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> LE CANDIDAT

23 octobre 2006, 20:51

2007 : veut-on se battre ou veut-on gagner ?
Mettons le plus de chance de notre côté, choisissons Marie-George Buffet.

Dépassons le primat de la culture d’opposition. Choisissons d’être une gauche de conquête, qui porte sur tous les terrains de la transformation sociale un projet d’ensemble chiffré. Choisissons une candidature efficace pour symboliser et exprimer le rassemblement dans sa diversité, pour garantir son caractère durable. Choisissons Marie-George Buffet comme porte parole d’un collectif ouvert et rassembleur.

Nous nous sommes donnés le 10 septembre une stratégie d’ambition démocratique, qui a décidé de gagner, qui a évité le repli, les exclusives, la démission. Nous sommes maintenant en train de construire un programme ambitieux et crédible, évitant lui aussi le piège d’une vision défensive et évasive du changement de société, montrant que ce qui nous unit ce ne sont pas quelques convictions négatives communes, mais le choix positif d’une autre société, la recherche des moyens assumés d’y parvenir.
Pour la candidature également, sachons éviter les anathèmes, les simplifications, les appels à "exclure" l’un-e ou l’autre. Le choix de la candidature doit être le point d’arrivée et non le point de départ de notre démarche de rassemblement. Et il doit se faire en fonction d’une seule boussole : battre la droite en recomposant la gauche sur une base de transformation sociale. L’échec en 2007 aurait des conséquences dramatiques durables : comment croire que nous sortirions renforcés de cinq ans de Sarkozy ? Une gauche protestataire, sans suite, qui ne se présenterait que pour témoigner, ne peut de toute façon pas gagner face au mécontentement que génère la politique de la droite : toutes les élections depuis 2003 le montrent, nationales comme partielles.

Notre choix de candidature s’inscrit dans une actualité de crises profondes et à différentes échelles : celle du capitalisme mondialisé, celle des institutions politiques et plus généralement de toutes les formes d’interventions publiques, celle de la gauche enfin, et singulièrement des formes de son union. Rien n’a encore été inventé, de façon crédible et populaire, entre la démission sociale-libérale et la logique défensive des "deux gauches", sans avenir, qui continue à préférer le combat à la victoire. Entre le vote faussement utile et le vote sciemment inutile, l’intervention populaire doit encore trouver sa place. C’est bien cela que notre rassemblement essaie de faire.

La décision que nous devons prendre n’est donc pas de notre seule responsabilité, à nous militants engagés dans le rassemblement. Elle ne peut être prise en fonction des seuls préalables partisans des uns et des autres, des vieilles rancoeurs, du primat "anti-gauche-plurielle" renvoyant tout à l’échec de 2002. Peut-il y avoir "une gauche de gauche" sans qu’elle fasse entrer l’idéal dans les buts concrets, et la lucidité dans la conduite des moyens ? Que doit faire la gauche, y compris élue, pour que l’aspiration majoritaire au rejet du libéralisme devienne politiquement majoritaire ? Comment créer les nouveaux lieux de pouvoirs pour relier mouvement social et changement tangible ? Je pense que notre candidat-e doit être celui ou celle qui porte toutes ces questions, qui porte cette ambition de rassemblement, cette volonté d’aboutir, ce message d’espoir collectif. Qui le porte collectivement. Qui le porte depuis longtemps.

Il ne peut pas être issu de la LCR. Non pas parce que c’est un parti politique, ce qui pour faire de la politique ne me paraît pas un handicap. Mais parce que la LCR maintient encore une posture uniquement protestataire. Elle a désigné seule Besancenot comme candidat en dehors du rassemblement. Dans les faits, elle a montré en se déclarant unilatéralement qu’elle pense qu’aucune perspective de changement réel n’est possible en 2007. Ce n’est pas notre espoir.

Ce candidat ne peut pas non plus ne représenter que lui-même. L’enjeu est trop grand pour un homme ou une femme providentiels. Les choix sont trop structurants pour qu’ils ne se fassent pas collectivement, pour que celui ou celle qui les porte ne soit pas lié profondément à notre rassemblement, engagé par un mandat commun. C’est une garantie de solidité, car des choix adoptés par des milliers ou dizaines de milliers de femmes et d’hommes résultent nécessairement des réflexions passées au crible de l’intelligence et de l’expérience collectives. C’est une garantie de stabilité. Et c’est une garantie de pérennité.

A l’inverse de l’aventure individuelle ou du choix du repli, je suis convaincu que c’est Marie-George Buffet qui répond le mieux à ce qui peut nous faire gagner :

 une candidature militante, collective, à l’opposée de la "peoplemania"
 une personnalité reconnue, femme engagée, courageuse, d’une élue de terrain.
 une féministe de longue date
 une femme engagée pour la dignité et les droits des migrants, la régularisation de tous les sans-papiers
 une candidate ayant une stature d’une femme d’État ayant montré qu’elle ne reculait pas devant les pressions et le lobbying
 la représentante d’un collectif militant de dizaines de milliers de membres, engagés sincèrement avec le rassemblement, dont la direction vient de voter à 80% le choix du rassemblement.
 une femme pouvant s’appuyer sur un réseau de 13.000 élus locaux ou nationaux
 elle a enfin déjà fait la démonstration dans les faits (référendum TCE, Régionales Ile-de-France) de sa capacité à jouer collectif, sincèrement

Entre une gauche gestionnaire, prisonnière de son « réalisme » économique et idéologique, et une gauche protestataire antipolitique, vouant encore un peu plus les électeurs au désespoir, nous avons tous ensemble la responsabilité d’être le pôle de réussite sociale qui allie responsabilités de gestion et luttes sociales, propositions et perspectives, espoir et visée transformatrice. Cette responsabilité, c’est celle d’être la gauche constructive de demain.
De mon point de vue, c’est bien Marie-George Buffet qui l’incarne le mieux.