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« Amour sacré de la Patrie… », darladiradada… !

Publie le mercredi 15 octobre 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

« L’air de l’enfer ne souffre pas les hymnes ! » (Rimbaud)

« Cette aptitude de la société à créer des dieux ne fut nulle part plus visible que pendant les premières années de la Révolution. À ce moment, en effet, sous l’influence de l’enthousiasme général, des choses purement laïques par nature furent transformées par l’opinion publique en choses sacrées : c’est la Patrie, la Liberté, la Raison »… Ce passage célèbre des « Formes élémentaires de la vie religieuse » de Durkheim n’est-ce vraiment que du passé ? Ou est-ce l’avenir d’une illusion ? Que nenni, ce n’est ni l’un ni l’autre ! Cette fabrique du sacré se réactualise à chaque fois que des Indigènes, enfants illégitimes, sifflent la Marseillaise, à chaque fois que se met en marche « le sinistre jeu circulaire de l’anathème et de la provocation » (Sayad)… Pêché, sacrilège, profanation… allumez bûchers, sachez chasser sorcières ! Mais où sont donc les défenseurs absolus du droit au blasphème ? Les briseurs de tabous toutes catégories ? Les Voltaire de poche à l’ironie aussi légère qu’incisive ? Recroquevillés dans leur identité de pacotille et ses « sales petits secrets » postcoloniaux, les voici tels qu’en eux-mêmes… L’humour gras et la posture arrogante d’un Philippe Val, champion de la liberté d’expression, gravissant les escaliers de Cannes, n’avaient été qu’une imposture grotesque, la vérité de cette apothéose fut qu’elle participait de la même « émotion commune », essence du religieux, que la création d’un ministère de l’identité nationale et de l’immigration… Le nez vissé sur leur nombril, voulaient-ils nous faire oublier, se faire oublier, que l’homme est un animal métaphysique, même quand sa métaphysique suinte la haine ? Ignorent-ils la dialectique de l’un et du multiple, qui fait que le profane des uns est le sacré des autres - combien de sifflements pour une caricature ? -, même quand cette altérité est, tour à tour, construite et désignée comme ennemie ? Dialectique, ici, où le sacré a investi de bien étranges objets (drapeau, hymne, ligne de partage…), qui a de bien étranges odeurs de racisme françaoui… Les voici tels qu’en eux mêmes, plus fétichiste et moins universels que les Papous, car en matière de sacré chacun trouve midi à sa porte, même quand la porte est close...Et les plus naïfs sont ceux qui s’en croient quittes, car quand on croit l’avoir chassé par la porte, voilà qu’il revient par la fenêtre sous une forme encore plus moisie... Finalement, « la Marseillaise » c’est un mantra, dont la magie, le mana n’a pas plus de force, de puissance qu’un « aboule la gnôle » lorsqu’on est sur le front... « Amour sacré de la Patrie… », darladiradada… !

Le Bougnoulosophe

Messages

  • Le texte explique simplement que ce qui est le plus souvent reproché aux jeunes beurs, que je n’aime ce mot, c’est de n’être pas intégrés, d’être trop sous l’influence de leur culture d’origine et notamment de l’Islam ; ceux qui font ce reproche oublie de dire qu’ils sont eux aussi sont attachés à une forme de religion : le nationalisme ! Avec son diable et son bon dieu, ses tabous et ses totems, ses liturgies et ses prêtres... Et dans la religion de ces derniers le diable c’est précisément ces beurs ! Eh oui...

    • SIFFLAGE DE MARSEILLAISE ET SIFFLAGE DE MARSEILLAISE !

      Je lis ceci :
      Mouloud Aounit, secrétaire général du MRAP, a condamné mercredi les sifflets pendant "La Marseillaise" lors du match France-Tunisie <http://fr.news.yahoo.com/fc/tunisie.html> la veille au soir au Stade de France, parlant de "véritable manque de respect" et de "provocation regrettable tout à fait condamnable".

      http://fr.news.yahoo.com/3/20081015/tsp-football-france-tunisie-marseillaise-db75e62.html

      Ce qui choque le MRAP ce n’est pas le sifflage de Marseillaise proprement dit - du moins je l’espère - mais son instrumentalisation raciste plus ou moins franche. Et ce qui me choque aujourd’hui c’est l’hypocrisie et l’esprit étroitement franchouillard (très sauce Hortefeux et xénophobie d’Etat) de certains de nos élus. Car depuis la position du MRAP mais aussi de SOS Racisme, çà glose au Parlement ! Les grands élus du peuple ont en effet beaucoup discuté du "sifflage de Marseillaise"

      Derrière les émotions... l’idéologie Hortefeux !

      Mais tous ne sont pas émus pour les mêmes raisons. Du coup ils ne proposent pas les mêmes solutions . J’entends ce matin à la radio quelques vertueux députés s’indignant du sifflage de Marseillaise dévoiler leurs présupposés.
      Pour l’heure, on a le choix entre :
      – Ceux qui sifflent la Marseillaise prèfèrent-ils le régime tunisien ? En somme, il faudrait choisir entre deux nations, ils choisissent la mauvaise, la dictatoriale, etc...
      – Ceux qui sifflent la Marseillaise préfèrent un autre nationalisme, le communautarisme identitaire ? Il y a peut-être de cela mais, à mon avis, ce n’est pas l’essentiel. D’ailleurs, la façon de le le dire montre assez que certains députés l’on pense en termes de concurrence des nationalismes, de choc des civilisations.
      Dans l’affaire je crains que le racisme n’est pas ou l’on pense.Un petit tour dans la presse pourra confirmer.

      Pour ma par je conchie la Marseillaise d’un point du point de vue de l’humanité contre tous les nationalisme. Si je devais la siffler ce ne serait pas dans le cadre de la concurrence des nations ! A force de mettre du sacré partout ce sont les humains réels qui sont rabaissés. Je suis contre le fait de faire de la Nation une religion et de la Marseillaise un fétiche.

      voir : Les blasphèmes du mécréant

      http://www.france.attac.org/spip.php?article7299

      Et si je chante parfois "C’est la lutte finale..." c’est au titre d’un combat non sanctuarisé, non sacralisé. Mais je veux pas être fiché pour cela. Manifestons ce soir contre le fichage !

      Christian Delarue

      MRAP