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PS : La fin

20 mars 2007, 16:20

Pourquoi le PS pour conquérir le pouvoir, choisit-il un candidat issu de l’extrème droite (au sens de l’histoire : Mitterand) ou de la droite (au sens de Bourdieu : Royal) ?

S’agit-il d’une stratégie ou d’une fatalité ?

Mme Royal veut faire du Mitterand mais sans talent. La méthode ne marche plus. A l’époque de Mitterand, il y avait encore un électorat populaire de gauche au deuxième tour pour le PS, le fameux “vote utile” des masochistes de gauche qui préfèrent voir des dirigeants dits “de gauche” appliquer une politique de droite (mais avec une telle souffrance affichée, que cela est supportable pour les gens ”dits de gauche” dont les interêts ne sont pas en cause). Il n’y en a plus... Mitterand a dilapidé le capital jusqu’au bout pour son utilisation personnelle.

Jospin était peut-être le dernier dirigeant véritablement de gauche du PS. Jeune trotzkyste, il a fait de "l’entrisme" au PS et accepté de servir sous Mitterand sans état d’âme. Arrivé au sommet, il a eu le vertige devant la réalité du PS, de sa classe dirigeante et de son électorat : les classes défavorisées désespérées précipitées dans les bras de Le Pen par la stratégie de destruction du PC et de la droite par Mitterand, le bureau politique abonné à l’ISF, les énarques socialistes par choix de carrière, les requins de la finance, les bobos de droite gérant leur portefeuille boursier tout en boycottant les yaourts, les grenouillages des courtisans etc... bref un parti de droite classique. Mitterand enfin disparu, Fabius n’ayant pas encore découvert sa nouvelle vocation de gauche, il a voulu poursuivre sa stratégie de prise du pouvoir en présentant un projet non socialiste à la présidentielle. Mais les souffrances psychologiques ont des limites, il a craqué et il s’est politiquement suicidé lorsqu’il a avoué à un travailleur de LU que les dirigeants politiques sont impuissants dans le contexte économique actuel. Ce jour là les derniers défavorisés ont quitté le navire de la gauche pour se vendre aux plus populistes.

La stratégie populiste de Royal a marché au sein du PS pour avoir l’investiture, car tout est bon pour reconquérir le pouvoir et les portefeuilles. Mais sa surenchère pétainiste ne convaincra pas la droite, ne fera pas revenir les électeurs passés à Le Pen. Elle a franchi les limites acceptables des masochistes du “vote utile“ de gauche.

Nous vivons les derniers jours du PS instrumentalisé par Mitterand, enterré par Jospin et maintenant déshonoré par Royal. Mme Royal est le dernier avatar de la stratégie Machiaveliste d’un Mitterand. Mais il n’y a plus de capital électoral de gauche. Sur le plan technique, Mitterand était un Florentin brillant. Mme Royal n’est qu’un petit Machiavel académique au sens de l’ENA, qui ne paraît à son aise que lorsqu’elle affiche ses véritables convictions de bourgeoise intégriste, tout en faisant croire qu’elle ratisse à droite.

La gauche est à reconstruire et à réinventer loin des dogmes, en affrontant les réalités et en éduquant les citoyens. Marx est mort mais l’injustice sociale est toujours là.