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Alerte dans tous les CMP

Publie le jeudi 14 juin 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Communiqué de presse

En psychiatrie, les Centres Médico Psychologiques sont des lieux d’accueil et de soins ;ils sont les pivots de la politique publique de secteur.

Il en existe au moins un par secteur de psychiatrie. L’accueil y est libre L’équipe est constituée de médecins psychiatres, de psychologues, d’orthophonistes, de psychomotricien(ne)s, d’infirmièr(es), d’assistante(s) sociale(s), d’éducateurs et d’une (ou plusieurs) secrétaire(s) médicales.

Cette structure propose des prises en charge psychiatriques, des suivis psychothérapiques, des entretiens infirmiers, des visites à domicile, une prise en charge sociale et des actions préventives.

L’équipe du Centre médico-psychologique participe aussi aux projets de réinsertion des patients en faisant le lien entre la période d’hospitalisation et le retour à une vie dans la cité.

Le CMP est le lieu où sont exprimées les demandes de soins émanant soit de
la personne elle-même soit de son entourage familier, socioprofessionnel,
scolaire...

C’est à partir de ce pivot, que peuvent s’organiser un certain nombre
d’actions extrahospitalières, en articulation avec l’hospitalisation et
s’élaborer certains projets en structures alternatives pour éviter
l’hospitalisation, réduire sa durée et réinsérer le patient.

Aujourd’hui ce travail de confiance et de proximité est gravement menacé
par les pouvoirs publics.

En effet, le Directeur du CHS de Blain (Loire Atlantique) a du obtempérer
à la réquisition des forces de gendarmerie et du procureur de la
république et donner la liste nominative et les coordonnées (adresse et
téléphone) des personnes suivies dans l’un des CMP de cet hôpital.
Cela s’est passé fin avril, dans le cadre d’une enquête criminelle.

Cette situation inadmissible a été rendue possible par les différentes
lois promulguées ces dernières années, notamment la loi de prévention de
la délinquance.
Il appartient à tous, usagers et professionnels de la psychiatrie de réagir.

Nous dénonçons et nous nous opposons à ces pratiques stigmatisantes, qui
amalgament demandeurs de soins et criminels.

Au CHS de Caen, les organisations syndicales CGT, CFDT et Sud appellent
les personnels de l’établissement à se réunir dans le hall de
l’administration le vendredi 8 juin à 11H30 afin de montrer son
indignation et d’aller remettre au Directeur une motion à transmettre
d’urgence au Ministère.

Caen, le 06 juin 2007


Fin avril, dans le cadre d’une enquête criminelle, les forces de gendarmerie, sur assignation du procureur de la république, ont requis la direction du CHS de Blain (Loire Atlantique) afin qu’elle donne la liste nominative et les coordonnées (adresse et n° de téléphone) des personnes suivies sur l’un des CMP de l’hôpital.

CECI EST INTOLERABLE ! ! !

mais rendu possible depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur par les différentes lois promulguées ces dernières années comme la loi de prévention de la délinquance de mars 2007.

L’article 60-1 du code de procédure pénale permet aux forces de l’ordre de
se faire remettre « des documents y compris ceux issus d’un système
informatique ou d’un traitement de données nominatives sans que ne
puisse (leurs) être opposée, sans motif légitime, l’obligation au secret
professionnel ».

Les professionnels de santé ne veulent pas devenir des auxiliaires des « RG », le CMP, Centre Malveillant Potentiels
« Surveiller et punir » Depuis quelques temps, le ton est donné. Ce type
d’opération tend à se multiplier au niveau régional (Angers, Montbert,
 ?)

Nous dénonçons et nous nous opposons à ces pratiques stigmatisantes, qui
amalgament demandeurs de soins et criminels potentiels.

La méthode qui consiste à enquêter collectivement sur des personnes
du simple fait de leur passage en CMP en dit long sur la place que
les pouvoirs publics, la justice et les « forces de l’ordre »
accordent aux soins, aux patients, et sur le rôle qu’ils réservent
à la psychiatrie.

Quid de la rencontre singulière ? Nous ne pourrions plus, dans ces
conditions, garantir la confidentialité d’une parole librement
déposée et recueillie par des soignants soumis au secret
professionnel.

Nos organisations refusent de cautionner ces dérives « légales » (et
sécuritaires), mais éthiquement inacceptables.

Comment désormais orienter une personne en souffrance psychique sur un
centre de soins si elle peut, par la suite, être convoquée par un juge
pour cela ?

Et demain, les dossiers médicaux informatiques serviront-ils à dénoncer
les patients ? Comment continuer à inscrire leurs passages dans nos
centres de soins ?

Comprenez qu’il ne s’agit pas là d’un simple hasard, mais d’une
inflexion politique et « sociétale ».

A NOUS DE RESISTER !

PAS DE CRIMINALISATION DES USAGERS DE LA PSYCHIATRIE PUBLIQUE, NON AU
CONTRÔLE MEDICO-SOCIAL DE LA POPULATION !

De la prévention et du soin !
C’est ce pour quoi nous avons été formés, c’est ce en quoi nous croyons !

La CGT, la CFDT et Sud saluent l’attitude professionnelle du chef de
service qui a refusé de se rendre complice de cette délation, en ne
fournissant aucun nom.
L’ordre des médecins, interpellé par le médecin-chef de service, a fait
montre d’une grande détermination à ne pas faire de vagues
Après tout, comme tous les autres ordres, il a été créé pour ça :
contrôler, réguler

La direction du CHS de Blain a tout d’abord refusé de fournir une liste,
puis s’est pliée au cadre légal, au détriment de la philosophie du soin
(Logique administrative « oblige »).
Quant à nous, nous proposons à tous les professionnels de l’établissement
de se positionner :

MOBILISONS NOUS POUR REFUSER CES DERIVES DANGEREUSES !

RASSEMBLEMENT
vendredi 8 juin à 11H30
dans le hall de l’administration
Nous irons ensemble déposer une motion auprès de la Direction.

Messages

  • Il aurait été souhaitable,que ces agissements soient dénoncés immédiatement et surtout pendant la campagne électorale...
    Mais il est vrai que c’est inacceptable...
    Et que,aujourd’hui vous faites preuve de courage.
    JL

  • nous sommes dans un cauchemar
    une petite idée bête probablment : ne pas mettre les noms et les adresses
    mais des codes à la plce et ne pas saisir les dossiers informatiques avec les noms ou bien utiliser
    une codification qu irende le dossier non utilisable par la police
    c’est terrifant
    à partir de ce jour je donnerai la consigne de ne pas aller dans ces strutures de soin
    au secours j’ai peur
    quand on va se réveiller ?