Appel urgent aux indécis de gauche

Appel urgent aux indécis de gauche

Cherchez l’erreur :
Tous ceux qui disent NON à la constitution ont passé des mois à étudier le texte dans ses moindres détails. Des spécialistes éminents se sont évertués à comparer avec les traités précédents et avec les textes nationaux. Des citoyens « ordinaires » se sont aussi lancés dans le débat. Eux aussi ont fait avancer la lecture de ce texte. Tous parlent de régression. Tous parlent de programme ultra-libéral.
Peut-on, décemment, croire qu’ils se trompent TOUS ? Et pour quelle « carotte » rouleraient-ils ?

Ceux qui nous disent qu’il faut voter oui nous expliquent que la partie III (environ 70% du texte, tout de même) n’est pas à lire, allant même jusqu’à prétendre qu’eux-mêmes ne l’ont pas lue : est-ce bien sérieux ?.
Les Ouistes du PS se gargarisent de « valeurs » européennes, d’Europe sociale (mais pour APRES, comme pour Maastricht) : peut-on les croire ?
– ils nous noient avec qui fait quoi ou qui ne fait pas quoi (commission, parlement européen etc.) . C’est facile de nous embrouiller parce que nous ne sommes pas juristes.
Mais nous n’avons pas à l’être : le peuple qu’on consulte doit pouvoir répondre à une question CLAIRE sur un texte LISIBLE par tous ;
– ils nous assurent que la partie III n’est pas concernée par le vote (qui d’après eux est une reprise innocente des traités antérieurs - auxquels nous sommes tout de même enchaînés et pour lesquels nous n’avons pas été consultés en 12 ans malgré les transformations politiques, sociales et économiques profondes) et qu’il faut seulement se préoccuper de la charte, pourtant bien en deçà des chartes antérieures.
Et cette charte « light » annulerait et remplacerait la Charte des Droits de l’Homme ?

D’autre part, ne leur en déplaise, la question porte sur l’ensemble du texte, qui est censé avoir une cohérence. Après tout, c’est une CONSTITUTION, pas un roman de pacotille où on peut sauter des pages sans grande incidence sur la compréhension de l’histoire et de son dénouement.
Un texte de 191 pages (papier bible), ce n’est pas une constitution, c’est une embrouille.
Au fait, UMP et PS main dans la main, ça vous fait quoi ?

Pour tous ceux qui ont fidèlement voté PS depuis des années, c’est sûr, c’est dur de passer de l’autre côté. C’est même déchirant. On lâche la bouée et on ne sait même pas si on sait nager. Certains l’ont fait dès la première heure, sortant du rang, sans savoir que nous, citoyen-NE-s, apparemment anesthésiés, allions suivre. A leurs risques et périls. Par conviction profonde qu’il y avait tromperie sur la marchandise et que cela suffisait. Ceux qui y voient des manœuvres politiciennes (mais que dire, alors, des grandes manœuvres des OUIstes ?) oublient volontairement le contexte de l’époque, où personne sauf quelques curieux ne s’était encore penché sur le TCE.
Ce n’est PAS NOUS QUI TRAHISSONS. Ce sont EUX. La majorité de socialistes qui va voter NON l’a compris. Les dirigeants du PS se fourvoient : ils n’échapperont pas à une refonte totale du parti.

Il faut concrétiser ce dimanche. Pour un vrai PARTI SOCIALISTE. Pour un renouveau de la GAUCHE qui permettra d’éloigner définitivement la menace FN qu’on nous agite à chaque élection pour mieux nous embobiner.
Reprenons les quartiers aux populistes. Refusons net que les salariés soient dressés les uns contre les autres (public / privé ; français / polonais ou tchèque, ou autre, etc.).
Refusons cette fatalité où la haine de l’autre est attisée pour que le patronat puisse se servir parmi les moins-disant, pour que le patronat puisse démanteler toutes les avancées sociales gagnées grâce aux luttes de nos aînés et, aussi, de nous-mêmes.

Redonnons l’ESPOIR à tous ceux qui sont tombés dans la précarité et tous ceux que la précarité et l’indignité orchestrée menacent.
Redonnons l’espoir à tous ceux qui se battent dans les partis, dans les syndicats, dans les associations pour la justice sociale et qui n’essuient que mépris et répression.
Redonnons de l’espoir à tous ceux que cette Europe-là, sectaire, bigote, vieillissante et repliée sur ses peurs irraisonnées, rejette ou laisse agoniser à l’extérieur de ses frontières.
Si le oui l’emporte, tout le tissu social est condamné à brève échéance. Les représailles seront sanglantes et immédiates. SNCF, EDF, Education, Poste, Santé etc. tous les services publics, chers à chacun d’entre nous pour le confort, la qualité, l’universalité qu’ils nous ont apporté, seront éradiqués, rayés de la carte.
Rien ne nous sera épargné. Et nos protestations, mêmes massives, n’y feront rien (rappelez-vous, les retraites, Fillon I, la loi d’orientation, Fillon II). _ Y aura-t-il prochainement, sur vos écrans, Fillon III, les Transports ?

ARRETONS LE MASSACRE. C’EST DIMANCHE QU’IL FAUT SE PRONONCER. SANS FAUTE. SINON, LE ROULEAU COMPRESSEUR SE METTRA EN MARCHE ET NE S’ARRETERA PLUS.

Nous, nos enfants et petits-enfants, nos parents (qui ont participé aux avancées sociales, qui se sont battus pour notre liberté et nos droits) voulons vivre pour toujours dans un pays et dans une Europe où les valeurs sont Liberté, Egalité, Solidarité, Laïcité et non pas où les valeurs sont cotées en bourse.

Assez de nous faire traiter de rustres, d’ignares, de benêts, de menteurs, que sais-je. Cette campagne a prouvé que, nous, les citoyens de gauche, étions capables de nous rassembler sous un même drapeau : celui de l’Europe des citoyen-NE-s.

Ami socialiste qui hésites toujours, rejoins-nous, nous tous, femmes et hommes de gauche, qui avons toujours été en lutte contre les libéraux de tous bords : ta victoire sera encore plus belle. Et plus amère sera ta déconvenue si, d’aventure, tu étais amené à constater que tu avais voté contre tes idéaux et pour des chimères.
Un parti, cela se reconstruit bien plus rapidement qu’une nation.

Dimanche, soyons 60, 70%, voire plus, à dire NON. Ainsi, ils nous entendront et ne nous confondront pas.

Et tous les citoyen-NE-s de l’Europe entière seront AVEC nous, pas CONTRE nous.

VOTER POUR L’EUROPE, C’EST VOTER NON.

NE LAISSEZ PAS L’HISTOIRE SE FAIRE SANS VOUS : VOTEZ.

VOTEZ NON.

Emcee, citoyenne de France, d’Europe et du Monde qui tient à le rester.

Post-Scriptum : je voudrais remercier et féliciter tous ceux qui jour après jour et dès la première heure, ont fourni un travail remarquable de recherche et d’explication pour nous aider à comprendre ce texte indigeste.
Je vais sûrement en oublier plein mais je pense, en vrac, aux journalistes de l’Huma, de Politis, du Monde diplomatique, aux économistes comme Frédéric Lordon, aux juristes, aux membres d’Attac, de Copernic et d’autres associations, à Raoul-Marc Jennar, Yves Salesse, Gérard Filoche, aux citoyens comme Etienne Chouard et bien d’autres. Et évidemment à Bellaciao qui, en plus, a permis que nous nous rencontrions.

Merci aussi à tous les hommes et femmes politiques qui ont fait une magnifique campagne pour le non, avec ferveur et sincérité. Et qui nous ont redonné la foi.

Quelle que soit l’issue du scrutin, nous aurons vécu une bien belle page d’Histoire.