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Communisme : un combat pour la liberté - retour sur "l’affaire Rouillan"

4 octobre 2008, 09:08, par Vingtras

Je remet ici ce que j’ai mis sur un autre bloc de bellaciao traitant de la question de Rouillant :

Je n’ai jamais eu affinité ni sympathie pour Action directe.

Je pense pour tout dire que ce genre de pseudo romantisme révolutionnaire sert plus l’adversaire de classe que l’émancipation des peuples. L’action armée est à proportionner au temps et conditions de la lutte et Paris des années 70 n’était pas Paris de 1942, Billancourt tout sauf un maquis du Vietnam.

L’exécution de G Besse que rien ne permet d’assimiler à un quelconque Papon est à des années lumière des Justes de camus ou du coup de feu de Fabien.

Ses acteurs ont été condamnés par les tribunaux. Cynisme d’une classe dominante et sa justice qui n’ont même pas la reconnaissance du ventre : les errements d’AD ont objectivement été à l’époque d’une aide précieuse pour la bourgeoisie d’après 68 pour valoriser son Etat et la répression. Marcellin et Poniatowski ont fait leur miel de ces actions qui l’ont directement servi à redimensionner l’appareil policier alors que le mouvement populaire cherchait alors à construire une alternative au capital.

Cela étant précisé, la question autour de Rouillant (mais n’oublions pas l’autre forme d’acharnement contre Nathalie Ménigon) restera sur le terrain idéologique balisé par le capital tant que nous ne sortirons pas d’une rhétorique qui ne sert que la réaction.

Rouillant à été condamné, il purge sa peine. Il est mis en conditionnelle, et presse (de droite) aidant il fait un faux pas. Haro sur le coupable vite retour en cabane. Les propos de Rouillant ne sont en rien une récidive et ne doivent se retourner contre son droit à poursuivre sa liberté conditionnelle mais ils servent d’alibi au Talon de Fer pour continuer d’incruster son empreinte.

Pour autant, que des gens condamnés pour des actes bien plus graves : des crimes de guerre voire contre l’humanité, sans même avoir à demander une conditionnelle, aient pu être libérés par le même appareil juridique ou amnistiés par les politiques qui pilotent cet appareil juridique voir dispensés d’effectuer leur peine pose de façon différente le problème.

Des universitaires négationnistes multi récidivistes et à ce titre multi condamnés n’ont jamais franchis les grilles des prisons qui pourtant aurait du les accueillir si les plateaux de la balance étaient équilibré, ont continué d’être rémunéré et poursuivent leurs activités criminelles (au sens du droit et des conventions internationales).

Des gens coupable de sédition, complot contre la république, crimes de guerre, qui pour certains revendiquent avoir torturé et assassiné au nom de leurs idéologie, restent des années durant tranquillement dans leur appartement des beau quartiers, voir paradent parfois dans des émissions dites historiques sur certaines chaines de télé quand il ne sont pas ostensiblement visible au côté de politiques d’envergure nationale voire internationale.

Elargissons le champ : qu’un patron condamné à de la prison avec sursis pour faute grave en matière de sécurité voit de nouveaux accidents mortels sur ses chantiers sans le sursis ne soit résilié est-il moins grave que des propos (certainement déplacés mais en tout cas moins grave que la revendication du meurtre de patriotes algériens, la négation des chambres à gaz ou la relativité des crimes nazis) repris par une presse embusquée pour les recueillir.

On me dira que les trois types de cas évoqués n’étaient pas dans le cadre de la conditionnelle. C’est vrai, et c’est là le point dur : assassins tortionnaires de masse ou apologues des précédents restent en liberté, criminels sociaux du patronat ne sont jamais inquiétés, l’assassin d’un patron (aussi stupide qu’inadmissible par ailleurs soit son acte) est renvoyé au trou sur la base de propos rapportés.

Cet angle de discussion n’est jamais abordé. Si on veut être vraiment anticapitaliste (et cela vaut pour tous ceux qui se réclame de la démarche) mieux vaut se distancier du terrain de l’adversaire pour mener une analyse sur des bases de classe sinon on ne reste que petit bras, qu’affectifs et donc …réformiste.

Dans toutes les réactions sur ce sujet dans le camp dit progressiste, il y a un manque. Chercher l’erreur.