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Raoul Marc JENNAR s’en va...

16 août 2007, 21:13

Jennar a fait un texte où il se met en sujet. l’exercice est toujours compliqué et renvoie à une relation à un "public" et au désir de n’être pas un esprit désincarné, un haut parleur spectral...

Chacun existe dans sa complexité. Comme son désir de proclamer aux autres son humanité (on n’en a jamais douté Raoul !). Personne n’est un arc lumineux et sans chair.

Pour l’aspect politique et la question du mépris (j’ai tourné dix fois le clavier pour éviter de répondre : tu sais ce qu’ils te disent les enfants de lénine ?), j’ai eu comme un sentiment ambigu, je suis parti pile poil de la position de raoul avec tambours pour l’unité pour aboutir a finalement estimer qu’il fallait se casser vite fait de l’ambigüité et des ambigüités affaiblissantes. Bref, non partidaire, non encarté, j’en suis venu à estimer que les choses se nouaient sur la capacité de la LCR et du PCF à réduire suffisamment leurs divergences, car c’étaient eux les porteurs d’eau.

Puis de me rendre compte que ces divergences puisaient leurs forces dans d’authentiques courants populaires parcourant les travailleurs (et pas seulement des petites expressions politiques) et que celles-ci ne pouvaient se dénouer ainsi ni aussi rapidement , surtout pour une bataille électorale.

Je pense que jennar se trompe de cible là. Et je lis plus son mépris comme un dépit devant un obstacle dont il n’avait pas les clés pour ouvrir les portes du dénouement et dont il mésestimait la profondeur . Il n’est pas le seul . D’ailleurs personne n’en a ni n’avait les clés (because plus haut).

Les obstacles nouaient leurs racines essentiellement chez les travailleurs en suscitant des courants porteurs contradictoires et difficilement conciliables sur le court terme (bref ça a manqué de temps et surtout le drame a été d’un enfermement vers la croyance en des solutions électoralistes aux choses alors qu’elles étaient dans le débat et les pratiques dans le mouvement social, les types d’organisations adaptées, les projets de fond, les batailles communes hors élections et la question de savoir si une hiérarchisation des batailles n’est pas necessaire ).

Bref, penser que l’objet du désir était à portée de main et que des groupes politiques de quelques milliers de militants en ont empêché l’accomplissement, est cohérent mais me semble inexact. Des contradictions bien plus profondes étaient à l’oeuvre, d’abord dans les couches populaires et ensuite comme contrecoups dans les divisions entre courants politiques. Je ne dis pas là que les courants politiques n’étaient que des marionnettes des contradictions populaires mais leurs faiblesses ne leur permettaient nullement d’aller à contre comme ça.

Mais ça ne change pas l’estime que j’ai pour Jennar et des contributions qu’il a produites à de nombreuses reprises à un combat somme toute planétaire. Ca n’en fait pas l’histoire du petit Raoul qui dés l’âge de 6 ans défendait avec justesse ses petits camarades, il a droit à être teigneux comme tout le monde , et nous aussi.

Copas