Accueil > 8 décembre 1991 chute de l’URSS, vive la liberté ! pour qui ?

8 décembre 1991 chute de l’URSS, vive la liberté ! pour qui ?

par Annie via P.

Publie le vendredi 9 décembre 2011 par Annie via P. - Open-Publishing
13 commentaires

Vous vous souvenez de cette date ? On en parle peu dans les médias, donc rien pour vous aider à vous en souvenir. J’ai enfin trouvé un article dans le Courrier Picard(et rien dans Wikipedia).

Le 8 décembre 1991, le président russe Boris Eltsine et ses homologues d’Ukraine et du Bélarus signent l’acte de décès de l’Union soviétique : l’empire communiste aura duré quelque 70 ans et sa disparition marque la fin d’un ordre mondial basé sur la rivalité URSS-USA.

Tout le monde était joyeux et se réjouissait de la liberté retrouvée sur tout le globe, enfin. Pas moi.

Moi je pensais depuis la chute du mur que tous les gens qui avaient des protections sociales allaient tout perdre.

A ce jour les Russes ont perdu 20 ans d’espérance de vie en 20 ans. À ce jour ils n’ont toujours pas la démocratie.

Je me souviens que l’animateur de musique classique sur France-Inter parlait souvent de cette liberté. J’ai même un jour écrit un message sur le site de France-Inter l’informant qu’il n’était pas là pour nous parler politique mais uniquement de musique classique. Il s’est arrêté. Sans doute que d’autres auditeurs en ont eu marre comme moi.

Enfin donc la liberté. Plus de guerre froide que nous vivions depuis 1946, la planète pouvait communiquer d’un bout à l’autre sans restriction… ah non : pas en Birmanie, pas en Corée du Nord, pas en Chine, pas dans les dictatures de droite d’Amérique du Sud (qui sont devenues démocratie récemment, pas toutes).

Si j’écris ce billet qui vous semble sans trop d’intérêt pour l’instant c’est pour vous faire comprendre que la liberté est celle des marchés. La libéralisation de commercer à travers le monde, de faire fabriquer à des prix sans concurrence en Asie (bientôt en Afrique, l’Asie devenant « trop cher »). Et « grâce » à cette liberté nous pouvons consommer tant que nous le voulons. Mais le pouvons nous ?

Grâce à cette liberté les capitaux peuvent jouer avec nous, nos gouvernants sont à genoux devant ce pouvoir de l’argent, grâce à cette liberté nous voyons chaque jour nos protections sociales s’envolées l’une après l’autre.

Tant qu’il y avait 2 camps, nous avons pu vivre les Trente Glorieuses, garder et améliorer notre redistribution. Les gouvernants savaient que nous avions d’autres exemples… maintenant qu’il n’y a plus aucune concurrence politique, libre au libéralisme de sévir sur toute la planète au dépend des peuples.

La liberté est de quel côté ? et la réduction de la liberté de quel autre ?

http://www.penseelibre.fr/8-decembre-1991-chute-de-lurss-vive-la-liberte-pour-qui

Messages

  • Certes la liberté des riches privilégiés n’est forcément pas la même que celle des pauvres, des exclus et des opprimés ! Pour ne pas avoir compris cela ceux qui à "goche" ont rejoint un peu trop vite le clan des "bobos" , des nantis, et passé à la trappe les écrits des Philosophes des 19ème et 20ème siècle sur le capitalisme en pensant qu’il s’était converti lui de valeur du fric aux valeurs humanistes ! Erreur funeste ! D’avoir, ainsi que l’avait souligné Arlette Laguiller à l’époque, laissé partir l’eau sale de la baignoire avec le BéBé ! Et les victimes du capitalisme se sont allongées depuis par millions ! Victorieux le capitalisme ? Ses supporters bien lotis de l’époque, eux sans doute n’y ont jamais cru !Vite pour ceux qui souffrent, il faudra revoir cette infame copie d’un soi-disant capitalisme devenu humain !!!

  • Faut être précis :
    l’esperance de vie est de 70 ans ( moyenne H et F) en 2011
    Elle était de 69 en 1989
    (elle a baissé jusqu’en 1995 , 65 ans et depuis remonte)

    • La fin de l’URSS a fait baisser la garde aux Communistes du PCF qui aujourd’hui, pour ceux qui restent croient toujours qu’"on y arrivera enfin " (à quoi ?) sans présenter de candidat communiste aux présidentielles et en noyant le Parti et ce qui reste de ses idées (si peu) dans le Front de Gauche. Cette stratégie de recul et de renoncement au service des derniers opportunistes de la direction afin de se rendre indispensable au PS (pour les places) laisse de côté ou repousse toute idée de lutte des classes : ou ils ne savent plus ce que cela veut dire, ou ça leur fait peur.
      On peut dire en effet que le PCF version luttes populaires est mort. Il est devenu un parti de petits rentiers nostalgiques, démoralisés et précaires, sans mémoire. Parti désormais exclusivement électoraliste, il ne fera plus long feu car son image est toujours aussi ringarde. Il ne lui reste plus qu’à se saborder dans le" Front de Gauche" (marque déposée.)
      les déclarations de Laguillier auraient été plus crédibles si elle n’avait pas fait carrière comme permanente à FO.
      20% pour le PC Russe qui se relève peu à peu et c’est le résultat d’un travail à la base que ne fait plus le PCF qui ne s’exprime que par le biais d’une communication politique destinée aux médias et aux électeurs. La direction du PCF n’est plus qu’une boîte de pub qui produit ses tracts et ses affiches que ses "franchisés" sont tenus de diffuser à partir d’une sorte de super marché des idées toutes mâchées, fabriquées depuis "là-haut" pour chaque sujet jugé digne d’intérêt pour elle-même.
      La base du PCF est faîte de commandos de colleurs d’affiches qui ont oublié Marx et qui qui ont honte de Lénine. "Grâce" à tout cela, la Bourgeoisie peut cogner sans opposition sérieuse : le PCF ne lui fera jamais plus peur : dommage.

    • Attention, car la nostalgie n’est pas la mémoire, elle ne fait appel qu’aux bons souvenirs, en laissant les autres de côté.

  • Tout cela a été la bataille de deux factions, la classe ouvrière ne bougeant pas le plus petit doigt en faveur de "l’ancien régime".

    Depuis longtemps, et on peut discuter de la longueur de la période, l’URSS n’avait plus rien de soviétique, de socialiste, et la couche dirigeante, violente d’abord contre la classe ouvrière, ne rêvait que d’avoir toutes les prérogatives d’une classe bourgeoise.

    Et l’UR"S"S" fit donc sa révolution politique comme un petit putch entre factions du haut avec les masses en spectatrices.

    Faire remonter l’acte de décès de l’URSS à 1991 ressort de la bouffonerie la plus simple, parler de communisme en zappant que les travailleurs n’avaient aucun pouvoir ressort de la bouffonerie.

    Comment nous en sommes arrivés là est une chose important sinon on reste dans l’incompréhension et une nostalgie impuissante.

    Le silence de la classe ouvrière, son immobilité au cours de ces événements qui ont secoué pays de l’est et URSS dans ces années là, voir son hostilité envers les canailles nomenclaturistes pré-bourgeoises, furent les traits de ces événements.

    On voit là , par ce constat, toute la connerie de parler de communisme en URSS et ailleurs, quand les travailleurs ne ressentent pas ce régime comme le leur. Et effectivement ils n’avaient aucun pouvoir concret .

    • Bien sur, mais ...
      Il me semble que cet article ne traite pas du tout de la réalité ou non du communisme en Union dite "Soviétique", mais bien plutôt des conséquences de la disparition d’un des deux blocs et de la généralisation de la " liberté" de ... consommer (à condition d’en avoir les moyens).
      Il questionne sur " la liberté", qui n’existe pas sans la possibilité de satisfaire les besoins fondamentaux, manger, se loger, se soigner.
      Alors : les russes et les habitants des ex-républiques satellites sont-ils désormais plus ou moins libres ?
      Les libyens "libérés" sont-ils plus ou moins libres ?
      Et l’ex-"Empire du Mal" étant "libéré", les peuples de "l’Empire du Bien" sont-ils plus ou moins libres ?

      On cite souvent cette définition de Paul Valéry : "a liberté est l’un de ces détestables mots qui ont plus de valeur que de sens ; qui chantent plus qu’ils ne parlent ; qui demandent plus qu’ils ne répondent ; de ces mots qui font tous les métiers, et desquels la mémoire est barbouillée de Théologie, de Métaphysique, de Morale et de Politique ; mots très bons pour la controverse, la dialectique, l’éloquence ; aussi propres aux analyses illusoires et aux subtilités infinies qu’aux fins de phrases qui déchaînent le tonnerre."

    • la phraséologie de la réaction regarde la réaction.

      Il me semble important de regarder du point de vue des classes en présence pour comprendre.

      Sur la question des libertés individuelles et collectives, cela n’a été un thème de contre-pied de la bourgeoisie que parce que la classe ouvrière et les partis s’en revendiquant se sont vautrés en grande partie là dessus.

      Sur la question du plantage de l’espace qui était compris dans l’URSS, il est certain que mécaniquement la livraison sans limites à une nomenclatura devenant bourgeoisie par officialisation de son parasitisme et pillage a fracassé une grande partie de l’économie russe, avec les terribles conséquences que l’on sait.

      Mais sans comprendre que l’URSS était en état de choc de plus en plus par le parasitisme de la nomenclatura du PCUS on ne comprend rien à la suite, cette nomenclatura mutant en bourgeoisie pilleuse.

      La question des libertés n’a pas grand chose à voir dans cette mutation capitaliste.

      Il n’y a pas lieu de faire une opposition entre relative prospérité et libertés. Ce ne me semble pas la bonne compréhension pour ce qui s’est passé.

      Par contre, l’aspiration aux libertés individuelles et collectives qui couvait en URSS et qui couvait sous le règne de la nouvelle bourgeoisie issue de la direction du PC russe et ses flics, est toujours entière en Russie et s’articule avec les revendications sociales.

      Ces deniers jours des secousses se sont exprimées à ciel ouvert face aux flicailles poutinières montrant que ceux qui pariaient pour une fin de l’histoire peuvent manger leurs chapeaux.

      Les secousses qui s’expriment en ce moment en Russie si elles se confirment et s’intensifient seraient un tournant symbolique considérable car c’est là et dans ce pays que la bourgeoisie internationale a cru avoir remporté sa dernière bataille.

      Mais ça c’est une question de bataille idéologique. La réalité fut tout autre que celle d’une bourgeoisie qui vivait toujours dans la crainte diffuse de se faire foutre sur la gueule par une URSS socialiste .

      Les secousses sociales et politiques n’ont plus maintenant de pays épargnés. Avec la Russie la boucle est bouclée.

      L’histoire a repris sa marche en avant pour le meilleur comme pour le pire.

    • C’est un moment passionnant de l’histoire avec le réveil des peuples des Etats-Unis à la Russie ,en passant par le moyen-orient,l’Afrique et la vieille Europe ...La Chine devrait suivre pour en finir avec la Nomenklatura embourgeoisée.

      Le Capitalisme se meurt avec son cortége de drames : chômage de masse,pauvreté ,guerres civiles,crise climatique ...Ce temps historique,démarré dans les années 70 avec le premier choc pétrolier, s’accélère avec la crise financière impossible à réguler vu la cupidité des élites bourgeoises incapables de se raisonner. Les dettes souveraines renforcent l’incapacité des Etats capitalistes à corriger cette gabegie sans fin ...Il faut espérer que les nouvelles généations vont se saisir de cette mort programmée pour inventer une société communiste humaniste et fraternelle que les générations précédentes ont loupé et même parfois caricaturé . Je voudrai vivre assez vieux pour voir ça ..

      Amitiés ,cher Copas .... Bernard SARTON