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L’éducation passive : contribution à la Critique de la révolution passive
Publie le mercredi 15 novembre 2006 par Open-Publishing
Qu’elles soient économiques, politiques ou simplement idéologiques, les révoltes et l’ignorance, sont des portes ouvertes à l’aventure. La révolution est permanente dans l’histoire des hommes. Aucun révolutionnaire ne remplace la lutte des classes par des phrases, des amalgames ou des conceptions idéales pour prendre parti, pour agir au mieux dans le mouvement qui se présente à lui. En politique, l’ignorance et la révolte sont fatales aux progressistes, elles créditent leurs adversaires d’une confiance qu’ils ne méritent pas !
Antonio Gramsci, comme tous les révolutionnaires, suit de près la lutte des classes de sont temps, il y participe et découvre les faiblesses du mouvement révolutionnaire de son époque. Sa conception de « l’hégémonie culturelle » est en deçà de la théorie matérialiste de l’histoire, elle nous éclaire sur les rapports de domination qu’exerce la superstructure d’une société, sur son infrastructure. Reprendre aujourd’hui, en absence d’un mouvement révolutionnaire structuré, la « révolution passive » comme argument d’une stratégie bourgeoise ou, ce qui revient au même, d’un échec révolutionnaire, est un aveu d’impuissance politique.
L’économie et la politique forment l’infrastructure d’une société, cette infrastructure est toujours en mouvement et sa révolution permanente. En absence l’alternative idéologique à la culture bourgeoise, la société renforce sa superstructure bourgeoise et adapte, sans opposition, ses appareils culturels et politiques aux nouvelles conditions que son économie lui impose. On peut comprendre les prétentions de Néstor Kohan, mais la domination bourgeoise confirme la révolution passive, elle ne l’explique pas.
On oublie trop souvent que les « victoires » bourgeoises sont privées, particulières à chacun des Etats d’une société qui évolue, quelque en soit sa région. De crise en crise, l’Amérique latine ne fait pas exception, elle subit ses « victoires » et les adapte aux révolutions d’une économie qui se mondialise.
On oublie aussi que toute victoire bourgeoise est impossible sans le ralliement du prolétariat à sa cause. Si la bourgeoisie domine le mouvement de l’histoire, les communistes en sont les premiers responsables. Depuis leur manifeste de 1848, l’histoire du parti communiste nous montre que rien ne peut le détruire sinon les communistes eux même. Ce parti appartient aux prolétaires, il est le seul instrument de leur émancipation. Mais combien de communistes comme Plekhanov ou Kautsky, pour ne pas citer tous les autres, ont abandonnés la cause des prolétaires en quittant l’avant-garde de la révolution sociale en cours ?
Les temps ont changés depuis la grande industrie, le capital a envahi la production mondiale et a largement confirmé le rôle social, que Marx lui attribue, dans son organisation productive. Jamais production humaine n’a autant dépassé ses besoins ! Mais l’exploitation bourgeoise du capital, son exploitation privée se poursuit, détruisant les forces de travail qu’elle met en œuvre pour une croissance, une accumulation de capital qui condamne l’humanité à la simple reproduction d’une existence misérable.
A qui la faute de notre impuissance sociale ? Aux « propriétaires » qui exploitent la force de travail qu’ils achètent avec de l’argent ou aux travailleurs qui vendent leur force de travail pour ce même argent ? Abstraire le prolétariat de la lutte des classes est une faute grave pour un communiste, refuser de prendre son parti équivaut à une soumission. La première génération de communistes, et Gramsci en était, a forger les outils qui libèrent l’humanité de son esclavage, les générations qui la suivent ne font que les démanteler.
Le mur du socialisme approche et la « révolution passive » nous y mène à grande vitesse. Les nostalgiques du passé eux, cherchent à l’éloigner ils en ont peur et refusent de le traverser, sans douleur. Depuis le début, leur éducation est passive comme leurs révolutions qui ne durent qu’un temps, celui de leurs idées, et du désarmement.
Ce texte répond à l’article de Néstor Kohan
https://bellaciao.org/fr//?page=article&id_article=36759
Stelios