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LES COMMUNISTES, LES PARTIS ET LES MOUVEMENTS

23 novembre 2007, 04:56

Salut Roberto,

Je n’ai pas encore tout lu, mais je pense que tu te trompes sur les prémisses :

Tu dis : « les mouvements ont des objectifs partiels et circonscrits »

C’est faux, le plus bel exemple, c’est le mouvement de mai 68 qui voulait rien de moins que la révolution totale. C’est bien pourquoi les syndicats se sont fait huer par les grévistes après les accords de Grenelle !

Tu dis : « Les mouvements poursuivent des objectifs partiels, c’est pourquoi les personnes qui y adhèrent sont plus nombreuses que celles qui militent dans les partis. Un travailleur peut être absolument disponible pour défendre son salaire par la grève mais, bien que cela puisse sembler contradictoire, il peut en même temps voter à droite. »

La première phrase est fause et dans sa prémisse et dans sa conclusion, mai 68 vient une fois de plus le prouver : les participants au mouvement de mai 68 étaient bien plus nombreux que n’importe quel parti du pays, mais cela ne les a pas empêché de vouloir bien plus que n’importe lequel de ces partis !

Quand à la deuxième phrase, elle montre de ta part une confusion entre la lutte politique et la lutte de classe.

Un travailleur, qu’il vote à droite (c’est-à-dire qu’il se se fasse entuber par le discours ou l’hypnose d’un parti de droite au moment des élections) n’en reste pas moins un travailleur, appartenant au prolétariat. Et, en tant que tel, ses intérêts matériels restent les mêmes que ceux d’un travailleur qui vote à gauche (c’est-à-dire qui se fait entuber par le discours ou l’hypnose d’un parti de "gauche" au moment des élections).

Quand la lutte de classe se lève, peu importe que le prolo se soit fait entuber par la droite ou la gauche aux élections : il pratique la plupart du temps la lutte de classe ! Et le référendum du 29 mai 2005 a bien illustré le réveil de la lutte de classe : le prolétariat a voté NON comme un seul homme ! Et qu’il soit composé de personnes ayant par le passé voté à gauche ou à droite, voire à l’extrême droite importe peu : dans sa globalité, le prolétariat (prolétariat au sens généralisé) a voté NON. Cela montre bien que la théorie du checker chère à Jospin n’avait aucun sens : le référendum du 29 mai n’était pas une question de politique mais une question de classe !

La lutte politique, c’est la lutte pour le pouvoir, et cela intéresse les partis. Mais cela n’intéresse en rien le prolétariat qui ne vise à rien de moins qu’à l’abolition de la division de la société en classe et par là-même à l’abolition de tous les pouvoirs !

La lutte politique est, de ce fait même, ennemi de la lutte de classe.

Bien à toi,
Marc