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A propos du statut RSA des "Compagnons d’Emmaüs"

Publie le samedi 23 mai 2009 par Open-Publishing

Nous voyons fleurir sur la Net nombre de sites et blogs d’élus droite et gauche qui se font de la « pub » avec le statut RSA des « compagnons d’Emmaüs » qu’ils ont soutenu et voté à l’Assemblée, « Les compagnons ont enfin un statut social, merci Mr. Machin !… ». A ce stade, le commun des mortels pourra déjà se poser la question suivante : « Tiens !…..Ils n’en avaient donc aucun jusque là, comment est-ce possible ?…C’étaient quoi, alors, ces beaux discours où les compagnons étaient systématiquement mis en avant par Emmaüs et les médias ?… ».

 Ceci dit examinons, donc, ce statut défini par la loi RSA de Martin HIRSCH qui est censé connaitre le problème pour être toujours dirigeant dans le mouvement et avoir été Président d’EMMAÜS France qui fédère les 120 communautés (Assos. loi 1901) présentes dans l’hexagone et dans lesquelles travaillent et vivent prés de 4500 « compagnes et compagnons ».

 Il est défini comme suit dans l’article 8 paragraphe 1 : « Statut des personnes accueillies dans des organismes d’accueil communautaire et d’activité solidaire », point de « compagnon » dans l’intitulé et encore moins d’Emmaüs, c’est plutôt dommage... Nous voyons ensuite que ces «  organismes assurant l’accueil et l’hébergement de personnes en difficulté (…) peuvent faire participer ces personnes à des activités d’économie solidaire afin de favoriser leur insertion sociale et professionnelle » : Ce qui est « désopilant » c’est le « peuvent faire participer » quand on sait la devise d’Emmaüs qui relève plutôt de l’obligation de participer pour ne pas dire plus...

 La « richesse » d’Emmaüs n’est rien d’autre, à la base, que le labeur des compagnons qui travaillent souvent durement et dans des conditions difficiles pour faire vivre leurs communautés.

 Quant à l’activité dite solidaire, elle nous prépare au pire qui est cette « exclusion de tout lien de subordination » entre la « communauté » et le "compagnon"qui est mentionnée dans la Loi et qui exclue automatiquement ce dernier du droit des travailleurs, le Code du Travail.. Voilà les « chiffonniers » de l’Abbé Pierre ravalés au rang de « sous travailleurs » n’ayant pas accès aux mêmes droits que les autres travailleurs !?!?..

 C’est difficilement compréhensible d’autant plus que personne n’ignore qu’ils sont astreints à des horaires de travail bien définis et qu’ils perçoivent régulièrement une rémunération composée d’un « pécule » hebdomadaire auquel s’ajoutent pourboires, congés payés, primes diverses ainsi que de nombreux avantages en nature (nourriture, logement+charges, santé, habillement, transport, etc.) le tout équivalent à un bon SMIC amplement mérité et net d’impôts…Drôle d’insubordination vous en conviendrez !…

 Mais voilà nous devons, certes, condamner ce qui précède mais nous ne pouvons pas ne pas relever, aussi, les côtés positifs du RSA tant les compagnons reviennent de loin, de très loin même…

 La Loi leur garantie en effet un soutien personnel et un accompagnement social adapté à leurs besoins qui leur permettra, enfin , d’aller vers leur autonomie sociale si ils le souhaitent ce qui était presque impossible, jusqu’ici, la communauté devenant peu à peu une espèce de piège, de dépendance, un lieu où plus on reste, plus on disparait comme le décrit si bien un compagnon sur un blog de c4news.com…

 Et puis il y a surtout ce droit de recours en cas de litige qui existe désormais grâce à la Loi et qui devrait mettre fin à l’existence du « compagnon jetable » sans préavis et sans droit de défense comme cela existe, aujourd‘hui, dans de trop nombreuses communautés…

 Et c’est pourquoi j’aimerais bien conclure positivement en disant que le RSA est, quand même, un formidable pas en avant pour le Compagnon d’Emmaüs tant, je le répète il revient de loin. Oui mais......Je suis malheureusement obligé de terminer sur un coup de gueule après le "quarteron de Dinosaures » de la Branche Communautaire (toujours les mêmes) veulent « garder la main » sur le compagnon en refusant de se soumettre à la Loi, comme au bon vieux temps…C’est insupportable !… Emmaüs ne doit pas être une zone de non droit pour les compagnons !

Georges, Compagnon d’Emmaüs