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L’oligarchie, le Parti socialiste et Bernard-Henri Lévy

10 novembre 2007, 09:29

Serge Halimi commet là un bon article. Bien écrit.

La question de BHL est complexe, et nécessite de se passer du concept de gauche, qu’il défend, pour pouvoir l’analyser.

C’est indéniablement un essai de présenter une face plus souriante, moins agressive, du capitalisme qu’il s’agit. A part les questions tournant autour du Moyen et Proche Orient où il s’aveugle, BHL essaye de trouver dans l’histoire des aspects plus acceptables du capitalisme.

Dans la période actuelle où la brutalité sociale et politique est élevée au rang d’art sacré par le sarkozysme autoritaire, la musique de BHL indique une nuance dans l’attitude, des contre-feux internes à la classe privilégiée, mais logiquement fait l"impasse totale sur la question sociale (la seule qui importe de fait dans la période actuelle).

Les discours de BHL sur la liberté, la démocratie, même avec réhabilitation des "bienfaits" du capitalisme passeraient immédiatement à la trappe si il s’avisait de pénétrer réellement sur la question sociale autrement que par une incursion rapide sur une faction du lumpen du lumpen des banlieues.

BHL peut donc exprimer des divergences au cours officiel de plus en plus autoritaire du capitalisme du moment qu’il ne s’occupe pas de la grande question du moment, l’agression sociale.

En contournant cet aspect, en contournant la question du despotisme de la domination dans les aspects concrets du capitalisme concret, son discours tourne à vide, ravit à peu de frais les petits salauds qui restent dans l’ombre et mènent une politique sociale odieuse, antidémocratique, liberticide de sur-exploitation.

Je pense que BHL mérite mieux que cela , mieux que son discours. Il faudrait simplement qu’il coupe le cordon ombilical d’avec la classe bourgeoise qui nous maltraite tant. Qu’il mette en conformité son discours sur les libertés et la démocratie , avec la bataille pour étendre la démocratie dans le cœur de la société, c’est à dire les entreprises, d’état ou privées.

Sinon, et par ailleurs ce n’est pas l’opposition au commerce, à l’argent et au marché qui tressent une séparation entre des révolutionnaires et le reste des courants politiques. Ceux-ci existent et existeront, ont existé avant le capitalisme. Ce sont les règles applicables à l’argent, au marché et au commerce qui importent, sous contrôle de qui, et au bénéfice de qui , pour quels projets.

L’argent ne corrompt que par la main qui le tient.

Copas