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LA GUERRE DES MOTS AURA-T-ELLE LIEU ?

17 juillet 2007, 20:24

Tu fais les questions et les réponses La Louve et tu me prêtes des règlements de compte qui m’importent peu.

Il m’arrive de lire tes textes et de les trouver intéressants.

Ce qui me fait tiquer ici sont les soubassements de ton raisonnement.

J’en cite quelques uns :

" Est Dieu celui-là même qui introduit l’idée de Dieu dans la langue"

" Celui qui manie le mot est le Maître, celui qui a le pouvoir de manipuler le mot est Dieu"

" Il fut un temps où nous étions les Maîtres des mots"

etc...

En matière d’émancipation, qui me semble être un des buts du communisme, ta volonté d’émancipation des mots est complètement engluée dans une vision mystique du langage . Oui, je sais :"Honneur des hommes, saint langage.."

Laisse donc aux poètes ce pouvoir de faire vibrer les sonorités et les images, eux qui savent que Je est un Autre et ne se prennent pas pour des Dieux.

Laisse aux religions leurs disciples et aux Maîtres leurs serviteurs.

Quand tu poses la question " Qui a peur de la dictature du prolétariat" tu la clos aussitôt par ta réponse " Ceux qui ne voient pas la dictature du Capital dans leur vie ". C’est un peu court. Tu trouveras sur ton chemin des gens qui voient la dictature du Capital dans leur vie mais qui pour autant ne veulent pas de la dictature du prolétariat. Pourquoi ? Ce n’est pas en allant chercher une pseudo-origine de cette trouille dans une idéologie judéo-chrétienne, surtout si ton interlocuteur est pakistanais ou chinois que tu trouveras la réponse à cette question. On peut toujours faire vibrer les foules avec des mots enchanteurs, Sarkozy en sait quelque chose, pourtant comme tu le dis toi-même la divinité des mots du Maître n’a qu’un temps. La dureté des actes, l’épaisseur de la réalité font chuter les paroles les plus enchanteresses. Tu devrais pourtant savoir en tant qu’avocate qu’il ne suffit pas d’une belle plaidoirie pour gagner un procès sans quelques arguments solides à l’appui des effets de manche.