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Aides à la Grèce : l’Allemagne met les points sur les "i".
Publie le mardi 7 juin 2011 par Open-Publishing4 commentaires
Un pas en avant, un pas en arrière. Alors que le Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker avait dit, au nom de la zone euro, s’attendre à "un financement supplémentaire accordé à la Grèce en échange de conditions strictes", l’Allemagne a apporté ce lundi un cinglant démenti.
C’est un recadrage en règle que l’Allemagne a infligé ce lundi à Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe. Alors que ses déclarations, vendredi soir, sur un probable deuxième plan d’aide à la Grèce pour lui éviter la banqueroute avaient été interprétées comme un engagement des Européens à soutenir une nouvelle fois Athènes, le porte-parole du gouvernement allemand a freiné ce lundi des quatre fers.
"Ce qu’il y a pour le moment, ce ne sont pas des engagements, ce sont des opinions", a-t-il déclaré lors du point presse hebdomadaire. "Des paiements allemands doivent être décidés par des autorités allemandes, et c’est comme cela dans tous les pays".
Et voilà Jean-Claude Juncker cordialement invité, en langage diplomatique, à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de s’exprimer.
Berlin, qui s’est déjà fait prier l’an dernier pour participer à un premier plan d’aide à la Grèce, refuse d’évoquer un nouveau geste tant que la mission d’experts de la Troïka, composée de représentants de l’Union européenne (UE), du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE), n’a pas rendu ses conclusions. Selon le porte-parole du gouvernement d’Angela Merkel, la remise de ce rapport maintes fois retardé devrait avoir lieu mercredi 8 juin.
La confusion diplomatique européenne s’explique par le fait que même si le rapport n’a pas encore été remis, Jean-Claude Juncker et le Premier ministre grec Georges Papandréou ont communiqué dès vendredi, dans l’espoir de rassurer les marchés, sur l’accord qui aurait découlé des discussions entre la Troïka et le gouvernement grec.
En contrepartie du déblocage de la cinquième tranche (12 milliards d’euros) du plan d’aide de 110 milliards d’euros accordé en 2010, et d’un accord pour un second plan d’aide dont le montant serait compris entre 60 et 85 milliards d’euros (et même jusqu’à 100 milliards d’euros selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel), la Grèce s’engagerait à adopter un énième plan de rigueur. L’objectif : économiser 6,4 milliards d’euros supplémentaires pour assainir les finances de l’Etat.
Mais comme on se plaît à le rappeler à Berlin, le chemin est encore long avant d’adopter un nouveau plan d’aide. Pour la Grèce, tout d’abord, qui doit, selon une condition imposée par l’Allemagne, adopter le nouveau plan d’austérité 2011-2014. Mais il faut pour cela que le Conseil des ministres vote le projet - ce devrait être le cas ce mardi - puis que le Parlement l’adopte. Or, les obstacles sont nombreux.
La colère de la rue, notamment sous la bannière du mouvement spontané des Indignés, s’amplifie, si bien que les Athéniens n’hésitent plus à interpeller leurs dirigeants, accusés de s’aplatir devant les exigences de la Troïka dont la rigueur imposée aggraverait les chances du pays de sortir de la crise.
De plus, des dissensions apparaissent au Pasok, le parti socialiste au pouvoir, qui ne détient qu’une courte majorité au Parlement. Jeudi dernier, seize députés du Pasok ont envoyé une lettre au Premier ministre Papandréou, en lui demandant d’accorder plus de temps pour débattre sur les mesures du plan d’austérité. Ils lui ont également reproché de ne pas avoir demandé une évaluation sur l’incapacité du pays à se remettre dans le droit chemin en 2010.
L’adoption d’un second plan d’aide international doit également être validé, pour certains pays de la zone euro comme l’Allemagne, la Suède ou la Finlande, par le Parlement national. Or, la montée des populismes et les réticences de ces pays à débloquer de l’argent pour venir en aide aux pays en situation économique difficile pourraient encore compliquer la situation.
Si l’Allemagne, en exigeant la participation de créanciers privés dans le futur plan d’aide, a montré sa volonté de participer au sauvetage du pays, il n’est pas question de brûler les étapes.
Messages
1. Aides à la Grèce : l’Allemagne met les points sur les "i"., 7 juin 2011, 08:43, par Jeanmi
La colère monte, s’amplifie, se développe, recouvre progressivement le monde arabe, le monde méditerranéen. La Grèce, l’Espagne, la France demain ? Nos dirigeants sont comme les 3 petits singes : Sourds, muets, aveugles. Sans réaction comme la souris devant le cobra, ils attendent... Les grands partis s’interrogent : "servons-nous encore à quelque chose ?" La voix du peuple risque de recouvrir leurs réponses, il sera alors trop tard !
2. Aides à la Grèce : l’Allemagne met les points sur les "i"., 7 juin 2011, 08:58
Round d’observation ou initiatives communes :
l’occupation de nuit dimanche a Athenes,lançée aussi pour une action europeenne coordonnée, atteint 150 000 manifestants depassant toutes previsions et declenche la preparation de masse de la greve generale du 15 juin ,debordant la passivité des directions syndicales :
#611 | Athens sees its biggest gathering in years, more than 150,000 at Syntagma square as the build-up for the General Strike of June 15th begins
Monday, June 6, 2011
Dimitris wrote :
In Thessaloniki over 50,000 people gathered and protested. Things are moving forward comrades. The tide has began.
Monday, June 6, 2011 at 10:54 am
http://www.occupiedlondon.org/blog/
L’appel des revoltés grecs a une action europeenne proche,encore passée sous silence, meme par nous ? :
Now it’s us that shall talk ! Call for a paneuropean uprising on 5th of June
Since 25th of May, thousands of citizens have filled the squares of the whole country, claiming to take our lives into our hands. We have different ideological backgrounds, but what unites us is the indignation for all that is happening, and also our desire for justice, equality and dignity. We are different, but we are and will stay all together united !
At the same time, similar mobilizations take place everywhere in Europe. On Sunday 5th of June we coordinate our pace and meet at 6 pm at Syntagma Square, and all the squares of the country, and everywhere in Europe. Our voice needs to be heard loudly everywhere :
http://www.occupiedlondon.org/blog/2011/06/03/609-resolution-by-the-popular-assembly-of-syntagma-square-2nd-june-2011/#comments
Le mouvement en Grece a entendu l’appel du mouvement espagnol et s’est mobilisé depuis le 25 mai sur toutes les places des villes grecques,a son tour le mouvement espagnol,belge,portugeais etc doit entendre l’appel a une vraie action europeenne, non au simulacre de la CES, et prendre des initiatives communes...
Il ne faut pas se perdre dans l’agenda piege du Capital.Il n’y a pas de victoire possible a l’echelle nationale.
3. Aides aux banques d’abord, 7 juin 2011, 11:00, par gb26100
Il s’agit avant tout d’aider les banques allemandes et le Crédit Agricole français, très impliqués dans la dette grecque. Effacer la dette grecque revient à mettre en péril l’Euro.
Etouffer le peuple grec peut créer une situation révolutionnaire. il est urgent que les peuple d’Europe se réveillent, s’indignent, résistent, se révoltent. Je n’utilise pas le "yes we can" car cela met LA LOUVE en colère ...
Cela devient prometteur.
4. Article de l’HUAMNITE.fr, 7 juin 2011, 14:03, par gb26100
Grèce : le FMI augmente la pression
Un représentant du FMI en Grèce encourage le gouvernement à poursuivre : destruction du niveau de vie, privatisation des services publics… « Ce n’est pas le moment de ralentir » !
On aurait tord de croire que, temporairement décapité, le FMI aurait perdu son pouvoir de nuisance. La preuve en Grèce ce matin, sous la plume de Bob Traa, l’envoyé du Fond monétaire international à Athènes. L’institution s’étend aperçu que les mouvements de ces derniers jours, le regain de mobilisation et la colère des grecs mettait en péril le remboursement de la dette grecque.
Ainsi est-il venu encourager le gouvernement : "la Grèce est à la croisée des chemins et n’a pas de temps à perdre. Ce n’est pas le moment de ralentir". Il a précisé que la compétitivité du pays s’améliorait à mesure que le coût du travail baissait, insistant sur l’importance de continuer les privatisations, mais bien entendu sans restructuration de la dette. Des déclarations qui, ont l’espère, vont fouetter l’indignation des Grecs, à l’approche des deux grandes journées de mobilisation à venir, le jeudi 9 juin : grève dans les entreprises publiques et le mercredi 15 juin pour une grève générale.