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Le conseil général de Vendée donne la part belle à la colonisation.

5 novembre 2008, 10:02, par Mengneau Michel

Zut, certains commentaires m’ont foutu en rogne, j’en fais des fautes.
Apparemment il y en a qui n’ont pas encore compris quels furent souvent les fondements intellectuels des colonisateurs, pour leur éducation j’ai donc pioché à travers les poncifs usuels et j’ai noté ce paragraphe du Cahiers N° 11 du centenaire de l’Algérie, paru en 1930 sous la houlette de Jean Mirante, directeur des affaires indigènes de l’Algérie :

« Le milieu psychologique : Une imprévoyance native, légendaire, presque incorrigible. Tient-elle, comme on pourrait le croire, au fatalisme islamique ? Fatalisme qui n’est pas le « Fatum » antique, lequel laissait au Grecs le moyen et le goût de prévoir, mais un lourd fatalisme d’Orient, écrasant la destiné humaine et rendant inutile, voire dangereuse toute échappée sur l’avenir. Faut-il rechercher l’origine de cette imprévoyance dans l’action du climat qui, durant la saison chaude, dissout parfois les volontés et amollit les esprits ? Quoi qu’il en soit,il est indéniable que l’indigène était – et reste encore, bien qu’à un degré moindre – insoucieux du lendemain. Il peut s’attacher à la contemplation du passé, il n’envisage que rarement l’avenir ; il est l’homme de la minute présente. Il ne sent pas la nécessité de l’épargne. Vienne une mauvaise récolte : c’est la misère. »

A la lecture d’une telle indigence intellectuelle de l’indigène on comprend que certains se soit dévoué pour éviter qu’il crève de faim... Mais ce qui est le plus étonnant, c’est que l’on ait oublié ce laxisme rédhibitoire lorsqu’il se s’agissait de faire zigouiller le zouave pour défendre la Mère-Patrie. Comme c’est bizarre...
Ce genre de propos coure donc tout au long des douze cahiers consacrés en 1930 au centenaire de l’Algérie et il n’est pas surprenant que certains soient encore convaincus de ces théories obsolètes puisque cette sorte de littérature fut divulgué à l’envie dans les écoles primaires. D’ailleurs ces cahiers qui sont en ma possession viennent d’une école maintenant désaffectée, et c’est pour cela que j’ai choisi d’en parler.

Donc pour effacer ce que insidieusement on a inculqué, il est nécessaire de faire un vrai travail de mémoire, en toute liberté d’esprit, et de porter haut cette introspection de notre passé, la reconnaissance des erreurs de nos civilisations fait partie de l’intelligence des peuples.

Je pourrais vous raconter aussi la rencontre dans ma jeunesse avec les nouveaux arrivants, ceux que l’on appelait à l’époque les rapatriés, je ne le ferais pas, car cela pourrait ranimer les rancoeurs, ce débat étant d’ailleurs souvent encore à vif.

Mais aussi le fait d’avoir écouté les propos d’un général en retraite, natif d’Algérie, capitaine au moment de l’insurrection auquel il avait participé au côté du quarteron de généraux, et dont j’en ai tiré la conclusion que notre histoire n’était pas toujours belle à regarder. Donc pour ceux qui vont dans le sens des propos soi-disant scientifiques de Lefeuvre, je leur conseillerai de faire un vrai travail d’historien car les quelques textes que j’ai cité ne sont pas qu’anecdotes, ni la généralisation de cas particulier ainsi que le prétend ce Monsieur.

A propos des habitants du Département de la Vendée, habitant aussi dans le sud ce département, il n’est pas dans mes intention de généraliser un état d’esprit qui agite certaines sphères conservatrice, mais de faire remarquer, qu’on le veuille où non, que ces idées là sont majoritaires dans le conseil générale de ce département, et si je ne m’abuse il ont été élus par leurs concitoyens. Dont acte !