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(video) Les commmunistes italiens rendent hommage au "camarade Mario Monicelli", grand du cinéma italien et communiste non-repenti
Publie le jeudi 2 décembre 2010 par Open-Publishing4 commentaires

En mémoire d’un révolutionnaire
Communiqué de Paolo Ferrero, secrétaire-général du Parti de la refondation communiste (PRC)
Mario Monicelli a décidé de ne plus être parmi nous. A travers le cinéma, ce grand homme caché sous une apparence fluette s’est toujours battu, avec dignité et sens de l’humour, pour la justice et l’égalité. Il a parlé de guerre, d’amitié, de communisme, d’histoire, de féminisme, et il y a encore quelques mois de cela, de « révolution ». Son regard a toujours été celui des humbles, de ceux qui luttent.
Voilà pourquoi il n’est pas particulièrement nécessaire d’être cultivé ou passionné de cinéma pour aimer ce grand réalisateur. La résignation de Capannelle, se mettant à manger des pâtes et des pois chiches après avoir échoué à faire le trou dans le mur, dans le Pigeon, nous nous en rappelons tous. Tout comme nous nous rappelons tous de la sympathie et de l’énergie vitale de Monica Vitti, dans La Fille au pistolet. Ou du désespoir de Alberto Sordi quand, dans Un bourgeois tout petit petit, il voit mourir son fils victime d’une attaque à main armée.
Mario Monicelli a fait tellement de films, et il a non seulement su raconter notre Italie mais il en a souligné les traits, mis en évidence les spécificités. Monicelli a su produire de l’art de très haut niveau à travers la transposition à l’écran de la vraie vie vécue et des particularités des gens de chez nous. Il y a bien plus de compréhension de l’Italie dans nombre de ses films que dans tant de traités sociologiques.
J’aime à penser que Monicelli a su faire cela parce qu’il était justement communiste, révolutionnaire. Monicelli n’était pas un réalisateur et ensuite un communiste. Il a fusionné les deux termes, d’une part en assumant un point de vue particulier d’observation du monde – par le bas – et d’autre part en soulevant le problème de la transcendance de la réalité ici et maintenant, de la rébellion. « L’espoir, disait-il, est un piège inventé par les patrons. Il faut avoir le courage de se rebeller... et aller chercher notre salut, ce qui en Italie n’a jamais été le cas ».
Il y a dans cette phrase une force énorme ; d’un communisme qui n’est pas réduit à une pratique religieuse de l’espérance future mais, au contraire, le communisme vécu comme urgence du changement, ici et maintenant. Le courage de se révolter est cette étincelle, ce décalage, qui nous parle de la possible construction d’une subjectivité qui ne se conçoive pas sous l’empire de ceux qu’il appelait justement les patrons. L’aversion pour le pouvoir, pour l’arrogance, pour l’oppression, pour le cynisme et un véritable intérêt envers tout ce qui a trait à la dignité humaine. Le même sens de la dignité humaine qui l’a emmené probablement à s’enlever la vie pour ne pas finir, malade, par devoir dépendre d’on ne sait quel appareil médical.
Nous voulons nous le rappeler ainsi, communiste non-repenti, qui nous a accompagné avec ses films, nous a fait l’honneur d’avoir été militant de Refondation communiste et de nous avoir soutenu dans les campagnes électorales.
Merci Mario, pour ce que tu as été et pour ce que tu as fait.
Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pc...
Messages
1. Les commmunistes italiens rendent hommage au "camarade Mario Monicelli", grand du cinéma italien et communiste non-repenti, 2 décembre 2010, 18:15, par Orphée
Il est mort comme Deleuze...
Somptueuse personnalité du cinéma de comédie critique et d’engagement à l’acte social vivant dans l’Italie post-fasciste... jusqu’à la veille de sa mort en quelque sorte, appelant la jeunesse à ne pas se soumettre quand l’Europe désespère... je me souviens de son action solidaire au milieu des années 60 que nous rapportaient des amis français vivant en Italie, ils travaillaient alors dans la mode et dans le cinéma entre autre avec lui. Tous des gens extraordinaires mais qui finirent par se résigner (pour autant non repentis).
Salut !
1. Les commmunistes italiens rendent hommage au "camarade Mario Monicelli", grand du cinéma italien et communiste non-repenti, 3 décembre 2010, 13:15
Je ne le connaissais pas ... mais c’était un grand monsieur .. un communiste au plein sens du terme .. salut camarade !
2. Les commmunistes italiens rendent hommage au "camarade Mario Monicelli", grand du cinéma italien et communiste non-repenti, 6 décembre 2010, 16:56, par Alain Chancogne
Puisque cet article honore un camarade Italien...
@Roberto F, qui en est un autre..
C’est Malraux non, qui disait "Tout le monde en France est, a , été ou sera gaulliste" ?
En Italie, si j’en crois ce qui suis, c’est "COMMUNISTE" que tout le monde a été
Nous sommes de ceux qui nous" trompions" sur certains, Roberto...
, bon sang, c’est quand même autre chose que de TROMPER les autres ?
Avec un rameau d’"Olivier" ou un tuteur dans le cul du nom de Mélanchon !
:))
..
Tu connais peut être ce texte ?
La fin (que je mets en gras) , je te la dédie, à toi et aux communistes italiens, en mémoire de mon grand Père et de ses copains aux couilles de bronze..reconstituant, lui le PCE, d’autres le PCI..dans le camp de concentration (français...!!) de Djelfa (Algérie) , au coude à coude ..
Les mêmes ,ou leurs pareils.. toujours face aux mêmes.., ou leurs pareils.!
.
Qu’ils soient en chemises noires, , bleus, avec faisceaux, francisques , staviskas ,
............ou culs bourgeois cousus d’or, ., trouducs roses.et leurs larbins,....sans même le rouge au "front" quand ils nous trahissent !!
"ON" leur traduit ? ???
:))
ref :
http://dormirajamais.org/
AC
Note : MERCI , pour m’avoir fait cadeau de ce texte, à mon ami dit" Alain3."(.quand il se pointe au comptoir de mon" Bistro")
Chez"lui" c’est là :
http://alainindependant.canalblog.com/
Allez y voir..C’est sympa !
3. Les commmunistes italiens rendent hommage au "camarade Mario Monicelli", grand du cinéma italien et communiste non-repenti, 6 décembre 2010, 22:03, par Roberto Ferrario
Grazie Alain je mis la vidéo de Giorgio Gaber dans l’article de Monicelli, "un vero comunista" que malheureusement nous a quitte le premier janvier 2003... merci encore...
Un Jacques Brel italien
di Jacques Schmitt
Le 1er janvier de cette année (2003), dans le brouillard des lendemains d’hier, à l’ombre de salles de rédaction vides, disparaissait le chanteur italien Giorgio Gaber. Il venait de fêter son soixante-quatrième anniversaire. Anticonformiste, poète, râleur émérite, le nom de Giorgio Gaber n’a que rarement passé la frontière des Alpes. Il faisait partie de ses chanteurs « à textes » de la lignée des Adriano Celentano, Jannacci et autre Luigi Tenco.
En 1970, au sommet de sa popularité, incontournable des programmes télévisuels de la péninsule, il décide courageusement de renoncer aux avantages de cette notoriété et disparait des petits écrans pendant plus de trente ans. Ce n’est que récemment qu’Adriano Celentano l’avait convaincu de revenir sur les plateaux de télévision. Pendant toutes ces années, Giorgio Gaber s’est dédié à la confrontation directe avec le public. Chaque année, il arpentait les théâtres des grandes villes pour y présenter ses spectacles. Des spectacles dans lesquels il s’élevait contre l’imbécillité de nos manières de vivre, contre le conformisme, la bêtise humaine, et le miroir aux alouettes de la politique de son pays.
Pendant vingt ans, il refusa de voter. Continuant de s’insurger contre la facilité de vivre de ses compatriotes, il n’hésitait pas à les moquer avec une ironie pointue. Sorte de Jacques Brel italien, il écrivait « selon moi, les Italiens sont plus intelligents que les Suisses. Mais si on regarde le revenu moyen de chaque Suisse, il me vient à l’idée que nous aurions intérêt à être un peu plus stupides ! » Dans un de ses derniers enregistrements, il explique pourquoi certains étaient devenus des communistes. Une longue et savoureuse liste des raisons pour lesquelles on s’inscrivait au parti communiste italien. Parmi toutes les raisons d’adhérer, on trouve celle d’être né en Emilie-Romagne, d’être le fils, le petit-fils, le neveu d’un communiste, de se sentir seul, d’avoir reçu une éducation trop catholique, d’être riche mais aimant le peuple, le besoin d’un autre Dieu, pour avoir une augmentation de salaire, pour faire enrager son père.
L’an dernier, après vingt ans d’absence, Giorgio Gaber renouait avec les studios d’enregistrement (la plupart de ses précédents disques étaient pris sur le vif de ses spectacles) pour tracer un bilan quelque peu amer de sa vie avec « Mia generazione ha sbagliato ». Message émouvant et ironique d’un homme qui continuait à se battre pour un idéal de vie. Aujourd’hui parti, il laisse derrière lui un disque testament « Io non mi sento italiano » dans lequel il fait sa propre introspection. Il y voit les monstres qui nous habitent, nos corruptions, notre égocentrisme tout en terminant sur l’espoir qu’il existera un jour un homme : l’Homme.
http://www.giorgiogaber.org/stampa/vediart.php?codArt=355