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Les auteurs disparus ne sont pas à l’abri de la critique

2 mars 2010, 10:40, par Gérard Delteil

Ce n’est pas parce qu’un écrivain a disparu qu’on n’a pas le droit de critiquer son oeuvre et ses prises de positions politiques. Sinon, pourquoi critiquer Céline, Rebatet, Drieu la Rochelle ou ADG ?

L’expression publique, la possibilité de prendre la parole est un privilège des écrivains un peu connus. Cela implique le droit de les critiquer publiquement. (Pas sur leur vie privée bien entendu, sauf s’ils en font étalage et/ou commerce.) C’est un principe valable pour ADG, comme pour Fajardie, Daeninckx ou... Delteil.

J’ai critiqué Fajardie de son vivant, je n’ai aucune raison de cesser de le faire parce qu’il a disparu. Si Daeninckx se tuait en voiture demain, ce que je ne lui souhaite pas, je ne me mettrais pas pour autant à chanter les louanges de sa chasse aux sorcières. Jonquet était un ami très proche, je l’ai critiqué face à face de son vivant, en raison de son évolution politique, comme je me réserve le droit de le faire aujourd’hui qu’il nous a quittés. Je ne vois pas ce que cela pourrait avoir de scandaleux.

Fajardie n’est donc pas un personnage sacré. Je me permets donc de signaler à Roger Martin, qui se veut si sourcilleux, que Fajardie a été, entre autres, le scénariste de Vent d’Est, film du cinéaste très, très à droite Enrico à la gloire de l’armée Vlassov - formée de prisonniers russes pour combattre aux côtés des nazis.

Et je maintiens que Fajardie était un personnage particulièrement opportuniste, comme en atteste son attitude à l’égard de Daeninckx qu’il n’a cessé de vilipender, jusqu’à ce qu’il se rallie à lui pour des raisons que j’ignore.

Gérard Delteil