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Après Wall Street et General Motors : le bailout de la Califooornie, la Californie…
Publie le vendredi 10 juillet 2009 par Open-Publishing1 commentaire
Vers la faillite de la Californie ?
Vers un bailout de la Californie ? Est-ce que, comme pour les banques ou General Motors, l’État américain va décider de débarquer à la rescousse en envoyant Captain Ben Bernanke et son imprimerie électronique en mission spéciale ?
A priori, c’est fort possible. Voyons pourquoi.
L’état californien est un énième “too big to fail” ( = trop gros pour chuter ) : le fait que les US risquent de devoir se porter caution pour tout le pays finit par forcer à constater qu’il y a un gros problème… Je l’ai déjà signalé, en définitive c’est le dollar qui est “too big to fail”… Une alternative à cette monnaie va se faire pressante dans les temps qui viennent. Le plus raisonnable serait en effet que la Californie fasse défaut sur sa dette… Seulement cela poserait au moins deux gros problèmes :
1/ La Californie est l’état qui a le plus de grands électeurs (55)… Obama dépend de ces gens là : les US ce n’est pas la France. Là-bas le président doit composer avec sa majorité, ce n’est pas un petit autocrate qui a brisé les couilles de tous les opposants de son parti : les démocrates ne sont pas un ramassis de flancs UMP qui votent toutes les lois voulues par leur petit chef. Obama a donc plutôt intérêt à s’assurer la sympathie des membres du Congrès dont les californiens représentent une part non-négligeable : si le gouvernement fédéral laisse tomber la Californie…le président Obama ne pourra pas attendre leur soutien dans ses politiques : il a pourtant un besoin impératif de leurs voix.
2/ Je pourrai énumérer un bon nombre de raisons troisième, quatrième etc., mais la seconde sera la dernière : elle suffit à comprendre pourquoi la Californie ne peut vraiment pas se permettre de faire défaut. Les marchés de la dette des états et autres collectivités locales en prendraient un coup si du jour au lendemain la Californie disait : “on ne peut pas rembourser”. Selon la SEC :
« The municipal markets have become much larger, more diverse and more complex in recent years. There are over $2.6 trillion of municipal securities outstanding »
2 600 milliards de dollars, ce n’est pas un petit marché que l’on peut se permettre d’ébranler tranquille… Si la Californie fait défaut, tous les détenteurs de dette de même nature liquideront leurs actifs illico. Prêter à des collectivités territoriales est une façon d’investir sur des valeurs sûres…normalement. Bref il y a une aversion au risque propre à des investisseurs “seniors” qui jettera bien d’autres cas limites dans la banqueroute : les détenteurs de ce type de dette liquideront leurs positions en faisant grimper les taux et en accélérant la chute de tous les états aux finances vérolées. Dans un scénario pareil, les US s’écroulent de l’intérieur : ce n’est pas le but.
Pour éviter que ce soit l’américain qui prenne la déflagration en pleine gueule, il y a de fortes chances pour que ce soit une fois de plus le dollar qui soit appelé à la rescousse. Ils ne sont pas à ça près à la FED. Injection, sauvetage…le tout en espérant de toute façon que le dollar ne vaille bientôt plus rien, de façon à éviter de rembourser toutes les dettes colossales.
The question : où donc en sont-ils actuellement ? Comment la Californie tient-elle encore à genoux ?
Je dis à genoux…elle n’est en effet plus debout. Outre les drastiques coupes de budget qui touchent en priorité ceux qui n’ont déjà rien, on a assisté à la naissance d’une sorte de curieuse monnaie qui cesse d’ailleurs dès aujourd’hui d’être reconnue par les banques.
Les choses se sont passées ainsi :
L’état de Californie n’ayant plus de liquidités, on décida de chercher une façon d’honorer les engagements : c’est alors que l’on a inventé l’IOU…”I owe you”…”Je te dois” en français.
Les IOU’s sont des reconnaissances de dette que l’état californien s’est mis à distribuer à tous ses créanciers… Un bon tas de fonctionnaires sont donc payés en IOU’s, des prestations sociales sont aussi payés en IOU’s. Imaginez l’Etat français payant le RMI en “je te dois”. Plutôt comique…
Cette situation fonctionne tant que ceux qui reçoivent les IOU’s peuvent les changer en vrais dollars à la banque… On imagine en effet que qu’il s’agisse d’un handicapé recevant sa pension ou d’un petit balayeur de Los Angeles, l’intéressé n’a pas grande envie de s’assoir sur la reconnaissance de dette californienne ! Ces gens vivent directement sur l’argent qu’ils touchent chaque mois, ils ne peuvent ni ne veulent épargner. L’investissement n’était par contre pas mauvais pour les banques. Les grands établissements financiers ont donc assuré la liquidité en conservant le papier perçu qui rapportait plus de 3 % d’intérêts. Je tourne toutes mes phrases au passé parce que je le répète : aujourd’hui vendredi 10 juillet 2009, les principales banques arrêtent d’assurer la liquidité de cette para-monnaie : elles ne changeront plus les IOU’s en dollars :
« So after initially agreeing to cash the IOUs, some of the state’s biggest banks are now saying no more. Bank of America (BAC), JPMorgan Chase (JPM), and Wells Fargo (WFC) all say they won’t accept the IOUs after July 10 »
C’est donc là qu’en sont les californiens… Une bonne partie des fonctionnaires ainsi qu’une grande majorité des bénéficiaires d’allocations en tous genres risquent de ne plus pouvoir transformer le papier de l’état californien en nourriture ou en essence. Je vous laisse imaginer la suite…
Soit c’est le chaos, soit c’est le bailout…le combientième déjà ?
On va bien vers un État (notez le “E” majuscule) se portant caution pour lui-même…
Walter Bunker.
Messages
1. Après Wall Street et General Motors : le bailout de la Califooornie, la Californie…, 11 juillet 2009, 12:44
Bonjour,
Ici et maintenant nous avons la pire des situations, le religieux avec la finance qui ni toutes vies opposées à ses idées.
Et donc, travaillaient plus et plus longtemps, pour leurs bien êtres et certainement pas pour le bien de la collectivité.
D’ailleurs les capitalistes ne disent-ils pas que trop d’état tue l’évolution.
Mais bon, et eux touts re-groupé, ne font-ils pas un état en eux mêmes ?
Aller, vazi prenez nous pour des blaireaux.
Hyoo