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FRONT TURKMENE IRAKIEN (ITF)
Représentation en Europe Belgique
APPEL DES TURKMENES IRAKIENS AUX AUTORITES ET INSTITUTIONS POLITIQUES EUROPEENNES
Au nom des 3 millions de Turkmènes irakiens (représentant 12% de la
population irakienne) qui constituent le troisième groupe ethnique
important d’Irak avec les Arabes et les Kurdes, je m’adresse à vous
afin d’attirer votre attention sur la tragédie et les conditions
critiques des Turkmènes irakiens, qui souffrent non seulement de la
guerre et de l’occupation illégales de leur pays par les forces
anglo-américaines depuis le 19 mars 2003, mais également de l’injustice
de voir leur région « Turkmeneli »* et toutes leurs villes et villages
occupés par les milices armées kurdes qui ont collaboré pendant la
guerre avec les forces américaines lors de l’invasion du nord de
l’Irak.
En effet, les milices armées kurdes, les ‘Peshmergas’ appartenant aux
partis kurdes de MM. Talabani et Barzani ont été utilisées par les
forces d’invasion américaines et autorisées ensuite par
l’administration américaine d’étendre leur hégémonie au-delà de la
région autonome kurde vers le sud et vers l’ouest et de pénétrer dans
la région turkmène pour l’occuper et contrôler toutes les villes
turkmènes importantes telles que Kerkuk, Tal Afar, Tuz-Khurmatu, Altun
Kopru, Dakuk, Khanakin, Kifri etc.
Il est à noter que parmi tous les groupes ethniques qui composent le
peuple irakien, les Turkmènes sont les seuls à ne pas posséder de
milices armées et c’est pour cette raison qu’ils sont sans défense et
vraiment vulnérables dans l’Irak d’aujourd’hui qui est en guerre et en
pleine tourmente sous l’occupation militaire étrangère combinée avec la
domination et le contrôle des milices locales.
La tragédie des Turkmènes et leurs conditions critiques en Irak ne date
pas vraiment d’hier, mais la situation chaotique créée dans le pays par
l’invasion et l’occupation anglo-saxonne a rendu leurs conditions de
vie encore plus pénibles et dangereuses.
En effet, depuis des décennies, notamment depuis la création de l’état
irakien en 1921, les Turkmènes sont marginalisés, discriminés et privés
de leurs droits les plus élémentaires en Irak, dans l’indifférence
totale de la communauté internationale. Malheureusement leur sort et
leur cause sont encore ignorés et leur voix est très rarement entendue
par la communauté internationale.
En réalité la marginalisation des Turkmènes, la discrimination à leur
égard, la négation de leur rôle historique et de leurs contributions
positives depuis des siècles en Irak, de même que la négation de la
réalité qu’ils représentent le troisième groupe ethnique le plus
important du pays, ont été initiées par les autorités coloniales
britanniques après la Première Guerre Mondiale en 1918, pour des
raisons géopolitiques et économiques uniquement, afin de faciliter la
séparation de la « Province de Mossoul » alors appelée « Mosul Vilayat
» (qui représente actuellement les cinq provinces du nord de l’Irak, à
savoir : Mosul, Kerkuk, Erbil, Duhok et Suleymaniya) de l’Empire
Ottoman (la Turquie) pour contrôler les champs pétroliers de la ville
de Kerkuk qui était peuplée et habitée presque exclusivement par des
Turkmènes étant donné que la ville était depuis des siècles leur
capitale et leur grand centre culturel.
Depuis lors et malgré l’indépendance formelle de l’Irak et la fin du
mandat britannique en 1932, les gouvernements successifs en Irak ont
appliqué les mêmes politiques de marginalisation et de discrimination
contre les Turkmènes que celles qui avaient été initiées par les
Britanniques en 1918 et ce pour les mêmes raisons géopolitiques et
économiques !
Après la révolution irakienne du 14 juillet 1958 et le retour en Irak
du militant kurde Mullah Mustafa Barzani de son exil en Union
Soviétique, la situation des Turkmènes s’est détériorée de manière
dramatique à cause des ambitions hégémoniques de Mullah Mustafa Barzani
et de son projet pour un état indépendant kurde dans le nord de l’Irak
pour lequel les richesses pétrolières de Kerkuk n’étaient pas seulement
une nécessité, mais la principale attraction et motivation.
L’existence des Turkmènes dans le nord de l’Irak, à côté des Kurdes, et
surtout leur présence en grands nombres à Kerkuk où ils représentaient
depuis des siècles la majorité des habitants, ont été perçues par
Mullah Mustafa Barzani comme un obstacle à la réalisation de son projet
d’état indépendant kurde et de son rêve de contrôler Kerkuk et ses
richesses pétrolières.
C’est la raison pour laquelle les Turkmènes ont été visés, menacés puis
attaqués par Mullah Mustafa Barzani et ses partisans alliés aux
communistes irakiens qui ont dominé la politique en Irak depuis la
révolution du juillet 1958 jusqu’en février 1963. Pendant cette
période, une migration en masse de Kurdes, depuis leurs villes et
villages du nord-est de l’Irak vers les régions turkmènes et
particulièrement vers Kerkuk, a été organisée afin d’augmenter leur
présence à Kerkuk et modifier la démographie de cette importante ville
turkmène.
Pendant cette période (1958-1963) les Turkmènes ont souffert d’une
marginalisation accrue et d’une double discrimination de la part des
Kurdes et du Gouvernement irakien, ils ont été victimes de déportations
internes, d’exil, d’arrestations et de détentions arbitraires, de
confiscations de leurs biens personnels, de leurs terres agricoles et
plus grave encore, le 14 juillet 1959, à la veille du premier
anniversaire de la révolution, les Kurdes ont massacré 120
intellectuels et responsables politiques de la communauté turkmène à
Kerkuk.
Après le coup d’état du 17 juillet 1968 et l’arrivée du parti Ba’ath au
pouvoir en Irak, des efforts ont été faits en 1970 pour mettre fin à la
rébellion kurde dans le nord-est du pays et pour convaincre Mullah
Mustafa Barzani à mettre fin à sa rébellion, le régime Ba’ath lui a
offert une région autonome kurde avec Erbil (une autre ville turkmène)
comme capitale, ceci en total dénigrement des intérêts légitimes des
Turkmènes d’Irak et surtout de ceux des 300.000 infortunés Turkmènes
d’Erbil qui ont été sacrifiés par le régime Ba’ath et ont été offerts
comme « cadeau » à Mullah Mustafa Barzani pour qu’il accepte en contre
partie de mettre fin à la rébellion kurde.
Cependant malgré le sacrifice d’Erbil aux Kurdes, la rébellion kurde ne
s’est pas arrêtée en 1970 comme il était prévu, elle s’est interrompue
‘momentanément’ après les accords d’Alger en 1975 entre Saddam Hussein
et le Shah d’Iran pour reprendre de plus belle pendant la guerre
Irak-Iran !
Aujourd’hui, personne ne cherche à savoir pourquoi Erbil, cette ville
d’origine turkmène avec ses 300.000 habitants turkmènes, a été offerte
par le régime irakien à un chef de rébellion kurde. Personne ne prend
la peine de demander ce qui est arrivé à ces 300.000 Turkmènes d’Erbil
depuis que leur ville est devenue la capitale d’une région autonome
kurde. La raison est que les Turkmènes d’Erbil souffrent à présent de
marginalisation et de discrimination de la part des Kurdes, ils sont
soit ‘kurdifiés’ ou bien considérés comme citoyens de seconde classe
dans la région autonome kurde, présidée par M. Massud Barzani et on
n’entend plus parler d’eux !
Dans les années 1970, étant donné qu’il est devenu clair que l’ambition
de Mullah Mustafa Barzani était de s’accaparer de Kerkuk, de contrôler
ses richesses pétrolières et de proclamer un état indépendant kurde, le
gouvernement irakien (régime Ba’ath), afin de contrer les ambitions et
le projet de Mullah Mustafa Barzani, a commencé sa politique
d’arabisation forcée dans la région turkmène et notamment à Kerkuk.
Cette politique d’arabisation forcée a eu pour conséquence d’enlever
aux Turkmènes les quelques droits dont ils bénéficiaient encore. Il
leur était interdit de parler leur propre langue dans les bureaux
officiels, il leur était interdit d’acquérir des biens immobiliers, ils
étaient obligés de s’enregistrer en tant qu’Arabe ou Kurde, leur
existence en Irak en tant que communauté leur a été officiellement
dénigrée étant donné que la nouvelle constitution irakienne rédigée
sous le régime Ba’ath stipulait que le peuple irakien était composée
d’Arabes et de Kurdes uniquement !
Les Turkmènes se sont opposés au régime Ba’ath de juillet 1968 à mars
2003 et ont vigoureusement contesté la politique autoritaire
d’arabisation de ce régime. Ils ont payé un lourd tribut pour leur
opposition, ils ont perdu des centaines d’activistes et
d’intellectuels, des milliers de Turkmènes ont été déportés et ont été
dépossédés de leurs biens et de leurs terres agricoles, de nombreux
villages turkmènes ont été détruits et des milliers d’Arabes du sud de
l’Irak ont reçu de grosses sommes d’argent pour venir s’installer dans
Turkmeneli et occuper les terres et habitations des Turkmènes déportés
: une application brutale d’une politique d’épuration ethnique imposée
par le régime Ba’ath sur le troisième groupe ethnique d’Irak, les
malheureux et les infortunés Turkmènes.
A ce propos, il est important de rappeler, que pendant la guerre
Irak-Iran (1980 à 1988) alors que des dizaines de milliers de jeunes
Turkmènes étaient mobilisés et que les réservistes turkmènes étaient
tous rappelés pour combattre les Iraniens, leurs familles au Turkmeneli
étaient discriminées et des milliers d’entre elles étaient déplacées,
leurs biens étaient confisqués sous divers prétextes notamment qu’ils
s’opposaient au régime ou bien ils s’opposaient à la guerre et qu’ils
étaient membres du parti Al-Da’wa, un parti politique interdit par le
régime !
Aujourd’hui, après près de quatre années de guerre, d’occupation et de
changement de régime en Irak, et malgré la propagande de
l’administration américaine qu’ils ont apporté la « démocratie » en
Irak et que les irakiens ont été « libérés », la réalité est que la
situation et les conditions de vie de la majorité des irakiens et
spécialement celles des Turkmènes se sont détériorées de manière
dramatique.
En effet, ils sont forcés de vivre sous occupation étrangère avec
toutes les humiliations qui accompagnent l’occupation étrangère d’un
pays, ils sont exposés à tous les dangers résultant de la guerre,
tueries, kidnappings, arrestations et emprisonnements, limitation de
mouvement, absence de liberté, pénuries de nourriture et de
médicaments, absence de services élémentaires, etc.
Après la destruction totale de toute l’infrastructure de l’Irak par les
envahisseurs anglo-saxons (EU+GB+Australie) et après le massacre de
plus de 650.000 innocents civils irakiens depuis le début de la guerre,
des milliers de civils irakiens continuent d’être massacrés chaque
mois, les Irakiens vivent constamment sous l’emprise de la terreur et
ils manquent cruellement de l’essentiel pour mener une vie décente : la
sécurité, l’eau potable, l’électricité, la nourriture, le travail, les
soins médicaux et les médicaments, l’éducation et la liberté.
Quant aux Turkmènes, en plus de leur part de misère et d’humiliations
résultant de l’occupation étrangère de l’Irak, ils sont victimes de
l’hégémonie kurde dans le nord de l’Irak et de l’occupation de leur
région par les milices kurdes qui se comportent comme des conquérants
dans un pays conquis et les Turkmènes en souffrent énormément.
Il est important de signaler que depuis que les Kurdes ont pris
possession de la région turkmène le 10 avril 2003, pas un seul Turkmène
n’a obtenu ses droits ni récupéré ses biens, ses propriétés ou terres
agricoles qui avaient été confisqués par le régime Ba’ath, pas un seul
Turkmène n’a été dédommagé, pas un seul village Turkmène qui avait été
détruit n’a été reconstruit, contrairement aux Kurdes qui ont non
seulement récupéré leurs terres et leurs propriétés et ont été
dédommagés, mais qui ont également pris possession et confisqué tous
les biens appartenant aux Turkmènes qui avaient été confisqués par le
régime Ba’ath !
Prétextant que seuls les Kurdes ont été victimes du régime Ba’ath,
qu’eux seuls ont été déplacés de force et ont eu leurs biens confisqués
à Kerkuk, les partis kurdes de MM Talabani et Barzani ont organisé
(depuis que Kerkuk est tombé aux mains des milices kurdes avec l’accord
des américains le 10 avril 2003) le transfert de quelques 600.000
Kurdes de la région autonome kurde et leur installation dans la
province de Kerkuk.
Ces nouveaux venus à Kerkuk ont reçu de l’aide financière pour venir
s’y installer et ils ont reçu des cartes d’identités et des documents
falsifiés les faisant passer comme ‘Kurdes originaires de Kerkuk’ qui
avaient été déplacés de force par le régime Ba’ath ! Alors qu’en
réalité, une écrasante majorité d’entre eux n’y ont jamais vécu,
travaillé ou possédé de biens ! Ces tromperies de la part des partis
kurdes, les falsifications des registres officiels, la délivrance de
fausses cartes d’identité aux Kurdes ont été rendues possibles par le
fait que les milices kurdes avaient pillés les bureaux de la population
et d’enregistrement des biens fonciers de Kerkuk et confisqués toutes
les archives et dossiers dès le premier jour de leur entrée et
occupation de Kerkuk, le 10 avril 2003 !
Profitant de la situation et des circonstances particulièrement graves
de la guerre, de l’invasion et de l’occupation de l’Irak par les forces
étrangères, les partis kurdes de MM Talabani et Barzani et leur milices
n’ont pas hésité à se joindre aux envahisseurs et à collaborer avec les
agresseurs de l’Irak pour atteindre leur objectif et réaliser le plan
de Mullah Mustafa Barzani : prendre le contrôle de Kerkuk et de ses
richesses pétrolières et « kurdifier » la ville, au détriment des
Turkmènes.
Ce qui précède démontre clairement que ce qui a changé pour les
Turkmènes depuis le changement de régime en Irak est tout simplement la
substitution de l’hégémonie arabe par l’hégémonie kurde, ce qui n’est
absolument pas acceptable par les Turkmènes qui veulent vivre libres
sur leur terre, dans leur région turkmène, et en paix dans un Irak
libre et démocratique.
Une des plus grosses erreurs de l’administration américaine en 2003
était de s’aventurer dans une guerre illégale contre le peuple irakien
suivant une idéologie absurde et irréfléchie conçue par un groupe
d’extrémistes connus sous le nom de « néo-conservateurs » qui ont
poussé à la guerre en se basant sur des mensonges et faux
renseignements concernant les supposées « armes de destruction massives
irakiennes », mais avec le but caché de provoquer un changement de
régime en Iraq, d’affaiblir le pays en le déstabilisant afin de pouvoir
mettre les mains sur ses richesses et contrôler ses réserves
pétrolières, sans faire aucun cas des intérêts des irakiens.
Afin de réaliser leur objectif, les néo-conservateurs ont inventé une
classification artificielle du peuple irakien, déclarant que le peuple
irakien était composé de Kurdes, de Shiites et de Sunnis, alors qu’en
réalité le peuple irakien est composé d’Arabes, de Kurdes et de
Turkmènes qui sont soit musulmans ou chrétiens.
Ainsi, en mélangeant confusément l’ethnicité kurde avec les
affiliations et les croyances religieuses des Arabes irakiens,
l’administration américaine a encouragé ces groupes ethniques et
sectaires avec leurs milices armées à prendre le pouvoir en Irak sous
la bannière de la « démocratie ».
Le monde a pu voir et constater les conséquences désastreuses de cette
politique agressive « néo-coloniale » de l’administration américaine
sur le peuple irakien !
Nous, les 3 millions de Turkmènes d’Irak, ensemble avec nos 17 millions
de compatriotes Arabes et un demi million de compatriotes
Chaldéo-assyriens, représentons une majorité de 82% du peuple irakien
et nous nous demandons comment et pourquoi nous avons été exclus et
n’avons pas été mentionnés dans cette ‘nouvelle classification’ du
peuple irakien inventée par les ‘néo-cons américains’, alors que les
4.5 millions de Kurdes, qui ne représentent que 18% du peuple irakien
ont été promus au premier rang, avec un rôle principal ainsi qu’une
position dominante dans l’Irak occupé !
Nous, Turkmènes, dénonçons et rejetons cette classification
artificielle du peuple irakien, conçue dans le but de provoquer des
conflits ethniques et confessionnels afin d’affaiblir notre pays et
notre peuple et de diviser l’Irak en petites entités pour faciliter son
occupation.
Nous dénonçons aussi la continuation de la marginalisation des
Turkmènes en Irak par le nouveau régime et par la « nouvelle
constitution », qui est essentiellement fondée sur des textes élaborés
par les autorités d’occupation lesquelles non seulement tolèrent la
marginalisation des Turkmènes mais sont sans aucun doute à l’origine de
la continuation de notre marginalisation dans l’Irak d’aujourd’hui !
Nous demandons par conséquent la révision de cette « nouvelle
constitution » de manière à refléter la vraie nature et l’exacte
composition du peuple irakien, sans le diviser en catégories et
différentes classes de citoyens.
Nous appelons les autorités européennes à intervenir pour nous éviter
la crise qui paraît imminente à Kerkuk, au sujet de son appartenance et
du son futur statut qui devraient être décidés par un référendum prévu
pour décembre 2007 et qui devrait avoir lieu à Kerkuk seulement. Il va
sans dire, que le résultat d’un tel référendum ne reflèterait pas la
réalité étant donné l’altération de la composition ethnique de cette
ville par les partis kurdes qui y ont amené plus de 600.000 Kurdes et
les ont enregistrés en tant qu’habitants de Kerkuk, précisément en vue
de voter lors de ce référendum et ainsi légaliser l’occupation et le
contrôle de cette ville et son annexion à la région autonome kurde !
Kerkuk n’a jamais été une ville kurde malgré les arguments trompeurs,
les revendications injustifiées et les pratiques douteuses des partis
politiques kurdes. Cette ville est historiquement turkmène et elle ne
doit par conséquent ni être contrôlée par les Kurdes ni être annexée à
la région autonome kurde.
Afin de mettre fin à la guerre et à la violence en Irak et afin de
retrouver la paix et la sécurité dans notre pays, nous, les Turkmènes
d’Irak, demandons aux autorités et institutions européennes et appelons
Messieurs les Chefs d’Etats, les Chefs de gouvernements, les Présidents
de la Commission et du Parlement ainsi que tous les Commissaires et
Parlementaires européens, de venir en aide au peuple irakien et de
jouer un rôle actif pour arrêter la guerre et mettre fin à l’occupation
de notre pays, sans quoi il ne sera pas possible de rétablir la paix et
la sécurité en Irak..
Nous leur demandons aussi de prêter une attention particulière à la
situation extrêmement difficile et critique des Turkmènes d’Irak, et
les invitons à s’informer sur leur sort et à s’intéresser à leur juste
cause, celle d’une communauté importante de 3 millions de personnes
souffrant d’une marginalisation et d’une discrimination systémique et
systématique ainsi que de privation des droits fondamentaux et
d’atteinte aux droits de l’homme, depuis des décennies, dans l’ombre et
en silence. Nous leur demandons d’apporter leur aide et de soutenir
notre communauté afin qu’elle puisse récupérer tous ses droits en Irak
et être considérée égale et ayant les mêmes droits que les communautés
arabes et kurdes. Nous leur demandons d’utiliser leur pouvoir et
influence politiques, leur autorité et leur soutien moral et matériel
pour exiger que chaque individu en Irak, indépendamment de son
appartenance ethnique ou affiliation religieuse soit traité en égal et
reçoive les outils nécessaires pour l’établissement d’une démocratie
soutenable.
Pour cela, nous recommandons ce qui suit :
Le retrait immédiat et inconditionnel des troupes d’occupation
étrangères, ainsi que de tous leurs mercenaires et auxiliaires, et si
nécessaire, leur remplacement par des troupes de pays amis et acceptées
par le peuple irakien. Le remplacement du gouvernement actuel qui est
formé sur des bases ethniques et confessionnelles par un gouvernement
d’union nationale composé de spécialistes et de technocrates, jusqu’à
l’organisation d’une élection générale et la formation d’un
gouvernement national. La dissolution de l’armée actuelle qui est
composée essentiellement de milices kurdes (peshmergas) et shiites et
son remplacement par une armée nationale en rappelant les anciens
militaires et en instaurant le système de conscription obligatoire. Le
rejet de tout parti politique basé sur l’ethnicité ou l’affiliation
religieuse. L’annulation du référendum concernant Kerkuk, prévu pour
décembre 2007, afin d’éviter l’explosion ethnique dans le nord de
l’Irak et l’organisation du partage du pouvoir entre Turkmènes, Arabes
et Kurdes pour gouverner non seulement la province de Kerkuk mais
toutes les provinces qui forment le nord de l’Irak, à savoir : Mossoul,
Kerkuk, Erbil, Duhok et Suleymaniya où ces communautés ont des intérêts
partagés. Etant donné que les Turkmènes rencontrent des problèmes et
sont victimes de discriminations non seulement à Kerkuk mais également
à Erbil, Altun Kopru, Tal Afar, Tuz Khurmatu, Khanaqin, Kifri, etc… ils
devraient avoir eux aussi le droit de former leur « Région autonome
turkmène » centrée autour de leurs trois villes les plus importantes :
Kerkuk, Tal Afar, Tuz Khurmatu, afin de préserver les intérêts de la
communauté turkmène en Irak et de la prémunir des transgressions
éventuelles des autorités locales kurdes ou du gouvernement central
irakien. La révision de la constitution irakienne actuelle qui
différencie entre les Irakiens en considérant les Arabes et les Kurdes
comme des ‘communautés principales’ et le reste des irakiens, notamment
les Turkmènes et les Chaldéo-assyriens comme des minorités et citoyens
de deuxième classe. Soit on annule la notion de « communauté principale
» en Irak, ou on considère également les Turkmènes et les
Chaldéo-assyriens comme « communautés principales » égales en droits
aux Arabes et aux Kurdes. L’organisation d’une conférence
internationale pour la paix et la reconstruction de l’Irak avec
l’implication de la communauté internationale et la participation des
pays voisins afin de garantir l’intégrité, la sécurité et la
reconstruction de l’Irak. La juste compensation du peuple irakien par
les envahisseurs et les occupants anglo-saxons de l’Irak (les
Etats-Unis, le Royaume Uni et l’Australie), pour la mort d’au moins
650.000 civils irakiens innocents et pour la reconstruction de
l’infrastructure de l’Irak, détruite par eux lors de l’invasion et de
l’occupation du pays. Que les valeurs et principes européens ‘d’
Egalité, de Justice et d’Equité’ soient mis en place en Irak. Je vous
remercie pour votre attention.
Dr. Hassan Aydinli
Représentant du Front Turkmène Irakien en Europe Belgique.
Tél : +32 (0)495 44 06 29
E-mail : htwalli@skynet.be
Site web : www.kerkuk.net