée public.

Quand on voit l’énergie mise à taper sur l’islam par rapport à d’autres religions, sans rapport avec la "taille" des entorses à la laïcité dues à telle ou telle croyance, forcément on se pose des questions sur les motivations réelles.
Que chacun fasse déjà le ménage dans sa propre maison, sa propre tradition !

Sans compter qu’il vaut mieux s’attaquer aux causes qu’aux conséquences.
Par exemple, n’y aurait-il pas un lien entre l’influence grandissante de l’islam en France et la situation sociale des gens concernés ? Si on n’a pas d’espoir pour l’avenir, si on est traité comme une merde, on cherche une bouée de sauvetage, un truc qui redonne espoir et force, on est tenté de se shooter, à la religion ou à autre chose.
Je ne sais pas si c’est urgent de s’en prendre à la drogue (la religion), mais en tout cas s’en prendre au drogué c’est ne pas comprendre que c’est la première victime, et c’est oublier que c’est surtout contre les conditions qui l’ont poussé à se droguer qu’il faut se battre.

Sinon danger, attention, on est un peu sur le fil du rasoir, en ce moment...

Oc

*** L’occasion de sortir le classique : Sur le fond vous n’avez pas tort, mais le problème c’est qu’on vit en surface.