En 1306, le roi de France, expulse les Juifs de France, annule leurs créances et confisque leurs biens ! En 1492 suite à la chute de Grenade, le dernier bastion musulman en Espagne, Isabelle et Ferdinand demandent à l’inquisition d’exécuter le décret de l’Alhambra qui dit ceci :

« … Nous avons décidé d’ordonner à tous les juifs, hommes et femmes, de quitter nos royaumes et de ne jamais y retourner… à la date du 31 juillet 1492 et ne plus rentrer sous peine de mort et de confiscation de leurs biens… ». Sauf s’ils se convertissent au christianisme !

Le sultan ottoman envoie le corsaire Kair ad-dib dit Baba Arudj plus connu sous le nom de Barberousse pour qu’ils convoient les Juifs et les Musulmans menacés par l’inquisition vers le royaume ottoman, ils sont désormais sous sa protection.

Beaucoup de Juifs séfarade choisiront le Maghreb, terre qui les accueillera à nouveau pendant le Nazisme. Sous l’occupation française de l’Algérie, avec le décret Crémieux qui prit effet en 1870, les Juifs d’Algérie qui le souhaitent obtiendrons la nationalité française, tandis que les autres autochtones continueront à vivre sous le statut inférieur d’indigénat.

Les nouveaux colons juifs perdront leur nationalité française avec les lois de Vichy qui abrogeront le décret Crémieux. Sous l’œil amusé des « Arabes » qui diront à ceux qui avaient choisi la nationalité du pays colonisateur « On vous l’avait bien dit que vous étiez des Arabes comme nous ». Le Maroc de Mohamed V tout comme la Tunisie de Bourguiba refuserent de collaborer avec le nazisme  ; sous la France collaborationniste, le recteur de la Mosquée de Paris viendra en aide aux Juifs persécutés et refusera toute collaboration avec les Nazis.

Vouloir aujourd’hui à tout prix opposer Juifs et Musulmans comme ennemis irréconciliables est très réducteur. En terre d’islam les minorités religieuses telles que les Juifs et les Chrétiens vivent sous le régime de la Dhimma, ils bénéficient d’une protection en échange d’un pacte d’obéissance, ce qui était d’une grande tolérance à une époque où ceux qui ne se convertissaient pas à la religion du dominant étaient chassés ou tués.

Si avec la Dhimma les institutions musulmanes exerçaient des discriminations envers les minorités religieuses, car n’ayant pas su faire évoluer le principe d’ouverture de la Dhimma. Il en allait différemment avec la population musulmane ou des Rabbins pouvaient jouir d’un grand prestige auprès de la population et leurs tombes pouvaient être honorées comme celle d’un saint. Il est à noter que si un Juif était pris à partie, poursuivi par une foule vengeresse, il avait plus de chance d’échapper à ses poursuivants en frappant à la porte d’un Musulman que d’un Chrétien.