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A Toulouse, la préfecture monte son réseau d’indics

Publie le lundi 26 novembre 2007 par Open-Publishing

de Gilbert LAVAL et Jean-Manuel ESCARNOT

La chasse à l’étranger, ça s’organise. Dans une note datée du 10 octobre la préfecture de Haute-Garonne explique former un « groupe de référents » dans les administrations et les organismes du département, tels que la CAF, les Assedic, la Ddass…

Mission de ces fonctionnaires : alerter directement la police de l’air et des frontières (PAF), la gendarmerie ou la police pour tout document qui leur semblerait falsifié. Une « note préalable » de la même préfecture indique qu’il s’agit là de « lutte contre les fraudes à l’identité commises par des ressortissants étrangers ».

La Ligue des droits de l’homme à Toulouse proteste contre la « xénophobie d’Etat ». Un premier « groupe de référents » a entamé les 8 juin et 5 octobre derniers sa formation par la PAF. La Ligue des droits de l’homme soupçonne la préfecture de mettre en place « un dispositif parallèle quasiment clandestin ».

Celle-ci émet en effet le souhait de « croiser [les] informations » de chacune de ses administrations sans avoir « à croiser les fichiers nationaux », opération en théorie interdite par la Commission informatique et liberté (Cnil). Pour cela, développe la note, il faut « instituer des réseaux de correspondants dans chaque organisme ou administration ».

Pratiquement, ces correspondants piocheront des informations au sein de leur administration respective et leur réseau les recoupera au nez et à la barbe de la Cnil.

Les fonctionnaires « auxiliaires de police » ? La CGT, la FSU, Solidaire 3, le syndicat de la magistrature et le syndicat des avocats de France montent déjà au créneau. En attendant des renforts. Un autre vœu de la préfecture, concernant les organismes sociaux : pouvoir « contrôler l’identité du patient. »

http://www.liberation.fr/actualite/societe/293753.FR.php