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26 avril 1986 nuage de Tchernobyl en France : quelles conséquences pour la santé ?

Publie le mardi 25 avril 2006 par Open-Publishing
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de Sortir du Nucleaire

Il y a eu un véritable mensonge d’Etat lors du passage du nuage de Tchernobyl en France (voir Chronologie et "Les preuves du mensonge d’Etat). Par ailleurs, "le Pr Pellerin n’est pas le seul coupable".

Cependant, les responsables de l’époque tentent de se dédouaner en disant qu’ils ont seulement commis des erreurs de communication, mais qu’il n’y avait aucun risque pour la santé. C’est le cas de MM. Carignon et Madelin, respectivement ministres de l’environnement et de l’industrie

 M. Carignon (11 mai 1986, JT Antenne 2 : "Les taux de radioactivité les plus élevés sont en dessous des seuils à partir desquels il y a danger, et largement en dessous : 5, 10 ou 100 fois en dessous"

 M. Madelin (13 mai 1986) : "Il n’y a pas eu de "maillon faible" dans la sécurité des français mais seulement dans la procédure de communication".

20 ans plus tard, Alain Madelin et François Guillaume (ministre de l’agriculture à l’époque) tiennent le même discours (*) !

 M. Madelin : "A aucun moment, au niveau du gouvernement, on a eu le sentiment que la santé des français était menacée"

 M. Guillaume : "Le gouvernement n’a aucun reproche à se faire, il a pris toutes les dispositions qu’il fallait"

Hélas, le problème n’est pas seulement une affaire de mauvaise communication. La contamination par le nuage de Tchernobyl a eu et a encore aujourd’hui de véritables conséquences sur la santé en France et dans d’autres pays.

Le vendredi 16 mai 1986, le ministre de l’Intérieur Charles Pasqua préside une cellule interministérielle au cours de laquelle est rédigée une note manuscrite (qui a été saisie par la justice en 2001 et constitue une des plus importantes pièces à charge). Extrait : "Lait de brebis, des chiffres très élevés jusqu’à 10 000 Bq/l."

Mieux : des analyses (*) ont été faites par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) lui-même, sur du lait transmis par un médecin corse, le Dr Fauconnier. Ces analyses ont montré que, le 3 mai 1986, la contamination de ce lait était de 76 800 Bq/l soit... plus de 150 fois la limite maximale !

Il y avait donc un véritable danger au moins en Corse, et vraisemblablement dans toute la moitié Est de la France, en particulier dans les zones où les concentrations ont été les plus importantes. Cela dépend en particulier des pluies, qui ont eu pour conséquences de déposer au sol la radioactivité portée par le nuage de Tchernobyl.

D’ailleurs, aujourd’hui encore, des régions d’Europe de l’Ouest restent contaminées à des taux mettant en danger la santé publique.

Ainsi, dans son édition du 6 novembre 2005, le Sunday Herald titrait "Des fermes en Ecosse sont toujours contaminées par les retombées de Tchernobyl" et écrivait "Onze fermes qui occupent une surface totale de 11 300 hectares dans l’Ayrshire et la Central Belt sont encore contaminées par l’accident, au point que la viande de leurs moutons est considérée comme impropre à la consommation. La concentration de Césium 137 de Tchernobyl dans ces animaux dépasse le seuil de radioactivité maximale de 1000 becquerels par kilogramme." Notons d’ailleurs que ce seuil est déjà extrêmement laxistes.

Pire : ce que les antinucléaires dénonçaient depuis des décennies commence à être peu à peu reconnu par les autorités :

 il n’existe PAS de seuil en dessous duquel une contamination ne serait pas dangereuse.

 une contamination sur une longue durée, même très faible, a des conséquences graves.

Ainsi, l’agence de presse AP rapportait le 29 juin 2005 que "Même à faibles doses, les radiations représentent un risque de cancer". Et expliquait : "Les conclusions du comité de la National Academy of Sciences (NAS) devraient influencer directement les décisions des gouvernements sur les niveaux acceptables de radiation dans les centrales nucléaires désaffectées, les usines d’armements nucléaires ou autres laboratoires où les radiations sont utilisées pour la recherche. L’industrie du nucléaire et plusieurs scientifiques ont toujours soutenu qu’il existait un niveau de radiation sous lequel les risques pour la santé étaient négligeables, voire même bénéfiques. Certains soutenaient même que les modèles existants exagéraient le risque du nucléaire pour la santé. Mais après cinq ans d’étude, le comité de la NAS rejette ces affirmations."

Ainsi, le 16 mars 2006, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a publié les premiers résultats d’un programme d’étude appelé "Envirhom". Extrait : "Certaines grandes fonctions physiologiques des organismes vivants, telles que la respiration, le comportement ou l’alimentation, sont modifiées de manière très précoce et à de faibles niveaux d’exposition."

Les médias ne s’y sont pas trompés : "Les normes de radioprotection seront à réviser" (AFP), "Une nouvelle approche sur l’impact de la radioactivité" (Le Figaro), "L’impact des contaminations radioactives internes mérite un réexamen" (Le Monde).

Ces données éclairent de façon édifiante les dangers que courent encore des milliers et peut-être des millions de personnes en Europe de l’Ouest du fait du nuage de Tchernobyl. Concernant les zones les plus contaminées autour de Tchernobyl, la situation est bien sûr encore plus grave. Nous vous renvoyons à notre enquête exclusive : "Comment le lobby nucléaire français enterre la vérité en zones contaminées".

(*) Voir le documentaire "Tchernobyl : la Corse sacrifiée", par JC Chatard (Mars 2006, France 3)


Chronologie

 1956 : création du SCPRI (Service central de protection contre les rayons ionisants) dont la direction est attribuée au Pr Pierre Pellerin

 Samedi 26 avril 1986 : explosion du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine)

 Mardi 29 avril 1986 : le nuage radioactif de Tchernobyl arrive en France

 Mercredi 30 avril 1986 : le Pr Pellerin, toujours à la tête du SCPRI (30 ans plus tard !), prétend qu’ "aucune élévation significative de la radioactivité n’a été constatée"

 Jeudi 1er mai 1986 : pratiquement toute la France est touchée par le nuage radioactif. Toutes les installations nucléaires détectent une importante radioactivité et en informent le SCPRI.

 Vendredi 2 mai 1986 : le Pr Pellerin, directeur du SCPRI, diffuse à de nombreux destinataires un communiqué qui affirme que "les prises préventives d’iode ne sont ni justifiées, ni opportunes" et qu’ "Il faudrait imaginer des élévation dix mille ou cent mille fois plus importantes pour que commencent à se poser des problèmes significatifs d’hygiène publique". Voir 27 février 2002

 Vendredi 2 mai 1986 : différentes mesures, en particulier concernant l’alimentation, sont prises dans de nombreux pays européens (Pologne, Danemark, Norvège, Finlande, Suède, Royaume-Uni, Pays-Bas, Allemagne, Autriche, Italie, Grèce etc.). L’Italie met aussi en place un contrôle de contamination à ses frontières, dans le but évident de refouler les produits contaminés venant de France où aucune mesure n’a été décidée.

 Dimanche 4 mai 1986 : la France saisit la Commission européenne, estimant que "les mesures italiennes constituent des entraves non justifiées aux échanges".

 Lundi 5 mai 1986 : alors que la Commission européenne envisage des mesures sanitaires, la France exige un vote "à l’unanimité" et empêche toute décision contraignante. La population n’est bien sûr pas informée de ces tractations en coulisse.

 Mardi 6 mai 1986 : le ministère français de l’Agriculture diffuse un communiqué "historique" : "Le territoire français, en raison de son éloignement, a été totalement épargné par les retombées de radionucléides consécutives à l’accident de la centrale de Tchernobyl"

 Jeudi 8 mai 1986 : note confidentielle du ministère des affaires étrangères pour Matignon, expliquant que la France a "obtenu un adoucissement des mesures de contrôle" envisagées par Bruxelles et "surtout que les contrôles de radiation soient faits dans les pays exportateurs et non dans les pays importateurs"

 Samedi 10 mai 1986 : au Journal télévisé de TF1, le Pr Pellerin finit par avouer que les mesures de radioactivité étaient anormales dès le 30 avril. Mais il continue de prétendre qu’aucune décision particulière n’était nécessaire.

 Jeudi 15 mai 1986 : fondation de la Criirad (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité) par des citoyens qui dénoncent à juste titre l’absence de contrôles indépendants

 Vendredi 16 mai 1986 : réunion de crise au ministère de l’Intérieur. La présence de plus de 10 000 becquerels par litre dans du lait de brebis en Corse n’entraîne aucune décision du gouvernement alors que la réglementation européenne préconisait de retirer de la consommation tout produit alimentaire contenant plus de 500 bq/l. Un documents est annoté à la main : "Nous avons des chiffres qui ne peuvent être diffusés". Ce document sera saisi par la justice lors d’une perquisition en 2001.

 Vendredi 16 mai 1986 : le ministère de la santé diffuse un invraisemblable communiqué : "La santé publique n’est aucunement menacée par les conséquences de l’accident de Tchernobyl. Les activités courantes peuvent donc être poursuivies sans précautions particulières, notamment l’alimentation et les activités de plein air."

 Dimanche 18 mai 1986 : Alain Carignon, ministre de l’environnement, déclare que le gouvernement a "commis l’erreur de croire que, parce qu’il n’y avait pas de danger, il n’était pas nécessaire d’informer fortement les Françaises et les Français".

 Lundi 16 février 1987 : lors d’une réunion à Bruxelles des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne, la France refuse que soit prorogé le règlement européen sur la radioactivité maximale des aliments acceptable en cas d’accident nucléaire, adopté en toute urgence après Tchernobyl.

 19 juillet 1994 : le SCPRI change de nom et devient l’Office de protection contre les rayonnements ionisants (OPRI). Le SCPRI aura été dirigé jusqu’au bout par le Pr Pellerin, malgré les mensonges de ce dernier concernant le passage du nuage de Tchernobyl sur la France.

 17 février 1999 : création de l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT)

 1er mars 2001 : l’AFMT, la CRIIRAD et 51 malades de la thyroïde déposent une plainte contre X, estimant que la gestion des retombées radioactives de Tchernobyl par les autorités françaises était à l’origine d’un surcroît de pathologies, en particulier de cancers de la thyroïde.

 Novembre 2001 : perquisitions menées par Mme la Juge Bertella-Geffroy dans différents ministères et organismes chargés du risque nucléaire.

 13 février 2002 : la fusion de l’OPRI avec l’IPSN (Institut de protection et de sûreté nucléaire) donne naissance à l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire)

 24 février 2002 : la Criirad et le géologue André Paris publient un atlas qui révèle de façon détaillée la contamination du territoire français par le nuage de Tchernobyl et, preuves à l’appui, accusent les autorités françaises d’avoir caché la vérité à la population.

 26 février 2002 : sous pression, le gouvernement crée un groupe de travail sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl sur le territoire français, mais en confie la présidence au Pr André Aurengo. Ce dernier, chef du service de médecine nucléaire de la Pitié-Salpétrière, est par ailleurs... membre du Conseil d’administration d’EDF et infatigable promoteur de l’industrie nucléaire !

 27 février 2002 : le Réseau "Sortir du nucléaire" publie le telex du 2 mai 1986 envoyé par le Pr Pellerin à de nombreux destinataires (en l’occurrence au service central de médecine nucléaire de Nancy). Il y est écrit que "les prises préventives d’iode ne sont ni justifiées, ni opportunes" et qu’ "Il faudrait imaginer des élévations dix mille ou cent mille fois plus importantes pour que commencent à se poser des problèmes significatifs d’hygiène publique".

 28 février 2002 : la juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy demande une expertise comparative entre les mesures de radioactivité effectuées par les autorités françaises en 1986 et les chiffres publiés.

 1er mars 2002 : le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce par communiqué l’attribution par l’Etat de la présidence du "Groupe de travail sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl sur le territoire français" au Pr André Aurengo, et révèle que celui-ci a produit en 2000 un rapport "Energie nucléaire et santé" dans lequel est écrit : " l’énergie nucléaire apparaît bien comme un des modes de production de l’électricité les moins polluants et ayant le moins d’inconvénients pour la santé ". Ouvertement pronucléaire, le Pr. Aurengo est juge et partie, ses conclusions sont donc inacceptables.

 25 avril 2002 : l’AFMT et la CRIIRAD accompagnent 200 nouveaux plaignants, ce qui porte le nombre de plaintes à 400

 24 avril 2003 : l’IRSN publie une nouvelle carte de la contamination de la France par le nuage de Tchernobyl. Il s’agit d’un évènement pare que, pour la première fois, un service d’Etat publie une carte très proche de celle publiée par la Criirad.

 4 mai 2003 : le professeur André Aurengo écrit aux ministres de la Santé et de l’Ecologie pour protester contre l’IRSN ! Il se déclare "consterné que de tels résultats, méthodologiquement aussi contestables et très probablement faux, aient pu être diffusés sans aucune validation scientifique... " C’est clairement une demande de censure et de mise sous tutelle de l’IRSN

 Septembre 2004 : dans la Revue Générale Nucléaire, Francis Sorin, dirigeant de la Société française d’énergie nucléaire, rend hommage à "La rigueur et l’honnêteté dont a fait preuve le professeur Pellerin dans l’exercice de ses responsabilités"

 Vendredi 25 mars 2005 : la juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy communique aux parties civiles le rapport qui vient de lui être remis par deux experts, Paul Genty et Gilbert Mouthon. Les conclusions sont accablantes pour le gouvernement français de l’époque (le 1er ministre était Jacques Chirac ; le porte-parole du gouvernement était Alain Juppé) et pour le SCPRI. Il n’y a pas eu "erreur" de la part de ces autorités, mais bien un mensonge délibéré.

 Mercredi 13 avril 2005 : la Criirad demande la mise en examen du Pr Pellerin

 Samedi 23 avril 2005 : à Nantes, le Réseau "Sortir du nucléaire" rassemble 10 000 personnes pour une fresque humaine écrivant (vu du ciel) : "Le nucléaire tue l’avenir, sortons-en"

 15 et 16 avril 2006 : à quelques jours des 20 ans de Tchernobyl, le Réseau "Sortir du nucléaire" organise un rassemblement géant à proximité de Flamanville (Manche), site où le pouvoir français veut construire un réacteur nucléaire (l’EPR).


Tchernobyl en France : des preuves du mensonge d’Etat

Le Pr Pellerin, directeur du SCPRI, a joué un rôle important dans le mensonge de l’Etat lors du passage du nuage de Tchernobyl sur la France. Mais, jusqu’aux plus hautes autorités de l’Etat, les informations les plus alarmantes étaient connues. Aucune mesure n’a été prise. Au contraire, la rétention de l’information a été soigneusement organisée. Voici comment.

Le vendredi 16 mai 1986, le ministre de l’Intérieur Charles Pasqua préside une cellule interministérielle au cours de laquelle est rédigée une note manuscrite concernant les informations envoyées à tous les préfets. Cette note a été saisie par la justice en 2001 et constitue une des plus importantes pièces à charge.

Extrait : "Le SCPRI informe systématiquement les DDASS, donc les Préfets sont informés. Mais ils ont des infos qui doivent être conservées. Nous avons des chiffres qui ne peuvent être diffusés. Lait de brebis, des chiffres très élevés jusqu’à 10 000 Bq/l. Entre SCPRI et IPSN, accord pour ne pas sortir ces chiffres"

Toujours le 16 mai 1986, une note confidentielle, elle aussi saisie par la justice 15 ans plus tard, est rédigée par les services du Premier ministre (Jacques Chirac).

Extrait : "Des produits dans certains cas risquent d’être dépassés. Des certificats d’innocuité formulés en termes généraux, sans référence à une valeur limite, seront délivrés par les services de contrôle compétents"

Revenons aux chiffres : 10 000 Bq/l, c’était 20 fois la limite maximale (pourtant extrêmement laxiste) de contamination fixée à 500 Bq/l. Des analyses ont aussi été faites par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) lui-même, sur du lait transmis par un médecin corse, le Dr Fauconnier. Ces analyses ont montré que, le 3 mai 1986, la contamination de ce lait était de 76 800 Bq/l soit plus de 150 fois la limite maximale !

Il est donc clairement établi que

 les plus hautes autorités de l’Etat connaissaient l’ampleur de la contamination. (*)

 celle-ci était si élevée qu’il y avait un réel danger était très grand pour les personnes les plus exposées.

Dans son film "Tchernobyl : la Corse sacrifiée", le journaliste JC Chatard interviewe Alain Madelin, ministre de l’industrie au moment du passage du nuage de Tchernobyl sur la France. Extrait : "N’imaginez pas qu’il y ait un lobby des producteurs de lait de brebis qui ait intrigué dans les couloirs de Matignon pour obtenir que l’on cache je ne sais quelle information". Alain Madelin prend ses concitoyens pour des imbéciles : cet écoeurant lobbying a bien eu lieu, mais c’est par le lobby nucléaire - dont M Madelin fait lui-même partie - qu’il a été mis en oeuvre.

L’enjeu : la confiance de la population dans le nucléaire. Puisqu’un nuage radioactif venu de si loin peut mettre en danger la population, celle-ci a certainement tout à craindre de vivre entre les 58 réacteurs français.

Tout est dit. Il reste à la justice à sanctionner les vrais responsables, et pas seulement le Pr Pellerin.

(*) Dans son film "Tchernobyl : la Corse sacrifiée", le journaliste JC Chatard évoque même une conversation entre le Président François Mitterrand et un Haut-fonctionnaire, qui montre que le Président ne pouvait pas ignorer qu’il y avait un véritable risque.

http://www.sortirdunucleaire.org

Messages

  • MENSONGES & MONDIALISATION-GLOBALISATION :

    Effectivement autour de cette catastrophe, on se rend compte aujourd’hui que tout le monde a menti : les soviétiques comme les gouvernements occidentaux, les tenants du nucléaire comme les écologistes autoproclamés sur leur seule foi anti-nucléaire, les scientifiques comme les béotiens de la rue...
    Parce que personne n’avait été confronté à pareille affaire, et aussi parce que chacun protège des intérêts particuliers.

    Ce qui me paraît, surtout maintenant, le plus important, c’est qu’on mesure bien que cette catastrophe est en quelque sorte un des premiers signes de la globalisation à l’échelle de toute la planète. Elle s’est poursuivie et accélérée depuis lors... Les conséquences sont à l’échelle de la planète et donc les traitements de ces conséquences devraient se faire à l’échelle de toute la planète.

    Cela pose donc, selon moi, la nécessité d’une coopération scientifique et technique, non seulement en matière de santé publique, d’aménagement et de protection, d’environnement, mais aussi de développement énergétique et en matière de transferts scientifiques et technologiques. Les investissements nécessaires sont tellement colossaux qu’ils doivent être mutualisés et rentabilisés à l’échelle planétaire.
    C’est aussi pourquoi on ne peut pas observer sans frissons dans le dos la manière dont est traitée au niveau de la diplomatie et des instances scientifiques internationales la question du nucléaire iranien, ou coréen...
    C’est toujours pourquoi on ne peut pas laisser se poursuivre la gestion anarchique et antidémocratique des ressources énergétiques naturelles dans le Monde.

    Enfin, alors que chez nous on embraye la privatisation d’EDF et de GDF, il faut crier - je dis bien crier -"casse cou", car la maîtrise et la sécurité du nucléaire ne peut aller de paire avec le profit privé, maximum et à court terme. Si la privatisation n’est pas freinée et finalement stoppée, elle sera le seul vrai motif (à mon sens) pour rejoindre un mouvement anti-nucléaire hétéroclite mais alors parfaitement légitime.

    Une fois de plus, la question du partage des richesses à l’échelle de la planète est posée, comme dans chacun de nos pays.
    Si l’on n’y réfléchit pas et ne finit pas par y donner réponse, l’humanité disparaîtra, c’est évident !

    NOSE DE CHAMPAGNE

  • Il y a bien eu mensonge d’état, et les responsables ont continué leur brillante carrière ... C’est ainsi que Michèle Barzach, médecin et ministre de la santé à l’époque, qui a continuellement répété qu’il n’y avait pas de retombées radio-actives en France, et a même indiqué que les femmes enceintes n’avaient aucune précaution à prendre, est devenue haut fonctionnaire à l’ONU, chargée des problèmes de ... santé publique !!! Vous ne rêvez pas ...

  • Béotien de base, je me demande qui a raison, les ultra pro nucléaires ou les anti tout. Les uns et les autres ne comparent jamais leurs chiffres à ceux de la radioactivité naturelle, en particulier à celle, un peu plus forte qui existe dans des régions granitiques sans provoquer d’augmentation importante des cancers. Faudrait il évacuer la Bretagne ?
    L’homme dans la lune

    • BIEN D’ACCORD AVEC VOUS...

      Le bagage scientifique moyen est terriblement décalé d’avec les exigences de notre temps.

      C’est bien avec des repères tels que ceux que vous donnez que je raisonnai quant aux écologistes autoproclamés... Ils n’ont le plus souvent pour seul viatique que leur "antinucléarisme" viscéral et primaire...

      Sont-ils contre les radiations naturelles du soleil ou des massifs granitiques, contre les radiations de la cigarette, etc.?

      Mais ce n’est pas cela le principal pour moi.
      Il s’agit de la poursuite de la recherche de nouvelles énergies pour en finir avec le gaspillage des sources fossiles et je pense que le gisement le plus important est celui de la fusion (et non plus celui de la fission).

      Or pour la maîtrise de ce type d’énergie, il faut coopérer largement.

      Le débat est lancé...

      NOSE DE CHAMPAGNE

  • C’est pourquoi qu’il faut continuer à réclamer de réelles traçabilités et un vrai principe de précaution sur tous ce qui nous entoure. Apres le Nuage ou as eu le sang contaminer, les vaches folles, maintenant les OGM/AGM et demain ? La politique du mensonge au profit du PIB/PNB n’est pas finie.
    Félicien