21 février 2010, 22:23, par Moi y’en a vouloir des sous
Le moins que l’on puisse dire est que nous vivons une époque formidable.
Surtout si l’on apprécie la confusion des valeurs.
Résumons-nous : l’éditeur Baleine, maison qui a connu la notoriété avec la création haute en couleur du Poulpe ( plus de 150 titres parus), héros libertaire, grand pourfendeur d’intégristes, fascistes, auxquels autant d’auteurs prêtèrent leur plume, de J.B.Pouy, le père fondateur à Marin Ledun, le petit dernier, en passant par tout ce que le polar français, ou quasiment, comptait d’auteurs qui, peu ou prou, appartenaient à la grande famille post-soixante-huitarde non repentie, dans un joyeux désordre où se côtoyaient sans autres affrontements que verbaux, anars, libertaires de toutes tendances, trotskystes idem, ex-maos, communistes « orthodoxes » ou contestataires. Evidemment, tout ce petit monde soudé autour de quelques valeurs éminemment humanistes.
Or, voilà que le directeur actuel de Baleine vient de rééditer un texte immonde ( dans les deux premières pages, les Arabes ne sont jamais nommés autrement que « crouias », « arbis », moricauds », « bicots ») du non moins immonde François Brigneau, ex-milicien, ex-fondateur du Front national et du Parti des Forces nouvelles, ex-intervieweur-zélateur du négationniste Faurisson.
Les tentacules en sont tombés à tous les auteurs et admirateurs de Gabriel Lecouvreur, dit Le Poulpe.
Didier Daeninckx et une bonne vingtaine d’auteurs, dont celui de ces lignes, ont alors fait valoir auprès de la maison d’édition Baleine, « un droit de retrait », exigeant que leurs titres soient retirés de la collection et les droits rendus.
Parmi les écrivains qui ont écrit un Poulpe se trouvait Gérard Delteil, révolutionnaire bien connu, qui avait manifesté son ire quelques années plus tôt contre la direction précédente des éditions Baleine. Alors que la maison risquait de connaître le dépôt de bilan, il exigeait d’être payé sur le champ et envoyait aux quatre coins de l’Hexagone, si j’ose dire, des courriels vengeurs pour que se crée une association des victimes du Poulpe. La plupart des contactés l’envoyèrent promener, chacun sachant que le directeur de l’époque tentait par tous les moyens de sauver sa maison et les intérêts de ses auteurs. Le sauvetage réussit. Chacun fut payé et le Poulpe repartit pour de nouvelles aventures.
On s’attendait donc qu’aujourd’hui, avec la célérité qu’on lui connaît, Gérard Delteil condamne la dérive et l’ignominie.
Que nenni !
François Brigneau et son torchon ne l’intéressent apparemment pas.
Une nouvelle fois, c’est à Didier Daeninckx qu’il réserve ses flèches.
Un peu partout.
Certains diront que c’est de bonne guerre. Les deux hommes n’ont-ils pas eu maille à partir ?
On se souvient peut-être que Delteil avait porté plainte contre Daeninckx, en lui réclamant 50 millions de francs (et pas le franc symbolique) pour prix de son honneur perdu, parce que celui-ci avait osé, suite à de graves incidents, écrire que le Prix du Quai des Orfèvres obtenu sur manuscrit anonyme en avril contenait cette année-là une allusion à un article de presse qui…ne parut qu’au mois d’août suivant !
On comprend mieux alors que Delteil préfère laisser le vieux milicien d’extrême droite savourer la politique actuelle pour mieux se concentrer sur l’auteur de Missak.
Mais, dans son prurit de communication, Delteil a quand même poussé le bouchon un peu loin : se répandre, soit, mais pas n’importe où. La fois précédente, Marianne, L’Humanité (hélas !), Politis avaient accueilli ses récriminations. Mais cette fois, c’est au site Métapo Infos qu’il a adressé un courriel sarcastique (ce sont eux qui l’impriment en tout cas en louant son « amabilité »).
Or, comment penser un instant que Gérard Delteil, révolutionnaire notoire et fin analyste de la chose politique, ait pu ignorer ce qu’est Métapo Infos, c’est-à-dire un site d’une extrême droite intellectuelle aimant le mélange des genres et des personnes, consacrant des colonnes à des personnages aussi démocrates qu’Alain de Benoist, Bernard Lugan, Jean Raspail, ou aux nouvelles politiques de la pseudo agence
de presse Novopresse, une émanation directe des groupes « identitaires ».
A ceux qui douteraient de cette information, je conseille de se reporter à l’article paru le 19 février sur Métapo Infos, ci-dessous, ou, tout bêtement d’aller voir sur place.
Tant que Gérard Delteil obtenait le Prix de la Gendarmerie l’année de la tragédie d’Ouvéa ou le Prix du Quai des Orfèvres, malgré ses tirades contre l’État policier, on pouvait sourire.
Quand avec d’autres, il s’en prenait à Didier Daeninckx, verbalement, on pouvait, connaissant sa jalousie d’auteur, rire sous cape.
Quand, tel Cyrano, il ferraillait pour son honneur perdu sans oublier que c’est bien plus beau lorsque ça rapporte gros, tous ceux qui connaissent le mécanisme de l’attribution de certain Prix, pouvaient rire dans leur barbe.
Quand, aujourd’hui, il ne trouve pour déverser son fiel et sa haine recuite contre ce qu’il appelait autrefois un confrère, que les colonnes d’un site qui cultive et professe le contraire des idées et des idéaux qu’il a toujours prétendu avoir, on ne peut plus ni sourire, ni rire, pas plus sous cape que dans sa barbe.
La seule envie qu’on ait, c’est celle de vomir.
Le moins que l’on puisse dire est que nous vivons une époque formidable.
Surtout si l’on apprécie la confusion des valeurs.
Résumons-nous : l’éditeur Baleine, maison qui a connu la notoriété avec la création haute en couleur du Poulpe ( plus de 150 titres parus), héros libertaire, grand pourfendeur d’intégristes, fascistes, auxquels autant d’auteurs prêtèrent leur plume, de J.B.Pouy, le père fondateur à Marin Ledun, le petit dernier, en passant par tout ce que le polar français, ou quasiment, comptait d’auteurs qui, peu ou prou, appartenaient à la grande famille post-soixante-huitarde non repentie, dans un joyeux désordre où se côtoyaient sans autres affrontements que verbaux, anars, libertaires de toutes tendances, trotskystes idem, ex-maos, communistes « orthodoxes » ou contestataires. Evidemment, tout ce petit monde soudé autour de quelques valeurs éminemment humanistes.
Or, voilà que le directeur actuel de Baleine vient de rééditer un texte immonde ( dans les deux premières pages, les Arabes ne sont jamais nommés autrement que « crouias », « arbis », moricauds », « bicots ») du non moins immonde François Brigneau, ex-milicien, ex-fondateur du Front national et du Parti des Forces nouvelles, ex-intervieweur-zélateur du négationniste Faurisson.
Les tentacules en sont tombés à tous les auteurs et admirateurs de Gabriel Lecouvreur, dit Le Poulpe.
Didier Daeninckx et une bonne vingtaine d’auteurs, dont celui de ces lignes, ont alors fait valoir auprès de la maison d’édition Baleine, « un droit de retrait », exigeant que leurs titres soient retirés de la collection et les droits rendus.
Parmi les écrivains qui ont écrit un Poulpe se trouvait Gérard Delteil, révolutionnaire bien connu, qui avait manifesté son ire quelques années plus tôt contre la direction précédente des éditions Baleine. Alors que la maison risquait de connaître le dépôt de bilan, il exigeait d’être payé sur le champ et envoyait aux quatre coins de l’Hexagone, si j’ose dire, des courriels vengeurs pour que se crée une association des victimes du Poulpe. La plupart des contactés l’envoyèrent promener, chacun sachant que le directeur de l’époque tentait par tous les moyens de sauver sa maison et les intérêts de ses auteurs. Le sauvetage réussit. Chacun fut payé et le Poulpe repartit pour de nouvelles aventures.
On s’attendait donc qu’aujourd’hui, avec la célérité qu’on lui connaît, Gérard Delteil condamne la dérive et l’ignominie.
Que nenni !
François Brigneau et son torchon ne l’intéressent apparemment pas.
Une nouvelle fois, c’est à Didier Daeninckx qu’il réserve ses flèches.
Un peu partout.
Certains diront que c’est de bonne guerre. Les deux hommes n’ont-ils pas eu maille à partir ?
On se souvient peut-être que Delteil avait porté plainte contre Daeninckx, en lui réclamant 50 millions de francs (et pas le franc symbolique) pour prix de son honneur perdu, parce que celui-ci avait osé, suite à de graves incidents, écrire que le Prix du Quai des Orfèvres obtenu sur manuscrit anonyme en avril contenait cette année-là une allusion à un article de presse qui…ne parut qu’au mois d’août suivant !
On comprend mieux alors que Delteil préfère laisser le vieux milicien d’extrême droite savourer la politique actuelle pour mieux se concentrer sur l’auteur de Missak.
Mais, dans son prurit de communication, Delteil a quand même poussé le bouchon un peu loin : se répandre, soit, mais pas n’importe où. La fois précédente, Marianne, L’Humanité (hélas !), Politis avaient accueilli ses récriminations. Mais cette fois, c’est au site Métapo Infos qu’il a adressé un courriel sarcastique (ce sont eux qui l’impriment en tout cas en louant son « amabilité »).
Or, comment penser un instant que Gérard Delteil, révolutionnaire notoire et fin analyste de la chose politique, ait pu ignorer ce qu’est Métapo Infos, c’est-à-dire un site d’une extrême droite intellectuelle aimant le mélange des genres et des personnes, consacrant des colonnes à des personnages aussi démocrates qu’Alain de Benoist, Bernard Lugan, Jean Raspail, ou aux nouvelles politiques de la pseudo agence
de presse Novopresse, une émanation directe des groupes « identitaires ».
A ceux qui douteraient de cette information, je conseille de se reporter à l’article paru le 19 février sur Métapo Infos, ci-dessous, ou, tout bêtement d’aller voir sur place.
Tant que Gérard Delteil obtenait le Prix de la Gendarmerie l’année de la tragédie d’Ouvéa ou le Prix du Quai des Orfèvres, malgré ses tirades contre l’État policier, on pouvait sourire.
Quand avec d’autres, il s’en prenait à Didier Daeninckx, verbalement, on pouvait, connaissant sa jalousie d’auteur, rire sous cape.
Quand, tel Cyrano, il ferraillait pour son honneur perdu sans oublier que c’est bien plus beau lorsque ça rapporte gros, tous ceux qui connaissent le mécanisme de l’attribution de certain Prix, pouvaient rire dans leur barbe.
Quand, aujourd’hui, il ne trouve pour déverser son fiel et sa haine recuite contre ce qu’il appelait autrefois un confrère, que les colonnes d’un site qui cultive et professe le contraire des idées et des idéaux qu’il a toujours prétendu avoir, on ne peut plus ni sourire, ni rire, pas plus sous cape que dans sa barbe.
La seule envie qu’on ait, c’est celle de vomir.
Roger Martin