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Ni putes ni soumises, ou la parole confisquée , Fadela Amara, de Badinter à Sarkozy...

21 juin 2007, 08:11

Je cite :
…l’assistance était également quadra-, quinqua- et sexa-génaire et blanche de peau à 90%, et pour une très large part, au vu des tenues vestimentaires et des manières de parler, issue des classes aisées voire de la notabilité locale - ce qui n’a en soi rien d’infamant, mais pose problème lorsqu’un groupe politique a la prétention de représenter les "sans-voix" et de parler du "terrain",

Commentaires :
 Quadra, quinqua, sexa : il manque la jeunesse. Fadela Amara n’est pas Olivier Besancenot.
 "Blanche de peau à90%", çà fait quand même 10% à peau colorée, ce qui n’est pas si mal car il n’y a pas que des personnes à la peau mate ou noire qui subissent des stigmatisations dans les quartiers populaires..
 tenues vestimentaires : l’habit ne reflète pas parfaitement loin de là la classe sociale et encore moins l’appartenance politique. Il faut se méfier de cela.
Bref, ce qui compte c’est le discours tenu.

A ce propos je signale sans en partager l’intégralité le texte "Femmes, droit de l’homme et Islam" ci-dessous et en tant que signataire de l’appel "l’égalité d’abord", je considère le voile dans les lieux privés, école ou entreprise, comme une rupture d’égalité et l’instauration d’un rapport supplémentaire de domination et d’oppression.

Le voile est là pour te rappeler constamment et faire "enter dans les têtes" que :
1 - Dieu existe (comme un crucifix sur un mur) (ce que l’on peut supporter au titre de la tolérance lorsque le fait est rare et non massif mais pas dans un endroit clôt ou l’on ne peut sortir : il y a alors imposition)
2 - tu es un mec - pour les hommes - fondamentalement concupiscent dont il faut non seulement se cacher mais anticiper le défaut congénital de maîtrise de soi .
Je ne saurais donc rester durablement dans une pièce ou travaillent devant moi à longueur de journée des femmes voilées.

L’égalité passe par la laïcité et l’instauration de relations à égalité entre les sexes, non empreintes d’une conception inégalitaire et patriarcale.

lire 14 theses contre le patriarcat | blog chrismondial
http://www.blogg.org/blog-44839.html.

Christian DELARUE
Secrétaire national du MRAP
Membre du CA d’ATTAC France

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Combat Féministe

Femmes, droit de l’homme et Islam

Nous, membres du Conseil d’Administration du MRAP, sommes
particulièrement attachées au principe de laïcité dans l’espace public,
et en particulier à l’école.

Dans la poursuite de sa politique de défense des femmes voilées, le MRAP
national a saisi la HALDE des cas de refus opposé aux femmes voilées
d’accompagner les sorties scolaires et d’encadrer des activités
extra-scolaires. Il se félicite de la récente délibération de la HALDE
sur le sujet.

Pour nous, le voile est et reste un signe de l’oppression des femmes par
la loi religieuse.

Nous constatons avec regret que le port du voile se développe chez les
femmes de culture musulmane en France. Cette évolution, impulsée par les
mouvements fondamentalistes, est relayée par les pressions sociales et
familiales. Le port du voile est présenté par les islamistes et est vécu
comme une revendication identitaire. Il prospère sur le terreau de la
relégation sociale et territoriale et des discriminations.

Comment renverser cette évolution ? Comment faire tomber ces voiles,
véritables murs qui se dressent entre communautés et entre sexes ? Le
voile est l’étendard des militantes fondamentalistes. Il est à la mode
chez certaines jeunes filles musulmanes. Symbole de l’islam
fondamentaliste, le voile est et reste une prison pour l’identité féminine.

Les femmes qui se disent discriminées sont-elles dans une démarche
revendicatrices de cet étendard, ou au contraire sont-elles des femmes
qui cherchent à s’ouvrir sur l’extérieur ? Face à ces femmes, quelle
attitude avoir ?

Il appartient à la société française et aux pouvoirs publics de
réfléchir et d’agir pour faire évoluer la société pour que chacun y ait
sa place, sans discrimination, et pour que toutes les identités soient
reconnues, y compris la culture musulmane, sans que les uns et les
autres aient besoin de faire pousser barbes et voiles.

Le principe de laïcité est posé à l’école, pour les personnels comme
pour les enfants scolarisés.

Et, quoi qu’on en dise, le bilan de la loi Stasi est positif. Il a
permis à de nombreuses jeunes filles de poser leur voile, et de mettre à
distance, le temps de leur scolarité, le joug religieux.

Pourquoi ce principe ne serait-il pas appliqué aux accompagnants ?

Pourquoi accepterions-nous que les jeunes filles scolarisées aient pour
modèles ces femmes voilées, emmurées ? Et, non seulement qu’elles
accompagnent, mais aussi qu’elles encadrent des activités
périscolaires…d’enseignement religieux ou de couture de foulards ?

Il est vrai que le risque existe de stigmatiser ces femmes, si on leur
refuse d’intervenir dans le cadre des activités péri-scolaires. Mais le
voile n’est-il pas en lui-même un marqueur social et communautaire qui
les stigmatise ?

Si la question des femmes voilées est particulièrement sensible, nous
regrettons que le MRAP se pose une nouvelle fois du côté de la défense
des religions. Le MRAP ne peut se réjouir d’une décision de la HALDE qui
reconnaît implicitement le symbole d’oppression de la femme, et le
transmet comme symbole aux enfants. Prendre fait et cause pour les
femmes voilées est-il d’ailleurs un service à leur rendre ?

Au-delà du cas particulier des accompagnements péri-scolaires, c’est la
question du vivre ensemble qui est posée.

Comment une société peut-elle supporter que des femmes portent une burka
complète, masquant le visage, comme on en croise en banlieue ? Quel
espace de liberté pour ces femmes au sein de notre société ? Alors que
c’est à la société de garantir les mêmes libertés pour tous.

Il y a aussi cette violence observée dans certains services de
gynécologie obstétrique en région parisienne et dans plusieurs grandes
villes. Des maris fondamentalistes refusent que leurs femmes soient
examinées, soignées, accouchées par un homme. Ils l’exigent avec
vigueur, quitte à mettre en danger leurs épouses et à s’en prendre
physiquement aux praticiens et aux personnels hospitaliers. Ces faits
sont inacceptables.

Le voile, la burka, et ces pratiques de refus de soins sont avant tout
des violences faites aux femmes, même si celles-ci, sous l’effet de la
mode et de la pression communautaire et sociale, peuvent être consentantes.

La lutte contre le racisme et les discriminations doit s’articuler avec
une lutte contre tous les intégrismes, avec en particulier la
revendication d’une égalité réelle des droits entre les sexes.

Car la société française ne peut faire l’économie d’un travail sur
elle-même pour aller vers plus de liberté, d’égalité et de fraternité.
C’est le vivre ensemble d’une société laïque qu’il s’agit de refonder.

Nadia Kurys Vice-présidente du MRAP

Emmanuelle Le Chevallier membre du Conseil d’Administration du MRAP

http://www.gaucherepublicaine.org/lettres/546.htm