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Aillagon prêt à étudier un contre-projet sur l’intermittence

Publie le lundi 23 février 2004 par Open-Publishing

PARIS - Le ministre de la Culture Jean-Jacques
Aillagon s’est déclaré lundi disposé à étudier le
projet alternatif sur l’intermittence du spectacle qui
sera présenté mercredi par les professionnels du
secteur.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=180795

"Ce projet, je l’étudierai attentivement, je le
prendrai en compte et je demanderai à l’Unedic, aux
partenaires sociaux, de dire ce qu’ils en pensent, car
ce sont eux qui financent l’intermittence", a déclaré
le ministre sur Europe 1.

La fédération CGT du spectacle a confirmé qu’un texte
contenant de nouvelles propositions serait présenté
mercredi matin dans une salle de l’Assemblée
nationale.

"Ce projet alternatif est tout à fait cohérent et il
répond à une réforme nécessaire, à savoir la prise en
compte des particularités d’exercice de ces
professions qui sont par nature des activités
discontinues pour des employeurs multiples", a déclaré
à Reuters Jean Voirin, le secrétaire général de la
Fédération CGT du spectacle.

Ce projet permettra selon lui à la fois de "prendre en
compte les personnes en situation de précarité" et de
"freiner de façon considérable le recours à certains
abus qui sont détestables".

Jean-Jacques Aillagon a souligné pour sa part
l’urgence de sauver un système reposant sur la
solidarité interprofessionnelle.

"Je crois qu’on est arrivé à une croisée des chemins.
Ou bien l’intermittence reste dans l’Unedic (...) ou
bien les intermittents veulent sortir de cette logique
et à ce moment-là ils faut éventuellement qu’ils
créent une caisse autonome d’assurance chômage qu’ils
financeront par leurs seules cotisations, et là elle
se situeront à un niveau bien supérieur au niveau
actuel".

PERTURBATIONS LORS DES FESTIVALS D’ETE ?

"En 2003, j’ai déjà une première fois sauvé
l’intermittence parce que les partenaires sociaux
voulaient tout simplement en dénoncer l’existence, je
veux que pour l’avenir nous disposions toujours d’un
système de ce type", a ajouté le ministre de la
Culture.

Interrogé sur d’éventuelles perturbations lors des
prochains festivals d’été, à commencer par celui de
Cannes, en mai, Jean-Jacques Aillagon a estimé que
cela "serait tout simplement suicidaire".

"Les professionnels du spectacle et de l’audiovisuel
ont besoin des festivals, ils ont besoin de
travailler, et la France a besoin de leur travail,
c’est la raison pour laquelle je me bats pour la
survie de ce régime d’assurance chômage", a-t-il dit.

La fédération CGT du spectacle se réserve quant à elle
le droit de faire entendre sa voix.

"Je ne parle pas de perturbation, mais il ne serait
pas anormal que les professionnels, qui s’opposent
depuis plus de huit mois à ce protocole d’accord,
manifestent à nouveau leur rejet de ce texte", a
déclaré Jean Voirin.

"D’ici le mois de mai, le gouvernement serait bien
avisé de regarder notre projet alternatif et de le
prendre en compte, ce qui suppose pour nous une
renégociation au grand jour de ce protocole d’accord
qui est rejeté par la quasi-unanimité des
professionnels", a-t-il ajouté.

Lors de la cérémonie de remise des Césars du cinéma
français, samedi soir, l’actrice, scénariste et
réalisatrice Agnès Jaoui s’est adressée à Jean-Jacques
Aillagon au nom des intermittents du spectacle.

"Nous avons une diversité culturelle que le monde
entier admire et vous êtes en train, à coups de lois
absurdes, de la détruire", a-t-elle lancé au ministre,
qui se trouvait dans la salle.