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22 avril 2006, 18:55

Des lettres à propos de l’UFAL

LE MONDE | 13.12.04 | 16h47

L’article intitulé "D’anciens militants d’extrême droite se recyclent dans une association familiale laïque" (Le Monde du 17 novembre) a provoqué une série de réactions de la part de l’Union des familles laïques (UFAL) ainsi que de certaines personnes citées.

Le président de l’UFAL, Bernard Teper, s’insurge contre notre article qui "contient des contre-vérités flagrantes sur l’UFAL, organisation dynamique de la gauche laïque républicaine et sociale, profondément antiraciste et antifasciste (...) L’UFAL, forte de plus de 4 000 familles et de plus de 6 500 adhérents, compte parmi ses membres une seule personne parmi toutes celles citées dans votre article (Nicolas Pomiès), précise M. Teper. Les engagements de ce militant dans les milieux associatifs et progressistes prouvent au quotidien son militantisme antifasciste. Revenir sur des engagements datant d’une dizaine d’années (...) et en déduire une infiltration d’extrême droite au sein de l’UFAL est au mieux une vision policière de l’histoire et au pire un procès en sorcellerie. Les autres cités, soit n’ont jamais appartenu à l’UFAL, soit n’en font plus partie aujourd’hui."

"Chez les laïques, nous écrit Nicolas Pomiès, secrétaire national de l’UFAL, l’homme est considéré comme en perpétuelle construction. Or s’il est vrai qu’autour de 20 ans j’ai fait l’erreur de participer à un groupuscule national-communiste, je réfute toutes les accusations -de Christian Bouchet-. Je rejette d’ailleurs toutes les idéologies identitaires de gauche comme de droite."

Frédéric Crépaldi, qui est resté à l’UFAL "jusqu’en avril 2004", reconnaît aussi avoir "effectivement fait l’erreur d’avoir été un militant de l’organisation Nouvelle Résistance d’août 1995 à juillet 1996". Mais il précise avoir démissionné de cette organisation lorsque "l’emprise des militants originaires de l’extrême droite sur le mouvement devenait insupportable". M. Crépaldi condamne "sans appel toutes formes de racisme, d’antisémitisme et de révisionnisme -qui sont pour lui- monstrueux et les symptômes de l’ignorance, voire d’une forme de pathologie mentale".

Frédéric Van Wierst affirme de son côté : "Je n’ai jamais été un militant d’extrême droite de près comme de loin, mais, par le passé, un activiste stalino-maoïste." "Amené à travailler avec l’aile gauche de Nouvelle Résistance", il fut, explique-t-il, "l’un des responsables de la "fraction" de l’été 1996". "Non seulement je ne suis pas et n’ai jamais été fasciste ou nationaliste de droite mais stalinien et je l’assume pleinement, bien que m’étant complètement trompé à ce sujet !", ajoute M. Van Wierst.

Par ailleurs, Jocelyn Bézecourt, désigné dans notre article comme l’auteur d’un texte "aux accents nettement antisémites", tient à préciser :

"1. En républicain laïque et de gauche, j’ai toujours combattu les idées d’extrême droite, aujourd’hui comme hier.

2. Le délit de blasphème n’existe plus en France. Il est permis d’ironiser sur le spectacle donné à Paris par l’Eglise et de critiquer les religions sans relever de poursuites pénales comme "récidiviste".

3. La référence aux origines de l’archevêque de Paris n’est pas hors sujet dans le contexte de la réévangélisation par l’Eglise, sa conversion au catholicisme faisant figure d’exemple et la mention de son prénom complet figure sur un de ses livres. Y voir de l’antisémitisme est une manipulation. Ma critique de l’islam m’a d’ailleurs valu au contraire l’accusation d’être pro-israélien... Je n’accepte pas d’être assimilé à un extrémiste de droite, "recyclé" en laïque parce que je rappelle que l’Ancien Testament est un recueil de crimes, délits et rapines.

4. L’affaire du Sentier a effectivement mis en cause des rabbins dans des opérations financières frauduleuses.

5. On lira sur www.atheisme.org des analyses sur l’islam, le christianisme, le judaïsme et d’autres religions. Examiner une religion n’est pas jeter l’opprobre sur les croyants."

ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 14.12.04

13 décembre 2004