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LES COMMUNISTES, LES PARTIS ET LES MOUVEMENTS

2 décembre 2007, 21:41

Je crois avoir compris à peu près la teneur de l’article, mais sans en comprendre l’objectif.

La notion de parti n’existe que dans le cadre d’un pouvoir établi.

Un parti n’a le droit d’exister, dans une démocratie ou dans une dictature, que s’il est officiellement autorisé.

Un mouvement, ou plutôt, si on veut faire vieux-jeux, une association, se place en dehors des enjeux du pouvoir,

Et ce n’est donc pas la dualité entre l’aspect "partiel" ou "général" des idéaux qui différentie un mouvement ou un parti, mais seulement le fait que celui-ci soit au pouvoir ou non.

Le fait qu’un parti soit très limité idéologiquement n’a empêché aucun petit dictateur de prendre le pouvoir au nom de son parti.

Ce qui a dominé durant le 20eme siecle, ce sont des mouvements d’indépendance nationalistes, dont le seul objectif très limité était de rompre avec une puissance coloniale ingérente.

C’est ce qui a été fatal à l’idée communiste ; Les différents "fronts de libérations nationaux" qui étaient de puissants mouvements de contestation dans un premier temps, et qui sont devenu ensuite des partis totalitaires.

Les "mouvements", comme par exemple le mouvement pour la libération de la femme, ou pour les droits des homosexuels, ne se sont jamais constitués en parti.

Pourtant leurs contenus idéologiques étaient plus riches que la simple idée d’indépendance nationale.
Par exemple l’égalité homme/femme, la tolérance pour les minorités sexuelles, qui sont de vraies idées révolutionnaires.

En regard de cela, la plupart des mouvements politiques n’ont pour but que de remplacer l’hégémonie d’un groupe par l’hégémonie d’un autre groupe, pour des raisons toujours excellentes, mais toujours mortelles pour le groupe perdant.

Un parti est l’ennemi d’un mouvement.

Pour la bonne et simple raison que la notion de parti est intimement liée à celle de nation, elle même synonyme de symbole patriarcal (ou matriarcal, c’est pareil).

Un parti commence par prendre le pouvoir, et ensuite impose son idéologie, peu importe son contenu.
Cela peut être l’Union de la Majorité Populaire, ou bien le Front de la Libération de la Bretagne.
L’important est que le parti domine.

Un mouvement n’a pas besoin d’accéder au pouvoir, et d’ailleurs mon avis est qu’un mouvement cesse d’exister dès qu’il accède au pouvoir, car une association d’humains n’a plus de sens dès qu’elle devient une entité théorique comme une nation, un état.

Comme je pense l’avoir compris dans l’article, un mouvement s’interesse à des interêts humains concrets, et pas à des histoires de conquête de pouvoir.

Que se passe-t-il quand un mouvement devient un parti ?
Cela devient une statue, un drapeau.
C’est cela, à mon avis, l’énorme différence entre un mouvement et un parti.

Et c’est selon moi la raison essentielle pour laquelle il n’y a pas de parti anarchiste, mais seulement des mouvements anarchistes.

Maintenant, ma seule question sans réponse : qu’est-ce que le communisme ?

Un Mouvement ou un Parti ?

Mais cela dit aussi avec beaucoup de réserve et de modestie, et aussi dans l’espoir qu’un jour un mouvement socialiste international permette de nous libérer de la tyrannie des nations.

jyd.