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Libres extraits de "Qui est l’autre ?" (de Robert MISRAHI) par

21 juillet 2008, 16:08, par Christian DELARUE

Le grand amour c’est sublime et surtout possible !

Lecture critique de Jean GARNEAU et de son texte "Les mythes amoureux : le grand amour" en lien ci-après.

Jean Garneau se veut critique du grand amour (1), un critique qui n’entend pas du moins en début d’introduction se complaire à dévaloriser ce que les humains estiment beau et grand . Ce qu’il fait quand même tout le long de ses développements ! Ou est l’erreur ? En fait, il critique souvent à raison des personnes qui n’ont jamais connu le grand amour, qui n’ont fait que le rechercher !

Par grand amour il évoque l’amour absolu, l’amour romantique, l’amour passion, sans préciser que ces variétés d’amour se rencontrent dans le réel et pas seulement comme aspiration hors sol. Autrement dit, le grand amour existe ou a existé chez les personnes qui l’ont réellement vécu. Cela se voit dans leur regard. Les personnes amoureuses portée par un amour transcendant et partagé illumine l’entourage de joie et de bonheur. Celles et ceux qui ont connu le grand amour de leur vie savent toute la joie et tout le bonheur que cet amour engendre et corrélativement tout le malheur qui surgit lorsque la perte de ce grand amour survient.

 Le réel comme point d’accord avec Jean Garnier.

Le grand amour s’éprouve dans le réel. Je suis ici d’accord avec Jean Garneau lorsqu’il écrit "Mais ces satisfactions ont une autre caractéristique importante : elles sont bien réelles. Il ne s’agit pas de besoins qui seront comblés éventuellement lorsque les circonstances (ou le comportement de la personne) seront changés. Il s’agit de plaisirs qui sont déjà présents, que nous éprouvons réellement". Et faut-t-il ajouter, ce n’est pas par son passage dans le réel qu’il perd de sa force et de sa grandeur, bien au contraire.

Les grands amoureux trouvent toujours les moyens de se dire des mots doux à longueur de journées mais ne n’est pas seulement une histoire de communication ils arrivent toujours à se rencontrer régulièrement pour éprouver leur amour dans le regard, le contact, la caresse. Bref ils s’aiment de milles manières dans le réel et pas seulement dans l’affection désincarnée ou le fantasme. Et si cela ne dure pas nécessairement toute une vie cela peut durer fort longtemps ! C’est peu de dire que ces amoureux s’en souviennent car bien souvent cette période à été fort constructive de leur personnalité qui a pu ainsi pleinement s’épanouir.

 Le dosage entre satisfaction et angoisse.

Jean GARNEAU écrit "Dans ce qu’on appelle le grand amour, les satisfactions sont souvent illusoires ou même inexistantes". Je pense au contraire que les grandes satisfactions surgissent abondamment au début lors de la phase fusionnelle des premiers mois mais qu’elles se maintiennent à un haut niveau par la suite et ce parfois pendant plusieurs années. Pour y parvenir il faut sans doute créer du manque et de l’incertitude pour respecter la loi du désir et ne pas sombre dans le couple simplement et froidement cohabitant . Mais on sait que la satisfaction va venir et pas dans plusieurs jours. L’idée qui suit de Jean GARNEAU ne relève pas nécessairement du grand amour : "On y aspire, on s’attend à ce que la satisfaction vienne un jour. En attendant, on se satisfait de la joie d’être aimé, d’être accepté ou même simplement d’être regardé par l’autre. C’est le fait d’être choisi par cet être extraordinaire qui nous comble en anticipation. Mais en réalité, nous vivons de l’angoisse, de la fébrilité et de l’espoir bien plus que de la satisfaction".

Dans le grand amour il y a nettement plus de satisfactions réelles que d’angoisse. C’est pour cela qu’il est constructeur, voire réparateur le cas échéant.

Christian DELARUE

1) http://www.redpsy.com/infopsy/grandamour.html