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Comprendre et combattre le sarkozysme

5 novembre 2007, 18:30

Je te trouve bien gentille là.

Le problème posé par cet article c’est qu’il ne va pas au fond des choses, comment se construit un parti, comment se construit son idéologie, comment ce qui se passe dans la société pèse d’une façon décisive sur lui.

Je reviens au fond : Le PS a changé, et il n’a pas changé parce que ses dirigeants ont eu des idées lumineuses, ou traitresses, ou paresseuses , mais parce que ce qui faisait le moteur d’une social-démocratie en France (et en Europe) est enrayé . Plus de compromis capital-travail, donc plus de caste politique qui se nourrit et fait intermédiaire pour ce compromis, plus de substrat donc à son existence .

A partir de là le PS, du moins les dizaines de milliers d’élus qui font sa colonne vertébrale, ne peuvent plus se tenir en intermédiaires dans un monde où la bourgeoisie a annulé et annule tous les compromis du passé. La bourgeoisie ne reconnait plus comme intermédiaire la social-démocratie , et cette dernière n’a plus d’autre choix que de sortir complètement de sa position passée.

Il n’y a plus de grain à moudre, donc la social-démocratie ne sert plus à rien. Pire celle-ci s’enfonce vers la droite et l’anti-social pleins feux, et, dans cette course de vitesse, il lui arrive de se faire prendre à revers par un Sarkozy qui peut , à peu de frais, se montrer à gauche d’elle en jouant sur un ouvriérisme ridicule mais qui devient sérieux par le simple fait de la déliquescence anti-sociale du PS.

De l’autre les travailleurs ont de plus en plus de mal à trouver leur place dans un parti qui ne leur permet plus de disposer des miettes retombées. Ce qui ne signifie pas que personne ne votera pour eux, bien au contraire, mais que le fonctionnement d’antan c’est fini .

Le principe social-démocrate peut réapparaitre, mais ça nécessitera préalablement de puissants mouvements sociaux qui créent les marges nécessaires à son existence en tant qu’appareils.

Chercher à mener une politique de main tendue avec une social-démocratie qui n’existe plus c’est se tromper sur à qui on tend la main. Le PS ne peut être convaincu, car le moteur qui le pousse à trancher les dernières amarres sociales est le plus fort. Faire des proclamations, des initiatives, un comité avec eux nécessite de ne rien lâcher sur ce qui permet de mobiliser les travailleurs, sur ce qui défends avec énergie les intérêts des classes populaires. Seule la puissance d’un mouvement social peut avoir influence sur la trajectoire du PS. Et éventuellement lui faire redécouvrir les vertus de la social-démocratie, orientation qui est déjà beaucoup plus à gauche que le fonctionnement actuel du PS.

Ce qui ne signifie pas évidemment qu’il ne faille pas ne pas leur proposer quelque chose. Au contraire, si ça peut affaiblir le camp d’en face .... Mais sur des bases qui n’affaiblissent pas les travailleurs.

Par contre, il existe une série de terrains sur lesquels des divisions utiles des pro-bourgeois sont bienvenues. La défense de la liberté d’expression, la question des médias, etc. Toutes des questions qui permettent de mener une bataille idéologique dans de meilleures conditions.

Cop.