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Pour une nouvelle force à gauche !

8 janvier 2008, 08:03

Bon ...

1) Le système prôné par Royal est vite torché , c’est effectivement une tentative de recul accentué de la démocratie, de poussée en avant de tous les défauts du système majoritaire, s’appuyant sur une logique de chefs au dépens des idées et du collectif, un système à plusieurs tours construit autour de primaires à gauche permettant de faire fermer la gueule à tous les courants minoritaires afin qu’ils ne puissent s’adresser librement ) toute la population.

C’est une accentuation de tous les défauts du présidentialisme, de la personalisation, un immense bon en arrière. La gauche est en crise à cause d’une orientation pro-patronale ? Et bien Royal propose de structurer la gauche afin de renforcer encore plus cette tendance.

Nous savons ce qu’il en est des courants de gauche dans le PS : Ils ne servent à rien pour retenir le PS dans sa dérive à droite, par contre ils servent de caution à la droite dirigeante du PS. Royal propose d’accentuer ce système, ce n’est pas possible et acceptable.

2) Clémentine Autain pense qu’il est préférable donc qu’une force convergente se crée sur la gauche du PS , rassemblant des courants de gauche du PS sortis de l’organisation libérale jusqu’aux courants trotskystes, en passant par le PCF. De ce que je comprends.

Au passage elle indique plusieurs choses qui doivent quand même faire débat. Elle indique qu’à son sens aucun courant ne puisse jouer un rôle de rassemblement autour de lui d’une espérance unitaire non négligeable. Cela n’est pas sur, nécessite d’être démontré. Il ne faut pas mélanger ce qu’on souhaite et ce qui peut se passer. Dans certains pays il arrive qu’un seul courant rassemble en son sein l’opposition de gauche réelle et pas forcement un assemblage unifié de convergences de partis et courants. C’est le cas du PS hollandais (15%) des ex-maos. A contrario des assemblages de courants explosent face au choc de convergences mal construites, d’un désir unitaire zappant la question des divergences (la coalition Respect en Grande-Bretagne) et la question d’aller plus loin vers un parti.

Il n’y a donc aucune obligation sur un processus, peut-être que dans quelques années la seule force survivante sera LO ou le parti de Besancenot, ou un PC révolutionné, on ne sait. Tout dépendra du travail effectué.

Il y a également une critique sur la ligne politique proposée par la LCR sur la création d’un parti des luttes qui me déplait. Car un des défauts fondamentaux de la gauche ces dernières années c’est justement d’avoir laissé en jachère cette question des luttes sociales en les subordonnant comme un champ d’action parmi d’autres. Ce n’est pas le cas à mon avis. Et par là même ils ont laissé complètement de côté la question de l’organisation des travailleurs (au sens large) en sous-estimant completement l’importance qu’elle avait dans la société. Les batailles se perdent ou se gagnent là.

Besnacenot tord peut-être un peu (quoique) la proposition dans l’autre sens, mais le champ abandonné est tellement immense qu’on ne peut lui reprocher. C’est bien le labourage des questions sociales, l’organisation de la résistance et des luttes qui fait ligne politique souhaitable à l’avenir. Là la LCR a raison.

Par contre là où elle a tord c’est de penser qu’il n’y a pas de courant apparemment qui puisse s’en occuper sérieusement et faire convergence avec eux pour cette tâche. Ils estiment qu’en haut l’unité ça n’a pas marché et qu’il faut donc faire par en bas.
Je pense que c’est parce que les divergences étaient trop importantes pour que des accords entre courants puissent se faire que dans le passé ça n’a pas marché. Clémentine le prouve bien en montrant ses divergences profondes avec la LCR, les anars, une grande partie du PCF et LO en estimant qu’il ne faut pas être trop "luttes" comme cœur du travail militant d’un rassemblement. C’est là une divergence obérant un travail en commun dans une même organisation.

Les choses ont fortement progressé depuis les élections sous le coup des mouvements sociaux, des décantations se sont faites parmi les travailleurs et les jeunes de gauche... des convergences se dessinent maintenant sans nier les divergences , elles sont construites sur les luttes, la défiance profonde vis à vis de l’électoralisme (et donc des critiques sur des alliances à seule fin électorale) et le bureaucratisme , sur la défense ferme des intérêts des travailleurs et des couches déshéritées ....

Ces convergences ne viennent pas d’en haut, mais viennent si je puis dire, non seulement d’en bas, mais également de côté. Et ça c’est prometteur. Mais c’est vrai pas trop de courants de gauche du PS ou de droite dans le PCF, ou d’alternatifs , comme on aurait pu le penser à un moment.

Copas