Accueil > ... > Forum 320740

Quelques idées et propositions pour un projet politique d’émancipation populaire.

28 avril 2009, 14:49, par denis

HALLALI

Le pouvoir, gouvernement et Medef, est passé à l’offensive.
Il attaque en justice les grévistes coupables de sommer les dirigeants de leur entreprise de négocier !

Encore et toujours ce serait un crime de ne pas vouloir vivre à genoux. Ces travailleurs insoumis sont traités de preneurs d’otages, de casseurs. La violence serait de leur côté.

Nous ne sommes plus en 1791/92 ; Il n’y a pas de La Fayette pour tirer sur le peuple mais il n’y a pas, non plus de Robespierre ni de Marat pour plaider la cause du peuple, mais la situation a de sérieuses similitudes.

C’est le baron Ernest-Antoine Seillière héritier de la restauration de 1815, héritier des « 200 familles », qui, bien avant son lieutenant Kessler, avait dit qu’il faut en finir avec le programme du Conseil National de la
Résistance.

Nous y sommes. Depuis les derniers acquis de 1968, les héritiers reprennent, point par point, les acquis populaires. Ils ont bien été aidés par les successeurs des girondins de la révolution bourgeoise, les réformistes syndicaux et politiques.

Malgré les résistances, nous avons essuyé des reculs, des défaites, nous avons subi la pression idéologique du pouvoir, au point de négocier non pas à partir des revendications des travailleurs mais sur les bases des dictats du capitalisme.

A notre corps défendant, nombre de militants ont ingéré la notion de la « fin de l’histoire ». certes les moyens sont énormes. Résister, ne pas perdre le nord, dans ces conditions est extrêmement difficile. Tous, nous avons été assaillis par le doute, nous avons, à un moment ou un autre, flanché mais il n’est jamais trop tard pour se ressaisir.

Les grèves d’aujourd’hui ont un caractères insurrectionnel. Les travailleurs sont au bout du rouleau. Et, ils s’insurgent.

Le pouvoir, ses sbires des médias exigent que les responsables syndicaux condamnent les actes de violences que sont les occupations d’usines !
Violence ? Le peuple est pacifique, il aspire à vivre paisiblement. Le capitalisme est la violence, par définition, l’exploitation de l’homme. Face à cette violence, quand elle devient insupportable, les travailleurs, acculés, utilisent la contre-violence.

Nous n’avons donc pas à dénoncer la violence des grévistes, elle n’existe pas ! Nous devons comprendre les mécanismes de la contre-violence, nous devons soutenir fraternellement les grévistes poursuivis pour faire en sorte que les grèves insurrectionnelles soient les prémices d’un mouvement, osons le mot, révolutionnaire.

Car, nous sommes bien dans une période révolutionnaire, n’est-ce pas ? Voilà plus de deux siècles que çà dure. Les bourgeois ont eu leur pain blanc, et le peuple si ce n’est pas maintenant, c’est quand ?

L’heure n’est pas à réclamer des négociations sur les bases du pouvoir. Les gens découvrent le capitalisme, mot caché pendant 40 ans. Ce n’est donc pas maintenant que la CGT doit baisser la garde sur ses principes fondateurs, syndicat de masse et de classe.

Plus que jamais il ne faut pas céder aux pressions médiatiques. Les camarades qui n’ont jamais participé à une occupation d’usine, à un piquet de grève, à une retenue de cadres dirigeants doivent savoir que dans ces moments là les militants syndicaux sont des héros. Ils sont en première ligne, veillent à tout, assument tout et prennent les coups.

Il faut aussi savoir que les cadres dirigeants des groupes multinationaux (dont certains sont français) sont des mercenaires sans états d’âme. Ces mêmes mercenaires sont aussi dans tous les services publics.

L’idéologie capitaliste est aujourd’hui défaillante. Nous devons réinventer, dès maintenant, des perspectives de rupture avec le vieux monde, réinventer l’espoir.

Non ce n’est pas la fin de l’histoire. Le monde bouge, par exemple en Amérique latine. En France, des salariés créent des coopératives de production, des citoyens créent des amap (consommateurs en lien direct avec des paysans). Des droits nouveaux pour les CE peuvent être imposés. L’échelle des salaires, les paradis fiscaux, les cadeaux aux entreprises, tout cela est sur le devant de la scène.

Le moment est porteur de possibilités radicales et nous serions fautifs de ne pas être à la hauteur du possible. D’autant Que le pouvoir a de la ressource, ne pas lui porter d’estocades maintenant c’est courir le risque de la désespérance, désespérance qui a déjà au cours de notre histoire soulevé le couvercle de la boite de pandores...

Pour l’heure, ne laissons pas l’hallali aller à son terme, la mort du cerf. Soutenons fermement nos camarades attaqués en justice par le pouvoir. Ils sont nos frères de luttes.

Le 28 avril 2009

Denis, militant CGT, ouvrier
15 ans dans le privé
25 ans à EDF