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Amnesty accuse Israël

Publie le mercredi 23 août 2006 par Open-Publishing
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Communiqués de presse
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Israël/Liban. Des éléments montrent que des infrastructures civiles ont été délibérément détruites
23.08.2006

AMNESTY INTERNATIONAL
COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Israël/Liban. Des éléments montrent que des infrastructures civiles ont été délibérément détruites

Amnesty International a rendu publics ce mercredi 23 août 2006 les résultats d’investigations montrant qu’Israël a mis en œuvre lors du conflit récent une politique délibérée de destruction d’infrastructures civiles libanaises, qui s’est traduite dans certains cas par des crimes de guerre.

Les dernières informations publiées par l’organisation montrent que la destruction par Israël de milliers d’habitations, ainsi que les frappes qui visaient de nombreux ponts et routes et des installations de stockage de l’eau et du carburant, faisaient partie intégrante d’une stratégie militaire au Liban et ne constituaient pas des « dommages collatéraux » résultant de la prise pour cibles légitime d’objectifs militaires.

Le rapport renforce la nécessité de l’ouverture urgente par les Nations unies d’une enquête exhaustive et indépendante sur les graves violations du droit international humanitaire dont se sont rendus coupables le Hezbollah et Israël pendant le conflit qui les a opposés un mois durant.

« L’affirmation par Israël que les attaques des infrastructures étaient légales est de toute évidence erronée, a déclaré Kate Gilmore, secrétaire générale adjointe exécutive d’Amnesty International. Nombre de violations décrites dans notre rapport, telles que des attaques disproportionnées et menées sans discrimination, constituent des crimes de guerre. Les éléments suggèrent fortement que la destruction massive de centrales d’eau et d’électricité et d’infrastructures indispensables au transport de la nourriture et de l’aide humanitaire était délibérée et s’inscrivait dans une stratégie militaire. »

Le gouvernement israélien a affirmé qu’il prenait pour cibles les positions et les installations auxiliaires du Hezbollah et que les autres dommages occasionnés aux infrastructures civiles étaient dus au fait que le Hezbollah avait utilisé la population civile comme « bouclier humain ».

« Le mode, l’étendue et l’intensité des attaques ôtent toute crédibilité à l’affirmation d’Israël selon laquelle il s’agirait de dommages collatéraux », a déclaré Kate Gilmore.

« Les victimes civiles des deux parties au conflit ont droit à la justice. La gravité des violations commises rend d’autant plus urgente la tenue d’une enquête sur la conduite des deux parties. Il faut que les auteurs de crimes de guerre rendent des comptes et que les victimes obtiennent réparation. »

Intitulé Deliberate destruction or ’collateral damage’ ? Israeli attacks against civilian infrastructure, le rapport s’appuie sur des informations de première main que l’organisation a rassemblées lors des entretiens avec des dizaines de victimes, de représentants des Nations unies, des Forces de défense d’Israël (FDI) et du gouvernement libanais qu’elle a réalisés au cours de missions de recherche récentes au Liban et en Israël. Certaines informations du rapport proviennent de déclarations officielles et de la presse.

Le rapport contient des éléments faisant état :

 de la destruction massive par les forces israéliennes de quartiers et de villages civils ;
 d’attaques de ponts dans des zones n’ayant pas d’importance stratégique flagrante ;
 d’attaques de stations de pompage et de traitement des eaux et de supermarchés, en dépit de l’interdiction de prendre pour cibles des objectifs indispensables à la survie de la population civile ;
 de déclarations de responsables militaires israéliens indiquant que la destruction d’infrastructures civiles faisait effectivement partie des objectifs de la campagne militaire israélienne visant à dresser la population et le gouvernement libanais contre le Hezbollah.

Le rapport décrit un modèle d’attaques disproportionnées et menées sans discrimination, qui ont provoqué le déplacement de 25 p. cent de la population civile. Ce modèle, rattaché aux déclarations officielles, montre que les attaques sur les infrastructures étaient délibérées et non pas inhérentes à la poursuite d’objectifs militaires légaux.

Amnesty International lance un appel en faveur de l’ouverture de toute urgence par les Nations unies d’une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur les violations du droit international humanitaire commises par les deux parties au conflit. L’enquête devra porter en particulier sur les conséquences de ce conflit sur la population civile ; elle devra avoir pour objectif de déterminer la responsabilité des individus dans les crimes de droit international qui ont été commis et d’accorder des réparations aux victimes.

Le rapport Deliberate destruction or ’collateral damage’ ? Israeli attacks against civilian infrastructure (index AI : MDE 18/007/2006) est disponible sur le site de l’organisation, à l’adresse suivante : http://web.amnesty.org/library/index/engmde180072006)

Document public
Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service de presse d’Amnesty International à Londres, au +44 20 7413 5566
Amnesty International, 1 Easton St., Londres WC1X 0DW. web : http://www.amnesty.org

Messages

  • Il faut absolument une enquête internationale pour que les CASSEURS SOIENT LES PAYEURS.
    Comme ça, les casseurs montrés du doigt, réfléchiront peut-être avant d’attaquer une population qui ne demandait rien. J’aimerai bien qu’il y ait également une enquête identique dans les territoires palestiniens. Leur état est reconnu par nombre de pays, dans lesquels une ambassade de Palestine est ouverte. Au fait, il y en a une en France ?

  • Sur ce sujet il y a actuellement une pétition à signer initiée par un député français (Jean Claude Lefort ) du Mercredi 16 août 2006 à faire connaître et que je joins :

    publie ici : http://bellaciao.org/fr/?page=article&id_article=32602

    Israël doit être jugé !
    Les crimes de guerre commis au Liban doivent être jugés par la Cour pénale internationale ! Citoyennes et Citoyens du monde, attachés aux valeurs universelles qui fondent la civilisation et au respect absolu de la Charte de Nations unies ainsi qu’à d’autres Conventions internationales qui énoncent les principes majeurs qui doivent impérativement être respectés par tous les Etats de la planète sous peine d’un recul tragique des droits humains, nous exprimons notre vive condamnation contre les crimes perpétués par l’armée israélienne à Cana, qui ont entraîné la mort volontaire de dizaines de civils libanais, en particulier d’enfants et de bébés.

    Ces crimes, qualifiables de « crimes de guerre », ne peuvent et ne doivent pas rester impunis pas plus que d’autres qui se révéleraient. Il en va du respect de la justice humaine sur cette planète et de l’avenir des relations internationales.

    Citoyennes et Citoyens du monde, nous considérons comme un devoir et un droit imprescriptibles de traduire les responsables de ces crimes, en particulier le Premier ministre israélien, M. Ehud Olmert, devant la Cour pénale internationale absolument qualifiée pour en juger.

    La Cour pénale internationale peut être saisie de diverses manières et non pas seulement sur décision du Conseil de sécurité de l’ONU. En particulier, le Procureur de la Cour pénale internationale peut en décider sur la base et au vu des plaintes déposées qui lui sont transmises.

    Estimant que les autres voies de saisine de la Cour pénale internationale se révèlent actuellement bouchées du fait d’un blocage prévisible de la part de certaines grandes puissances et de l’impossibilité pour le Liban de la faire actuellement, alors qu’il n’est pas partie du traité instituant cette Cour, nous décidons de prendre fermement le relais des défaillances des institutions actuelles et de rassembler, au niveau mondial, toutes celles et tous ceux qui ont à cœur et veulent défendre la justice et le droit mais aussi porter un coup d’arrêt aux politiques de force aveugle et brutale en les sanctionnant.

    Cet « Appel de Paris » est lancé à travers le monde. Il se veut rassembleur de toutes les individualités et sensibilités respectueuses des droits humains et décidées à apporter leur contribution à leur pleine réalisation sur terre.

    Pour que l’avenir ne répète à l’infini pas ce triste et insupportable passé, qui s’est déroulé à Cana mais aussi à Gaza, la Cour pénale internationale doit être saisie et doit juger.

    Nos signatures valent plaintes. Elles seront déposées et transmises au Procureur de la Cour dès que leur nombre sera significatif pour que notre démarche citoyenne soit efficace.

    Il y a urgence. Sans attendre nous décidons de former une chaîne humaine sur les cinq continents pour exiger justice et réparation. Justice et droit pour le Proche-Orient !

    PS : Cet Appel sera traduit en 10 langues. Il est suggéré de le reproduire et de le faire circuler le plus largement possible sous forme papier ou électronique. Les signatures, avec les noms, prénoms, coordonnées, titres de chaque signataire et le pays d’origine de chacune et chacun sont nécessaires.

    Elles doivent être rassemblées à l’adresse électronique suivante : solidariteliban@orange.fr

    Un site Internet global sera ouvert et porté à la connaissance de tous. Des sites nationaux peuvent aussi voir le jour. Chacun s’organisera comme il souhaitera. Un maximum d’initiatives individuelles ou collectives s’impose pour aboutir.

    Jacques Trief