Accueil > ... > Forum 255675

Bellaciao retiré des liens du "site internet" du PCF

31 juillet 2008, 13:25, par Copas

Le choix de certains au PCf qui ont retiré des liens vers Bellaciao revient à la constatation d’une situation :

Il y a dans le PCF et proche de lui des lignes politiques incompatibles, qui ne peuvent pas rester à l’intérieur d’un même parti tant les divergences sont profondes.

Si je puis me permettre :

1) il y a d’abord un courant réformiste dirigeant qui cherche à conserver une base matérielle à l’existence d’une couche dirigeante, soutenu par une grande partie des communistes longuement éduquée à ce type d’organisation, ce type de relation aux masses, ce type de relation aux questions électorales.

2) Il y a de l’autre côté des communistes ( avec dedans des réformistes et des révolutionnaires) qui n’ont pas d’intérêt particulier à conserver une base matérielle à une couche dirigeante du PCF surtout quand la condition de l’existence de celle-ci est un bradage de l’utilité du communisme et surtout un bradage des intérêts des travailleurs .

Dans la première partie il y a de tout, de ceux qui veulent garder la marque de fabrique à ceux qui veulent la saborder (le débat n’est pas inutile) , mais avec un point commun : des postes , des postes , des postes, ..... avec le diable si il le faut
(d’un côté l’appel de Politis, de l’autre les fuites de MG Buffet sur les ré-alliances avec le PS alors que ce dernier continue de s’enfoncer en territoire bourgeois).

Au delà des batailles diverses c’est bien la relation à l’état bourgeois qui trace les frontières, la conception de l’indépendance politique, les actes concrets plus que les couleurs de mots.

A partir du moment où la finalité d’un courant politique est de se constituer en appareil ayant des intérêts matériels l’emportant sur le reste, il n’y a plus au fond de point commun avec ceux qui sont pour l’émancipation de la classe exploitée.
Le premier courant entre ceux qui sont apparatchiks, ceux qui l’ont été et en ont nostalgie, ceux qui n’ont toujours connus que cette conception de la politique est forcement opposé à ceux qui estiment qu’un appareil doit être réduit au nécessaire et au service exclusif des militants.

Pour des communistes il n’y a pas de juste milieu entre une direction et des militants, la première doit être pliée au service des seconds. Sinon on est dans une autre sorte de parti.

Bellaciao est confronté à cet affrontement , qui ne se limite pas d’ailleurs au seul PCF, qui divise l’ensemble du camp dit de "gauche" qui empiète sur une petite partie du PS et des verts.

Cet affrontement n’est même pas un affrontement entre révolutionnaires et réformistes, même pas entre communistes et non communistes, mais entre ceux qui sont d’une caste cherchant à se maintenir avec des intérêts matériels entre bourgeoisie et prolétariat, ceux les soutenant, ceux qui en ont nostalgie ET ceux estimant qu’un appareil doit être plié à l’objectif fondamental du communisme, le pouvoir du prolétariat, tout ce qui constitue son chemin de construction.

Dans la gauche française, comme italienne, comme européenne (et vue également en Amérique du Sud, au Brésil par exemple), cette bataille donne lieu à un grand affrontement politique (sans que toujours les choses soient exprimées clairement).

Actuellement cette bataille est la plus aigüe dans le PCF avec des orientations devenues inconciliables et beaucoup trop explicites pour que ça reste dans le même périmètre organisationnel.
La situation est moins favorable que dans PRC en Italie (mais en France il y a d’autres maisons possibles alors qu’en Italie pratiquement pas).

Mais c’est juste de penser que la bataille n’est pas que française et joue des deux côtés des Alpes.