Accueil > BAGATELLE POUR UN MASSACRE
Le rire des sionistes devant la destruction de Beyrouth, le Paris de l’Orient, nous en dit long sur l’espèce humaine : son sadisme, sa lâcheté, qui cache une montagne de ressentiments à caractère sexuel.
En 1939, le gouvernement avait interdit les exécutions capitales, en place publique, parce que le peuple venait nombreux pique-niquer à l’ombre de l’échafaud, et regarder couler le sang d’un criminel allemand.
Morbide jubilation - presque orgasme - précédant la Grande catastrophe.
Un an plus tard, ces mêmes personnes couraient sur les routes de l’exode, mitraillées par les Stukas, frappés de la croix gammée...
« L’HORREUR, c’est une question d’habitude et de degrés », disent les rescapés de génocide et les torturés.
Les Libanais et Palestiniens qui survivront au trentième jour de bombardement intensif de l’aviation israélienne pourront faire la même remarque.
Depuis le 11-Septembre, cet adage de survivant est appliqué à la lettre aux téléspectateurs du Monde entier.
CHOC ET EFFROI : tour détruite, peuple assassiné, visage d’enfant énucléé, images de soldate humiliant des prisonniers nus, décapitation au couteau ; et foule de musulmans iraniens, brandissant un drapeau américain en flammes.
LA TÉLÉVISION habitue les hommes et les femmes à la contemplation du pire, avec en toile de fond, toujours des minarets et des « islamistes », portant le keffieh palestinien.
Le même fantasme, non montré mais récurant, le viol : les Arabes maltraitant leurs propres « femelles » puis les femmes blanches des cités occidentales.
Le pire des crimes pour les régimes d’Apartheid.
Un peu comme dans le roman « Orange mécanique » d’Antony Burgess, le téléspectateur, attaché au siège, les yeux écarquillés de force, subit une cure imaginaire.
Il est bombardé d’images violentes, accompagné d’une musique de Beethoven ; à chaque émotion, il reçoit une décharge électrique.
Le héro se met à distance d’avec la réalité, puis finit par érotiser cette brutalité ; et en redemande.
L’homme devient autiste à la souffrance de l’autre. Et pour finir sourd à sa propre angoisse.
Terrain idéal pour fabriquer des psychopathes dont les armées et autres agences BlackWater ont besoin.
Lors du récent massacre de Faluja, en Irak, les Marines, traumatisés par l’explosion d’une bombe près de leur Humvee, et le corps déchiqueté d’un de leurs camarades, tuaient de sang froid femmes, enfants, vieillards, se trouvant à proximité.
Un des Marines, mitraillant ces innocents, chantait une chanson érotique ; un autre filmait la scène et mimait des gestes obscènes.
Un Français moyen disait au lendemain du 11-Septembre : « Avec les deux tours parterre, les Arabes ont coupé les couilles des ricains. »
Un brillant philosophe, Jean Baudrillard, parlait « de la jubilation de ceux qui avaient rêvé la scène ».
La juxtaposition des images des tours du World Center et celles de Beyrouth donne un étrange tournis...
La révélation soudaine que les attentats du 11-Septembre sont l’œuvre des services secrets fait à peine frémir.
Ce n’est pas ça le plus important...
La pensée de « l’Apocalypse maintenant » est plantée comme une volupté au cœur des esprits.
On entre dans l’ère de la riposte immédiate où la décision de rayer des vivants un pays comme le Liban peut être prise, presque, avec légèreté.
Ce conditionnement des populations à l’attente du pire, avec un zeste d’éros dans la vengeance et la vitesse, est voulu.
Car demain, sûrement, les gens qui disent représenter la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, Israël, utiliseront la bombe nucléaire quelque part contre l’Humanité.
HIMALOVE
Messages
1. > BAGATELLE POUR UN MASSACRE , 28 juillet 2006, 10:34
bonjour Himalove,
je rajouterais que le spectacle de la femme lynchée à coup de pierre devait en faire éructer plus d’un.
Des siècles plus tard, on recommence en public avec celles et ceux qui ont collaborré et on les laisse en pâture comme on laisse une biche se faire dévorer par une meute de chiens.
Bravo pour ce rappel érotique dont on peut en avoir un apperçu dans certaines photos posées de sévices irakiens.
Je présume que de dormir avec le fut du fusil entre les jambes cela doit réchauffer, surtout s’il a été en action avant le repos du guerrier...
Désolée pour ce ton un peu cru...
un ancien du Vietnam qui pensait que cela avait suffi
2. > BAGATELLE POUR UN MASSACRE , 28 juillet 2006, 11:02
Combien de millions, voire de milliards de morts faudra-t-il pour qu’on entende, une fois de plus, "plus jamais ça !" ???
3. > BAGATELLE POUR UN MASSACRE , 28 juillet 2006, 13:28
hiroshima, nagasaki
les usa ont déjà utilisé la bombe et ils ont assis leur pouvoir de domination commerciale mondiale dessus.
4. > BAGATELLE POUR UN MASSACRE , 28 juillet 2006, 13:41
Tu as raison Himalove, petit à petit, on s’habitue à l’horreur et, comme ces personnes qui ne peuvent se passer de voir des films d’horreur, on en redemande !
Au fond ce qu’on voit à la télé concernant les guerres de plus en plus terrible, ce ne sont rien d’autre que des films d’horreur montant progressivment en intensité, comme pour compenser une sorte d’accoutumance.
L’on nous a dit que la "civilisation" avait peur de bombes sales faites avec des matériaux radioactifs, qui n’exploseraient pas comme une bombe atomique, mais qui répandraient la radioactivité. L’on nous a parlé de ces bombes sales en nous disant qu’une telle horreur viendrait des islamistes. Mais... Mais... qui donc utilise des projectiles à l’uranium soit-disant appauvri ? NOUS ! Nous LA Civilisation !
Alors voui, comme tu dis, quand l’accoutumace à l’horreur sera suffisamment forte, ce ne sera plus des bombes sales, mais carrément des bombes atomiques !
5. > BAGATELLE POUR UN MASSACRE , 28 juillet 2006, 15:03
Et on nous dira que depuis que l’être humain existe, celui-ci a évolué. S’il a évolué, c’est dans le mal et dans sa capacité à détruire toujours plus.
William