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> Contre la fête de la science ! (précisions)

20 octobre 2006, 17:13

Vous ne répondez pas à la question centrale : comment retrouver une autonomie de choix et de décision dans la méga technostructure actuelle, où tout ce qui conditionne nos vies -socialement et biologiquement - échappe totalement à notre contrôle. La question ne peut pas être Loft story ou la Cité des Sciences, d’ailleurs on a les deux, c’est sans doute ça, la démocratie... pas plus qu’entre "le nucléaire ou la bougie", ce non-argument de totale mauvaise foi.

La perte quasi totale d’autonomie des individus, des communautés et des peuples -enfin, ceux qui ont survécu à deux siècles de capitalisme industriel -, qu’est-ce que c’est ? C’est ne plus avoir d’autre possibilité d’influer sur le cours des événements que celle de voter une fois tous les 36 du mois pour une bande d’affairistes et d’idéologues qui, de toute façon, marchent dans le sens de la roue.

Surtout, ce qui compte, d’un point de vue pratique, c’est que les immenses pouvoirs qui nous canalisent dans la consommation et la soumission aux modes, aux idéologies etc. ne peuvent être efficaces que par un arsenal technologique et industriel, comme on le voit en cas de guerre, mais aussi avec l’arme de l’économie, la vision du monde et de la vie par la seule statistique, le chantage à l’efficacité -qui détruit l’imaginaire-...

Cet arsenal technologique ne tombe pas du ciel. Il est bel et bien conçu par de braves citoyens chercheurs qui oeuvrent tous pour le bien de l’humanité, of course. Ces mêmes chercheurs contribuent à propager le mythe d’une science "pure", en soi, malheureusement "dévoyée" de temps à autre par de mauvais et méchants esprits. La simple vérité, c’est que la science expérimentale, pour exister, commence par créer des conditions "parfaites", dites "de laboratoire", et qu’à la longue c’est l’ensemble du monde qui devient le laboratoire. Exemple ? L’informatique, entre autres.

Le fait qu’il y ait un peu de confort phyiologique et pratique , comme bienfait collatéral de la mainmise sur la vie par l’Etat, les industriels et les laboratoires, ne me fait pas oublier ce qui s’est perdu en échange : goût d’une liberté autre que formelle (choisir son aprti politique, son journal, son asso...), intelligence politique, solidarité, autonomie morale et physique.

J’ajoute que ce confort est étrangement adapté aux nécessités du capitalisme industriel : rapidité d’information, de déplacement, de calcul, "culture" de masse ect.

Je ne conteste pas que l’eau bout à 100 degrés au niveau de la mer et tout ce qui s’ensuit. Je ne suis pas obligé pour autant de rester le cul dans la marmite.