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L’économie « post-covid » : Neuve ou d’occasion ??? – “Le Crime du Garagiste” – Le Casse Banco-centraliste !

7 mars 2021, 23:52, par Lepotier

Effectivement, je crains que vous n’ayez pas bien tout compris…

Dans un monde dominé par le cycle de la dette, pour des raisons d’évolution infrastructurelle liées au développement technologique des forces productives les plus modernes, et non pas simplement par une volonté manipulatoire perverse des capitalistes, le cycle du capital productif devient en quelque sorte un sous-ensemble du cycle de la dette.

Avec une croissance nécessairement plus importante du cycle de la dette que celle du cycle du capital productif.

Il y a une déconnexion, inévitable et inexorable, avec les progrès de l’automatisation et de la robotisation, entre le temps de travail productif et la valeur d’usage finalement mise en circulation dans le circuit commercial.

Marx aborde cette question dans les Grundrisse, et notamment, dans le fragment sur les machines.

A l’origine du capitalisme industriel le cycle du capital total est essentiellement constitué de deux cycles liés l’un à l’autre : le cycle du capital fixe (essentiellement, la machinerie industrielle) et le cycle du capital variable (la masse salariale engagée dans le travail productif).

A mesure que le niveau de technicité du capital fixe s’élève, avec le progrès technologique en matière d’automatisation, d’informatisation et de robotisation, sa valeur d’usage augmente de manière de plus en plus disproportionnée par rapport à la valeur d’usage de la force de travail.

Le capital fixe se reproduit et s’élargit, en tant que valeur d’usage, de manière de plus en plus indépendante du cycle de circulation du capital variable, généré, lui, par le travail productif humain, et dont la part décroit donc de plus en plus.

Arrive nécessairement un temps où la plus-value générée par le cycle du capital variable ne suffit plus à refinancer l’expansion du capital fixe.

Dans une première tentative de « rentabilisation », celle du capitalisme monopoliste, le capital financier arrive à compenser la différence par des opérations spéculatives, et principalement, par l’exportation et la circulation internationale des capitaux (première et deuxième mondialisations).

Mais cela n’empêche donc pas, néanmoins, le différentiel de s’accroître inexorablement avec le progrès technologique, au contraire exacerbé du fait de la concurrence mondiale (deuxième mondialisation).

Le système finit donc par bloquer et nécessiter un besoin permanent de réinjections de liquidités pour couvrir l’expansion du capital financier spéculatif, devenu, paradoxalement, à la fois de plus en plus fictif et de plus en plus indispensable à l’expansion du capital fixe.

Le paradoxe trouvera néanmoins sa solution lorsque se produira, et seulement si elle se produit effectivement, la prise de conscience que l’expansion naturelle de la valeur d’usage du capital fixe, produite par le progrès technologique, est donc en réalité le produit de l’accumulation du travail productif des générations passées et qu’elle ne peut donc plus servir de base à l’élargissement du capital spéculatif des générations actuelles de capitalistes et de spéculateurs.

Dans la mesure où la circulation de cette valeur d’usage du capital fixe ne dépend plus que des crédits qui lui sont alloués, ce n’est donc que la gestion collective et démocratique du crédit qui permettra d’en assurer le développement sans crise économique et en concordance avec les besoins sociaux les plus urgents de l’humanité, et notamment, en matière de santé publique, comme on peut le voir quotidiennement, ces temps-ci !

Lepotier