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CGT - Assurance chômage : un projet d’accord de dupes

Publie le jeudi 22 décembre 2005 par Open-Publishing
4 commentaires

Emetteur : CGT - Confédération Générale du Travail

La Cgt réaffirme que le régime d’assurance chômage est à bout de
souffle puisqu’il conduira à exclure 7 chômeurs sur 10 de toute
indemnisation ; Medef et gouvernement peuvent dormir sur leurs 2
oreilles : les chiffres du chômage baissent. La Cgt s’opposera à
l’agrément ministériel. Paris, le 21 décembre 2005 à 8 h 53
Une fois de plus, l’essentiel du déficit de l’Unedic sera résorbé sur
le dos des chômeurs et des salariés ! Alors que la précarité de
l’emploi et son coût social explosent, les cotisations chômage des
salariés sont augmentées de 0,04 point. Aucune contribution
supplémentaire des employeurs au titre de la précarité n’a été
obtenue ; la cotisation patronale est simplement augmentée de 0,04
point.

La Cgt déplore que les premières déclarations de toutes les
organisations syndicales visant à majorer les cotisations des
employeurs sur les contrats précaires et à ne pas réduire les droits
des chômeurs aient fondu comme neige au soleil au cours des
négociations.

Que sont devenues, par exemple, les exigences revendicatives sur les
« primo demandeurs d’emploi », sur les temps partiels ou sur une
responsabilité sociale plus forte des entreprises ? La création d’une
nouvelle filière ne peut tromper personne : Il s’agit en fait
d’indemniser pendant 12 mois une partie des chômeurs qui jusqu’à ce
jour avaient droit à 23 mois d’allocations ! 99 900 d’entre eux
seront concernés.

La réorganisation des filières conduit, elle aussi, à exclure de
toute indemnisation au minimum 36 500 chômeurs sur la durée de la
convention.

L’économie réalisée par cet artifice n’est pas marginale ; l’Unedic
l’estime à 474 millions... sur le dos des futurs chômeurs.

De plus, les dispositions prises sur le « pré profilage », les
saisonniers, les activités réduites conduiront forcément à une
pression plus forte sur les demandeurs d’emplois pour qu’ils
acceptent un emploi à n’importe quel prix et n’importe quelles
conditions. Elles se cumuleront aux sanctions prévues par le Décret
pris cet été par le gouvernement. Il en résultera des économies
supplémentaires de plusieurs centaines de millions d’euros.

La Cgt ne peut que contester l’approche comptable imprimée par le
Medef et qui a prévalu tout au long des « négociations ». Elle
dénonce de nouveau les conditions déloyales de son déroulement
aboutissant à ce marché de dupes.

Elle réaffirme que le régime d’assurance chômage est à bout de
souffle puisqu’il conduira à exclure 7 chômeurs sur 10 de toute
indemnisation ; Medef et gouvernement peuvent dormir sur leurs 2
oreilles : les chiffres du chômage baissent.

La Cgt s’opposera à l’agrément ministériel.

Messages

  • Et un énième accord « social » passé entre le MEDEF, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC au détriment des plus démunis. Quand est-ce que la CGT comprendra que la centrale de Chérèque se moque de l’unité syndicale ? Qu’elle roule pour les libéraux sans états d’âme, soutenue par une majorité des médias acquis à leurs thèses et leurs pratiques sous couvert de réalisme et de modernité. Militant de la CGT à EDF-GDF, je ne comprends pas comment ma confédération peut encore courir après la CFDT, sachant que cette dernière s’est officiellement engagée avec les libéraux et le MEDEF sous l’ère Notat, engagement que le Chérèque sans provision poursuit sans vergogne. A ce sujet, les hésitations successives de la CGT, main tendue ou coup de gueule à l’égard de la CFDT, jette plus de trouble parmi ses troupes et parmi les salariés qu’elles n’en retirent bénéfices. Les différentes négociations depuis plus de 15 ans, la positionne comme l’empêcheur de tourner en rond quant la CFDT est louée pour sa capacité à faire le dos rond. On connaît les conséquences humaines que cela induit. Hors donc, qu’attend la CGT pour changer de stratégie, c’est à dire travailler de concert avec les syndicats anti-libéraux (le Groupe des Dix Solidaires, la CNT, la FSU, l’UNSA à moindre mesure) sans lesquels toute opposition est vaine, sans laquelle le rapport de force est illusoire ? Que d’énergie dépensée pour se retrouver acculé toutes les fois à des constats amers de trahisons successives (le dossier des retraites fut à ce point d’un exemplaire retournement de dernière minute). Dans le monde syndical, on fait comme si cette fracture n’existait pas, comme s’il était dissocié de la vie politique, laquelle à l’identique présente les mêmes divergences et les mêmes pratiques. Comme si seule la CGT pouvait prétendre à lutter contre le dogme dominant. Je pense donc qu’elle devrait officiellement annoncée la rupture avec la CFDT. Dans le même temps, elle inviterait le Groupe des Dix Solidaires, la CNT, la FSU et l’UNSA (FO bien que j’émette des réserves quant à ses dispositions à répondre à une telle invitation, mais j’espère me tromper) à des états généraux du syndicalisme pour élaborer une charte syndicale à l’image du 21ème siècle. On ne pourra pas continuer à faire l’impasse sur les dégâts du néolibéralisme sans réfléchir et agir avec celles et ceux qui lui opposent résistances et ce malgré les réticences, les à priori, les suspicions (vieilles ou actuelles) qui confine le syndicalisme d’aujourd’hui au quatuor CGT, CFDT, CFTC et CFE-CGC. Une représentativité légale qui sert de variables d’ajustement aux libéraux (loi Fillon : il suffit de trois syndicats signataires pour avaliser les contrats) pour casser plus encore l’idée d’un front uni. C’est un acte politique concret qui correspondrait à mon avis aux aspirations nombreuses de salariés qui s’essoufflent, se démotivent et finissent par se résigner faute de débouchés gagnants dans les négociations. Cet aggiornamento est urgent, comme il est indispensable que les militants de la CGT, du Groupe des Dix Solidaires, de la FSU, de la CNT, de l’UNSA, de FO fassent en sorte auprès de leur chapelle respective pour qu’il se concrétise rapidement. Sinon il ne restera aux salariés, aux chômeurs et aux exclus de toutes sortes dans le cas contraire que les yeux pour pleurer.

    • Merci cher ami, tu ne peux être plus clair. Et j’adhère à 100% aux remarques que tu adresses à notre syndicat CGT. J’espère qu’au 48ème congrés nos voix, additionnées à celles de plus en plus nombreuses d’autres camarades, seront prises en compte et feront infléchir la direction actuelle.

      Quand à FO, si tu doutes, moi non. Nous devons les écarter de notre champ d’union, ils sont pilotés pour casser toute la combativité des travailleurs. Ils entretiennent dans les esprits l’inefficacité syndicale et font reculer de fait la syndicalisation qui est la finalité patronale.

      http://bellaciao.org/fr/?page=article&id_article=21718

      Esteban

    • Esteban, plus prosaïquement, je n’attends rien du prochain congrès. Ce que j’espère c’est que les militants syndicaux que nous sommes (à la CGT comme dans d’autres centrales) mettent fin d’eux-mêmes à ce pugilat. Qu’ils décident individuellement d’ouvrir les portes là où aujourd’hui on les cadenasse à triple tour au nom de je ne sais quelle stratégie. Qu’ils n’attendent pas l’imprimatur de leur état major pour engager des débats ensemble sur ce qu’il convient de réactiver pour qu’on ne reste pas esseulé, atomisé par des politiques libérales qui, entre nous, ont gagné bien des esprits dans nos propres rangs (voir même dans l’esprit de certaines têtes au sommet). Cette posture à laquelle je suis attentif est toute aussi valable que celle d’un travail en commun aujourd’hui dans notre pays entre militants politiques du PC, de la LCR, des dissidents du PS et des Verts, du MRC, des altermondialistes (dont je suis). Où j’habite, nous sommes nombreux, de syndicats divers, de groupes diverrs, à oeuvrer pour cette unité là se réalise, pour briser enfin ce cercle vertueux qui consiste à entretenir l’idée d’unité sans jamais la concrétiser. Ca demande bien des efforts individuels, à commencer par sortir de nos schémas de fonctionnement (intellectuel et pratique), mais lorsque l’on y arrive, je puis t’assurer que ça débouche sur une bouffée d’air telle, qu’elle gêne aujourd’hui aux entournures bien des caciques du monde politique et syndicale. Et contrairement à ce qui en est colporté ici ou là, à ce qu’en rapportent épisodiquement les médias (voir nos propres publications), c’est là et nul part ailleurs que se dessine le projet de société auquel nous aspirons les uns et les autres. Certes avec difficulté car le débat contradictoire, comme l’honnêteté intellectuelle qui doit l’accompagner dans la manière de fonctionner, de s’organiser, trimballe encore bien des stigmates dans le doute, la suspicion ou les petites haines. Mais ça avance, et en celà, c’est une lueur d’espoir dans ce monde de brutes.
      Bien à toi Esteban